La fille d’Omaha Beach de Geneviève Senger

Caen, juin 1945. Claire, orpheline d’une vingtaine d’années, vit avec sa grand-mère. Sa mère est décédée, son père, résistant, a été fusillé par les Allemands et son fiancé est mort dans un camp de concentration. Tandis que ses amies renouent avec la vie, elle ne peut oublier les jours heureux avec Lucas. Tandis que l’une d’elles épouse son fiancé revenu du STO, Claire, quittant la fête, pédale jusqu’à la plage où elle retrouve le chien de Lucas, qui pénètre dans la zone du déminage. Elle le suit mais l’animal est fauché par une mine. S’ensuivent de longues heures durant lesquelles elle doit attendre, immobile.
C’est un Allemand, prisonnier, spécialiste du déminage, qui vient la sauver. Endoctriné dès l’enfance dans les Jeunesses hitlériennes, Joaquim a un lourd passé. En Russie, il a commis des atrocités, puis est devenu un « refusant », un de ces soldats de la Seconde Guerre mondiale qui, confrontés à la barbarie, ont refusé d’y participer. Joaquim tombe follement amoureux mais Claire résiste en dépit de la bénédiction de sa grand-mère. Car la pression autour d’elle est trop forte. Comment pourrait-elle aimer un Boche, alors que son père et son fiancé ont été assassinés par les nazis ?

Mon avis

Je tiens à remercier Marie-Jeanne des Presses de la Cité de m’avoir envoyé ce livre. Il est arrivé trop tard pour être intégré à la sélection pour le Prix Reine Mathilde 2023.

La Normandie a été dévastée par la guerre, la ville de Caen fut en partie détruite. Maintenant, il faut déminer les plages, et pour cela l’État a choisi d’employer les prisonniers de guerre allemands .

Claire Rossignol et sa grand-mère vivent dans un baraquement. Sa mère est morte sous les bombes, son père a été fusillé et son amoureux, Lucas, tué au combat. Elle ne peut oublier, ses amis ont repris leur vie. Un jour qu’elle se promène, elle aperçoit le chien de Lucas, se promenant sur la plage. Elle veut le rejoindre mais un cri la stoppe net. Cet endroit est miné. Sauvée après deux longues heures d’attente par un soldat allemand, elle devient La fille d’Omaha Beach ! Ce prisonnier allemand, ancien soldat SS, endoctriné dès sa jeunesse dans les jeunesses hitlériennes, prenant conscience de la sauvagerie de cette guerre, est devenu un refusant. Il veut se racheter, oublié ce qu’il a fait sous les ordres d Hitler .

Joachim Bach au premier regard est tombé sous le charme de cette jeune fille. Claire, elle ne veut pas s’amouracher d’un allemand, et pourtant il a du charme Joachim. Claire a un cousin, Arthur, qui aimerait qu’elle le prenne pour époux. Claire ne le souhaite pas. Arthur demandera à Mounette, la grand -mère de Claire de l’aider à convaincre Claire de l’épouser . Y arrivera-t-il ?

Genevieve Senger , avec ce livre, met en lumière le rôle des Refusant . Après la guerre, ils ne pouvaient pas s’exprimer. Tiraillés entre ce qu’ils avaient fait et ce moment où ils avaient dit non, ils ne pouvaient pas parler ; ils ne pouvaient pas être entendus. Ce livre interroge sur les possibilités de choix, en temps de guerre.

Ce roman est émouvant, bien écrit . je fus happée par l’histoire de Claire. J’ai passé un bon moment de lecture.

La fille d’Omaha Beach – Geneviève Senger – Les Presses de la Cité – 384 pages – EAN : 9782258201422 – Parution : 23/03/2023

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Ces vies d’où l’on vient de Rodolphe Danjou

Faut-il retourner aux sources pour rebattre les cartes ? Faut-il revenir là d’où l’on vient pour tout recommencer ?
La cité normande qui a vu grandir Adrien n’est plus celle qu’il a connue, et ses habitants, à force de cancans et de rumeurs, le mettent à l’épreuve. Dès lors, comment trouver sa place ?
Tandis que les femmes qu’il a aimées s’effacent une à une – sa compagne, sa Bonne-Maman, sa mère –, les choses de la vie défilent, sans qu’il puisse s’en saisir. Pourtant, l’avenir de ce quadra reste à construire, aux côtés de son fils insouciant, de ses collaborateurs qui rêvent d’ailleurs, d’une jeune femme insaisissable et d’un couple d’antiquaires – parfois doux, souvent sulfureux…
Et si les secrets des petites villes étaient plus troubles que ce que l’on croit ?

