Suite inoubliable de Akira Mizubayashi

il existe en audio, lu par Constance Dollé

Édité par Gallimard Audio. 2023

mais aussi en roman

Édité par Gallimard – 17/08/2023

EAN : 9782073032119 – 256 pages

Dans le cadre du challenge « Le mois au Japon », j’ai écouté ce roman. Il m’a charmée par son histoire et par la musique. La musique accompagne ce livre. C’est ma première rencontre avec cet auteur.

« Suite inoubliable » fait résonner les suites pour violoncelles de Bach, le concerto d’Elgar ou le chant des oiseaux de Pablo Casals, au gré d’un récit épique qui trimballe le lecteur de Tokyo à Paris, des prémices de la seconde guerre mondiale aux années 2016-2020.

Jeune violoncelliste nippon formé à Paris dans les années 1930, Ken, de retour dans son pays, est fauché par la guerre suicidaire livrée par le Japon aux côtés de Hitler. Avant de rejoindre l’armée fanatisée de l’empereur Hirohito, le virtuose passe une nuit d’amour avec son amie Hortense, une luthière française. Au moment de partir, il lui laisse son précieux violoncelle Goffriller et une lettre, que la jeune femme dissimulera dans un violoncelle.

Soixante-dix ans après, alors qu’elle démonte l’instrument, Pamina , jeune luthière, découvre une petite photo d’“un jeune homme en train de jouer du violoncelle”, et “deux feuilles de papier enroulées” dans le tasseau de l’instrument. Une lettre « rédigée d’une écriture fine et régulière”, datée du 2 avril 1945, par un certain Ken Mizutani. Cette lettre la mènera sur les traces de son passé….

L’auteur met en lumière le travail méticuleux de ces artisans. Découpé en six mouvements , six suites pour violoncelle seul de Bach : Prélude, Allemande, Courante, Sarabande, Menuet I et II et Gigue. Ce roman entremêle les époques et offre au lecteur une galerie de personnages mélomanes, rassemblés au-delà des époques par leur passion. La musique permet aux uns de résister contre la folie humaine, aux autres de transmettre la mémoire des oubliés.

Ce livre serait la fin d’une trilogie, je n’ai pas lu les autres , je dois dire que cela ne m’a pas gênée. J’ai aimé ce livre la musique est en toile de fond mais elle ne masque pas la réalité, la guerre était là avec ses souffrances. L’auteur dresse un plaidoyer contre la guerre.

« En lui, la musique parlait français depuis qu’il l’avait vécue en France. En se livrant à la conversation avec Hortense, il avait la sensation d’interpréter un duo avec elle, sensation qu’il ne connaissait pas lorsqu’il s’exprimait dans sa langue maternelle, le japonais. »
Pamina est une jeune luthière brillante, digne petite-fille d’Hortense Schmidt, qui avait exercé le même métier au Japon pendant la Seconde Guerre mondiale. Embauchée dans l’atelier d’un fameux luthier parisien, Pamina se voit confier un violoncelle très précieux, un Goffriller. En le démontant pour le réparer, la jeune femme découvre, dissimulée dans un tasseau, une lettre qui la mènera sur les traces de destins brisés par la guerre. Des mots, écrits à la fois pour résister contre l’oppresseur et pour transmettre l’histoire d’un grand amour, auront ainsi franchi les frontières et les années.
Les histoires entremêlées des personnages d’Akira Mizubayashi, tous habités par une même passion mélomane, pointent chacune à sa façon l’horreur de la guerre. La musique, recours contre la folie des hommes, unit les générations par-delà la mort et les relie dans l’amour d’une même langue.

N’hésitez pas à écouter les suites pour violoncelle de Bach.

7 commentaires sur “Suite inoubliable de Akira Mizubayashi

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