Le Lundi, c’est poésie ! Janvier de Dominique Sagne.

Janvier premier mois de l’année
Qui commence tout enrubanné
Par une nuit de liesse
Pleine de promesses.
Mois qui s’étire tranquillement
Au rythme du train-train qui reprend
Après la folie des fêtes passées.
On s’octroie le droit de traînasser,
De profiter de ses longues soirées,
De se reposer, pour mieux redémarrer.
Janvier premier mois de l’année
Qui commence tout enrubanné,
Fini souvent mouchoir en main
En attendant le lendemain
Que le vilain rhume s’efface
Pour laisser au mois de Février, sa place

Dominique Sagne.

@12019 – Pixabay
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Au hasard des oiseaux de Jacques Prévert

J’ai appris très tard à aimer les oiseaux

je le regrette un peu

mais maintenant tout est arrangé

on s’est compris

ils ne s’occupent pas de moi

je ne m’occupe pas d’eux

je les regarde

je les laisse faire

tous les oiseaux font de leur mieux

ils donnent l’exemple

pas l’exemple comme par exemple
Monsieur
Glacis

qui s’est remarquablement courageusement conduit

pendant la guerre ou l’exemple du petit
Paul qui était si

pauvre et si beau et tellement honnête avec ça et qui est

devenu plus tard le grand
Paul si riche et si vieux si

honorable et si affreux et si avare et si charitable et si

pieux

ou par exemple cette vieille servante qui eut une vie et

une mort exemplaires jamais de discussions pas ça

l’ongle claquant sur la dent pas ça de discussion avec

monsieur ou avec madame au sujet de cette affreuse

question des salaires

non

les oiseaux donnent l’exemple

l’exemple comme il faut

exemple des oiseaux

exemple des oiseaux

exemple les plumes les ailes le vol des oiseaux

exemple le nid les voyages et les chants des oiseaux

exemple la beauté des oiseaux

exemple le cœur des oiseaux

la lumière des oiseaux.

Jacques Prévert

Le 11 avril 1977 disparaît le poète Jacques Prévert.

Image par André Rau de Pixabay

Dessins animés

Dans le cadre du défi de lectures,  » le printemps des artistes »crée par Marie-Anne du blog  » La Bouche à Oreilles« 

Renoue vent, poème de Nadia Ben Slima

 

Renoue le vent,

Je suis le vent
questionne la forêt
la brise sous les feuillages
chemine, souffle continu en quête

Le chant des oiseaux s’y posent
dans un son, léger et reposant

Je suis le vent
psalmodie la merveille des couleurs
herbes, feuilles effleurées jusqu’aux rémiges
indifférentes

L’odeur mousseuse, terreuse épanouie
guéris du temps et de la nuit

Je suis le vent
virevolte, mélange les sens
indomptable dans sa fraîcheur
cernées par les arbres protecteurs
défie les ardeurs, balaie les rumeurs

Finis dans un tourbillon de feuilles mortes
et naîtra de nouveau dans le bleu et or d’un papillon égaré

Nadia Ben Slima, 2016

Née en 1980 dans un village mosellan, Nadia BEN SLIMA a passé toute son enfance et la plupart de sa vie d’adulte dans l’Est de la France : Lorraine, Alsace et Franche-Comté. Actuellement, elle vit dans le Nord, à Lille. Autant attirée par les sciences que par la littérature, elle a fait le choix d’une carrière scientifique, mettant en veille son autre passion.

Un recueil de poésie est à venir ainsi que d’autres projets d’écritures décalés, poétiques et surtout salvateurs. ( source  Poetica)

« Elle » …de Sandrine Davin

« Elle » …

Elle était belle dans la nuit
A la lueur de la lune ronde
Des rubans dansent dans ses cheveux
Et le vent rie à ses côtés ;

Sur les chemins parsemés d’étoiles
Elle brille de mille feux
Ses mains implorent le ciel
Au temps qui se suspend.

Une envolée d’oiseaux nous rappelle
Qu’elle était belle,
« Elle » …

Sandrine Davin

L’image provient de Jieun Lee via Pixabay

Aggiornamento de Christophe Bregaint

Aggiornamento

Flammes
Emportez
Aux quatre vents
Les mots et photos
D’hier
Lames
Découpez
Les sentiments
Aggiornamento
D’ère..
Yeux
Regardez
L’envie
Merveilleuse
De l’amour..
Feux
Entourez
la vie
Somptueuse
D’autres jours

Christophe Bregaint

L’image provient de David Mark via Pixabay

L’absence a un temps de Anne Pascale Didier

L’absence a un temps

L’absence a un temps
Que le fil de l’eau traîne
Les incidences poursuivent
Leur périple lumineux

L’arrêt, dans l’instant tombe
Focale désopilante
Enfance d’une âme tue
Éventail posé

Les certitudes font mouche
Pour un temps seulement
L’inconnu s’en empare
L’être vibrant s’éveille

Cimes et abîmes s’épousent
Dans les mêmes limites
Le sol, sous mes pieds
Trépigne d’impatience

L’intranquillité veille
Assise sur le seuil
Où lui tient compagnie
D’amères solitudes

Ô petit paradoxe
C’est bien l’insaisissable
Qui capture le sens…
Sur tes lèvres, un sourire

Anne-Pascale Didier, née à Bruxelles en 1966. Poésies inspirées essentiellement par des toiles abstraites contemporaines