Mon avis

Un premier roman bien abouti, bien réussi, à quand le deuxième ?

Une région de Normandie, mise en valeur par l’auteur qui revient dans la région où il a passé son enfance.

Il y revient pour une seconde vie, divorcé , ayant son enfant un week-end sur deux. Il doit s’acclimater à cette vie. Peu à peu il se dévoile. On ressent toute l’émotion ou plutôt toutes les émotions de l’auteur à travers son histoire, sa famille, ses amours, son enfant.

Puis vient le jour où se dessine un nuage, un deuxième et alors au loin, l orage sourd qui gronde d ‘ambitions curieuses. Maintenant cela fait six ans. Margaux était l’épouse éphémère. Et parce que j’ai été le premier à évoquer notre séparation, j’ai sans doute commis l’irréparable. L’erreur d’une vie en un claquement de doigts.

On perçoit l’amour que l’homme a pour l’Histoire, les antiquités, et la musique , présente tout au long du roman.

Tout est écrit avec justesse. Le fond et la forme m’ont fait passé un très bon moment de lecture.

A découvrir absolument !

Ces vies d’où l’on vient – Rodolphe Danjou – Robert Laffont – EAN : 9782221261217 – (05/01/2023)

 » La musique de Marillion rythme ma vie depuis plus de trente ans, elle m est indispensable – je pése le mot « 

L’hostellerie des vieux plats de Cécile Delile

Que sont devenus les trésors des Vieux Plats ? Comment ce célèbre temple de l’art et de la gourmandise, si cher à Monet, Leblanc, Maupassant et tant d’autres a-t-il pu disparaître ?
Cette enquête entre Fécamp et Le Havre ramène Lucas, un jeune journaliste, sur les traces de son passé. En allant à Gonneville-La-Mallet couvrir l’événement de la vente aux enchères de cette hostellerie qui, depuis cent cinquante ans, a fait la fierté de ses habitants, le portrait de Lucette Aubourg l’interpelle. Aussitôt, il se sent happer par la magie de cette vieille auberge et part à la recherche d’un monde enseveli au pays des Hautes Falaises.
L’histoire est inspirée d’un fait réel, l’Auberge a toujours existé et la vente aux enchères des  » vieux plats  » a eu lieu.

Mon avis

« La pluie en signe de bienvenue s’ était arrêtée. Il essuya d’une main la buée du pare-brise et stoppa devant le panneau indicateur de Gonneville -la -Mallet, coincé entre un géranium et la fameuse devise de la ville  » on ne fait pas qu y passer « 

J’ai lu ce livre il y a quelques mois. Je dois dire que la quatrième de couverture m’avait attirée.

Au début , j ‘étais intéressée par l histoire de cette  » Hostellerie », puis les références se sont accumulées et de nombreuses répétitions. J’ai eu l’impression que l’auteur se « déversait » de tout son savoir sur les personnages historiques qui sont venus dans le lieu.

Je ne conteste pas l’écriture. Le texte aurait été plus court, il aurait été plus « digeste ».

J’ai appris l’histoire de cette hostellerie, que je connaissais pas.

Ce livre se trouve dans une sélection en vue d’un Prix Littéraire.

L’hostellerie des vieux plats – Cécile Delile – Editions des Falaises – février 2023 – 208 pages – ISBN :  9782848115689

A propos de ce lieu :

L’Hostellerie des Vieux Plats

L’incontournable auberge fondée en 1766

L’incontournable auberge fondée en 1766 fut rachetée par Edmond Aubourg (artiste, collectionneur) à sa tante Mme Dubosc en 1865. Celui-ci la débaptisa alors Hôtel de France pour devenir L’Hostellerie des Vieux Plats à cause ou grâce à sa passion pour les faïences…

L’Hostellerie des Vieux Plats tout comme L’Hôtel de la Belle Ernestine fondé en 1870 par la soeur d’Edmond Aubourg à Saint-Jouin-de-Bruneval devait ainsi connaître un destin sans pareil et une réputation mondiale !

