» il est des pays où les autobus ont la vie plus longue que les frontières ».
Pour sauver un homme de la colère de son fils, une femme donne donne tout l’argent qu’elle avait. C’est avec cette scène que débute le Miel . Le personnage principal n’est pas le miel, mais la Yougoslavie.
Ce miel est une métaphore de l’amour. Il est un lien naturel entre deux êtres. Il est aussi au cœur de l’existence de deux êtres. Nikola K., instituteur à la retraite, qui s’occupe de ses ruches dans les montagnes de la Krajina de Knin, autrefois enclave serbe en Croatie, et Vera, l’herboriste qui a besoin de beaucoup de ce nectar pour élaborer ses potions miraculeuses. C’est elle qui raconte au narrateur l’histoire de Nikola et de ses fils, Vesko le Teigneux et Dusan, le soldat d’une guerre perdue d’avance, l’histoire de cette Yougoslavie morcelée. Cette femme énigmatique qui se consume à la cigarette représente un savoir ancestral, la connaissance et le respect de la nature, une morale aussi, rude et désenchantée.
«Chacun de nos gestes compte» est sa devise.
Ce roman est une méditation sur la valeur de la vie humaine, le sens de l’histoire et le devenir des peuples.
Le miel – Slobodan Despot – Gallimard – Parution; 01/02/2014
Lu en 2015