Le dormeur du val
C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur Rimbaud (1854-1891)
Quel beau souvenir que ce poème. Je le sais encore par coeur
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Moi aussi, je m’en souvenais !
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Je m’en souviens, je l’ai appris au collège. Mon père, qui l’aime beaucoup, me le faisait réciter. Après, j’ai découvert Une saison en enfer! La claque ! « J’ai de mes ancêtres gaulois l’œil bleu blanc, la cervelle étroite, et la maladresse dans la lutte. Je trouve mon habillement aussi barbare que le leur. Mais je ne beurre pas ma chevelure ».
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Oui… un classique du Bac de français… toujours agréable d’un point de vue littéraire mais d’une actualité tristement frappante plusieurs années après… Tant de jeunesses cueillies avant l’heure 😦
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Oui, et cela continue, malheureusement .
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Cela aurait pu être un si beau poème, si la fin ne gâchait pas tout…
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Arthur Rimbaud fut marqué par l’horreur de la guerre franco-prussienne.
Il écrit ce poème qui fait découvrir au lecteur le spectacle de la mort d’une jeune soldat.
Il partage son indignation et sa colère.
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Encore l’une de mes préférées… tu fais resurgir les souvenirs et les émotions de l’adolescence pour la deuxième fois. Merci pour ces lundis ! 🙂
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Parfois nos émotions sont fortes.
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