Lieu de passage très prisé, l’Hostellerie des vieux plats, à l’origine relais de diligences, est empreint des traces de nombreuses personnes illustres

  • Des écrivains (G. De Maupassant, A. Gide, M. Leblanc, V.Hugo, J.P. Sartre, A. Camus…)
  • Des musiciens (R. Wagner, G. Fauré, C. Gounod…)
  • Des peintres (C. Monet…)
  • Des rois et reines (Le roi des Belges, La reine d’Espagne…)
  • Des politiques (F. Faure, R. Coty, Churchill…)

L’Hôtel se transmit alors de génération en génération. En effet, au décès d’Edmond Aubourg, en 1893, c’est son fils Paul qui lui succéda (1866-1922) puis au décès de ce dernier ce fut son épouse, Lucie, qui continua à faire vivre l’Hôtel avec ses enfants Paulette, Lucette et Paul.

Jusqu’en 2012, c’est à Lucette, alors âgée de 98 ans, toujours très alerte, que revint la tâche de faire perdurer cette noble institution, avec notamment son fameux Poulet Aubourg, création de sa grand-mère, Céline médaillée « Cordon Bleu de France » !

Actuellement, ce lieu a été vendu après le décès de sa propriétaire, et transformé en appartements.

Du dé d’argent à l’alambic de Irène Gaultier-Leblond

Après une jeunesse chaotique au Havre, Julien Cotendon est engagé pour trois ans par son père, en Indochine. Fasciné par ce pays nouveau, il va découvrir à la fois la vie militaire la passion amoureuse et les turpitudes de la jalousie.
Sur fond de guerre, Irène Gaultier-Leblond nous plonge dans une histoire d’amour aux nombreux rebondissements passionnés et dramatiques, dans un environnement captivant.
L’action se situe entre les années 1951 et 1953, pour moitié en Indochine et pour moitié en Normandie

Ce roman, Irène Gaultier- Leblond l’a crée à partir d’anecdotes et de souvenir d’un voyage au Vietnam.

L’action du roman Du dé d’argent à l’alambic se situe entre les années 1951 et 1953, à la fois en Indochine et en Normandie et raconte, sur fond de guerre, une histoire d’amour aux nombreux rebondissements.

Julien est normand, du Havre , un peu turbulent, adulé par sa mère jusqu’à l’arrivée d’une petite sœur . Son père , pour le soustraire à des délits plus importants, le fait engager pour un départ en Indochine pour une durée de trois ans. La traversée est difficile, il n’arrive pas directement à son unité, il doit marcher avec son barda sur le dos, jusqu’à son poste d aide-infirmier.

L’Indochine! Un départ de vie? Il attend tout de ce pays sans savoir quoi, comme s’il s’en remettait à ce territoire inconnu de décider pour lui. Et le bouleversement est au rendez-vous, comme une reconnaissance. Ces vingt-deux jours de mer ont préparé la métamorphose.

Là il découvre une autre vie. Il se lie avec la femme du capitaine jusqu’au jour où il est obligé de fuir Julien aime la compagne du capitaine, mais lui est aimé par sa servante, Nhung. Elle fait tout pour le conquérir, jusqu’à le soustraire à la vue de sa maitresse, et à le capturer, il est à elle maintenant. Julien est à l’abri, dans un caisson, sous le lit, mais le bois se disloque et ouvre sa blessure à la hanche.

Julien sait que Nhüng a un frère engagé, il ne souhaite pas tomber entre ses mains.La vie de Julien est entre les mains de Nhung. Elle l’emmènera dans la brousse. Il sera aux bons soins de sa grand-mère, où il apprendra avec elle toutes les ressources que nous offrent les plantes.

Julien se repentira et regagnera la France . De nombreuses perspectives s’offrent à lui, réussira-t-il tous ses projets ?

Et là l’auteur nous envoûte par les descriptions de la vie dans la brousse, les odeurs, les pratiques ancestrales qui se perpétuent tout au long des générations.

L’auteur évoque la vie des petites gens , leurs relations avec les soldats, la colonisation dans le pays.

J’ai aimé les parfums , l’ambiance qui se dégageaient de cette lecture. L’écriture est agréable.

Du dé d’argent à l’alambic de Irène Gautier-Leblond – S-Active – juillet 2022 – 212 pages – ISBN : 9791096709397

A propos de l’auteur :

L’écriture a toujours été la passion d’Irène Gaultier qui réside, depuis 1957, dans sa maison du quartier Sainte-Thérèse, à Caen. Chaque jour, elle s’installe devant son écran d’ordinateur pour écrire. Après la mort de mon mari en 1974, je me suis mise vraiment à l’écriture, j’étais toute seule. J’écris toujours, c’est ma respiration. J’ai donc encore plein de choses que je pourrais publier mais je ne promets rien !​ raconte l’écrivaine qui a publié, durant une cinquantaine d’années, de nombreux livres pour enfants et des recueils de poésie.

À 98 ans, après avoir consacré ses nombreuses années de retraite à l’écriture et au sport, l’ancienne représentante de commerce est fière d’avoir réussi à publier, en juillet, son premier roman. La publication de ce livre est très importante pour moi. Cela mûrissait depuis plus de vingt ans, après un voyage au Vietnam qui m’a fascinée. Pendant le confinement, j’ai vécu des moments très difficiles avec le décès de Gérard, l’un de mes fils. Il fallait que je lutte, j’ai alors plongé dans l’écriture de cette histoire. ( Ouest-France )

Un homme sans titre de Xavier Le Clerc

« Si tu étais si attaché à ta carte d’ouvrier, c’est sans doute parce que tu étais un homme sans titre. Toi qui es né dépossédé, de tout titre de propriété comme de citoyenneté, tu n’auras connu que des titres de transport et de résidence. Le titre en latin veut dire l’inscription. Et si tu étais bien inscrit quelque part en tout petit, ce n’était hélas que pour t’effacer. Tu as figuré sur l’interminable liste des hommes à broyer au travail, comme tant d’autres avant toi à malaxer dans les tranchées. »En lisant Misère de la Kabylie, reportage publié par Camus en 1939, Xavier Le Clerc découvre dans quelles conditions de dénuement son père a grandi. L’auteur retrace le parcours de cet homme courageux, si longtemps absent et mutique, arrivé d’Algérie en 1962, embauché comme manœuvre à la Société Métallurgique de Normandie.

Mon avis

Ce livre est un hommage émouvant au père de l’écrivain et à toute une génération d’algérien qui ont fui leur pays, et aussi les conditions déplorables pour venir s’installer en France.

Les écrits d’Albert Camus évoqués au début du livre vont permettre à l’auteur de combler sa méconnaissance sur l’Algérie, sur les conditions de vie, sur les non-dits de son père.

Dans ce récit, Xavier Le Clerc évoque la vie de son père, Mohand-Saïd Aït-Taleb qui a grandi, dans un village kabyle, sans eau ni électricité. Son grand-père Saïd est mort pour la France, en 1917, dans les tranchées de Verdun. Son père, Abdallah, marchait des heures et des heures pour aller travailler sur les terres de colons.

Mohand-Saïd Aït-Taleb est arrivé d’Algérie en 1962. Après avoir travaillé cinq ans dans la construction des câblages, il est embauché à la SMN en 1968, il y travaillera 24 ans pour nourrir sa femme et ses neuf enfants. Il sera mis en préretraite forcée.

A travers ce portrait Xavier Le Clerc rend hommage à tous ces hommes , très souvent illettrés qui ont contribué à reconstruire la France d’après-guerre.

Le jeune Hamid -Aid-Taleb , devenu Xavier Le Clerc rend un vibrant hommage à son père Mohand-Saïd,décédé en 2020, cet homme sans titre. Hamid Aid Taleb trouve refuge à l’école, dans la lecture des livres de bibliothèque, chez Camus, Rimbaud …

Ce livre est poignant, c’est le récit de toute une vie. Chaque mot semble avoir été choisi minutieusement. Ce ne sont pas des pages pour dénoncer , mais pour faire réfléchir à mieux cerner ce que fut le colonialisme et ses excès et les révoltes qui ont suivi.

Un homme sans titre – Xavier Le Clerc – Gallimard – Rentrée littéraire 2022 – 01/09/2022 – EAN : 9782072987885

A propos de l’auteur :

Xavier Le Clerc, né en Algérie en 1979, vit aujourd’hui et travaille à Paris. Il a publié De grâce sous son premier nom Hamid Aït-Taleb. Son deuxième roman Cent vingt francs évoquait son arrière-grand-père kabyle, mort pour la France dans les tranchées de Verdun. Puis, l’auteur qui a fait ses études en France, en Normandie, a demandé la nationalité française et est devenu Xavier Le Clerc. Il explique le choix du prénom le X de Xavier comme la croix dont usait son père pour signer. Sachant que Aït-Taleb veut dire le clerc, l’homme savant celui qui aime les lettres, (ce qui est son cas), il se l’approprie, car l’écriture a toujours été son horizon. 

Musique :

Redemption song de Bob Marley m’avait bouleversé sans trop savoir pourquoi Le chanteur du ghetto du Kingston était un messie rasta.

Prix Reine Mathilde 2022

Il y avait cinq nominés . Parmi ceux – là , le Prix Reine Mathilde 2022

Le Lauréat est «  Canicule sanglante  » de Pierre – Guinot Delery .

Dimanche gourmand !

En ce moment, je cuisine l’automne avec Isabelle, Hilde et Lou

Cette semaine je vous propose une idée de recette gourmande de la courge Patidou à la chair onctueuse et savoureuse.

Revisite de l’œuf cocotte :

Lavez la courge et coupez le chapeau. Ensuite retirez les pépins et mettez la au four pour la précuire environ 45 min à 180 degrés avec son chapeau à côté.

Je les ai cuites à la vapeur 10 minutes.

Pendant ce temps faites revenir des champignons, oignons et lardons. J’ai modifié la recette initiale, je n’ai pas mis ces ingrédients..

Retirez la courge du four, déposez une cuillère de crème fraîche au fond de la courge,des lanières de jambon blanc et un œuf entier. Recouvrez d’une cuillère à soupe de crème fraîche,salez et poivrez

Faites cuire au four 180 degrés pendant 15 minutes environ. La chair de la courge doit être fondante.

Au moment de servir présentez la courge recouverte de son chapeau.

Elles furent très appréciées, à refaire avec les ingrédients de la recette initiale.

Bonne dégustation et bon dimanche !

Allons voir ce que Isabelle a concocté

Balade au fil de l’automne – Challenge Halloween 2022

Balade au fil de l’Automne # 1

Rendez-vous chaque jeudi avec HildeJojo , Syl  et Isabelle pour des balades au fil de l’automne.

La Brèche au Diable ;

La Brèche au Diable : Un site naturel unique en Normandie !
La légende attribue au diable lui-même la paternité de ce site naturel grandiose. En effet, Saint-Quentin s’étant retiré ici pour vivre sa vie d’ermite, il voulut venir en aide à la population toujours en butte aux caprices de la rivière du Laizon. Pour ouvrir un passage aux eaux du ruisseau, il fit un pacte avec le diable. Si celui-ci après avoir ouvert une brèche dans le roche, parvenait à surmonter une épreuve, alors il serait maître de son âme. Le bon ermite demanda alors au diable de laver une toison dans le ruisseau, mais il s’agissait d’une toison de bouc et le diable ne put lui donner la blancheur de l’agneau. Ce qui permit à saint-Quentin de sauver son âme sans renier sa parole.

La chapelle du Mont-Joly est l’ancienne église paroissiale de Saint-Quentin-de-la-Roche. La chapelle est dédiée à saint Quentin, saint guérisseur de la coqueluche, et a été pendant longtemps le but d’un pèlerinage. Au XVIIème siècle, elle est ornée d’un Miracle de saint Quentin signé Durand et de plusieurs statues. 

Non loin de là se situe le tombeau de Marie Elisabeth Joly.

Au XVIIIe siècle, Marie Joly était une comédienne célèbre, sociétaire de la Comédie française. A 22 ans, elle s’éprit du capitaine Nicolas Fouquet-Dulomboy, qui habitait le manoir de Poussendre, au pied de la Brèche au Diable. Cet endroit devint vite leur lieu de promenade favori. Hélas, à 38 ans, Marie disparaît. Respectant son souhait, Nicolas lui fit élever un merveilleux tombeau, dans ce lieu même qu’elle adorait, au bord de la falaise. (Nous ne l’avons pas vu de prés, (non ouvert à la visite lors de notre arrivée sur le lieu )

Ces photos sont personnelles et ont été prises lors d’une randonnée au mois de septembre 2022.

Le Souffle d’ Ange de Gilles Laporte

Entre 1898 et 1950, de Normandie en Lorraine, un destin de passions : Ange, brillante jeune fille issue d’une famille campagnarde modeste, devient une des grandes figures de la facture d’orgues, un univers très masculin……

Un retour vers le passé, où nous allons osciller entre la Normandie et la Lorraine. La famille Levral se compose du père Garin est jardinier à la Maizerie et Emilie son épouse et Ange leur fille. Ange est une toute jeune fille vivant à la fin du XIXe siècle jusqu’après la seconde de guerre mondiale.

Pour la récompenser de l’obtention de son certificat d’études, le père décide de l’emmener voir sa terre natale, le Pays de Caux, où se situe l’Abbaye de Saint-Wandrille. Et là Ange entend pour la première fois l’orgue, elle a une révélation, elle sera facteur d’orgues, sa destinée est trouvée. Elle ne veut plus rien d’autre, ses parents convoitaient qu’elle soit institutrice ou secrétaire de mairie. Elle a choisi, elle sera facteur d’orgues, métier exercé jusqu’à présent par des hommes.

Au fil du roman, nous découvrons le parcours d’ Ange, pour apprendre son métier, elle devra quitter sa Normandie et rejoindre la Lorraine. Le chemin set semé d’embûches, mais elle accédera à ce métier d’homme. Elle fréquentera des familles bourgeoises, mais restera simple dans ses choix de vie. Son ami d’antan, Fortunato viendra la retrouver et ils se marieront . La guerre éclate, et il doit partir combattre. Elle assumera un dur labeur tout au long de sa vie. Lors de la guerre, elle se réfugie dans son travail. Elle se déplace d’église en église et restaure les orgues. Au retour de la guerre, Fortunato n’est plus le même. Peu de temps après, elle sera seule. D’autres perspectives s’offrent à elle .En 1944, Ange qui a atteint la maturité dans son art, ressentira une très grande joie en restaurant l’orgue de Saint-Martin-de-Boscheville Cet orgue splendide lui rappelle celui qui a décidé sa vocation, en 1903 à Saint-Wandrille.

Au fil du texte, on est dans l’Histoire de France avec un aperçu de la société de l’époque, de la vie des femmes. Ange est une femme indépendante, avant-gardiste, émancipée, qui s’est toujours battue. Gilles Laporte nous renseigne sur le métier de facteur d’orgue, avec ses exigences. Il nous fait voyager dans les régions citées, non seulement par les différents lieux mais par la gastronomie.

Un bon moment de lecture que je vous invite à découvrir.

Le Souffle d’Ange – Gilles Laporte – Éditions Les Presses de la Cité – 25/08/2022 – EAN : 9782258199767 – 416 pages.

Quelques citations :

Je serai ce que je dois être, facteur d orgues , et j aiderai à faire entendre ce qui libère plutôt que ce qui soumet !

La vie est là où l on se trouve, dans le partage du quotidien et dans les projets communs , pas dans les souvenirs , encore moins dans la nostalgie.

Cultiver sa différence pour en offrir les fruits à l autre, partager !

A propos de l’auteur :

Gilles Laporte est un écrivain, scénariste, homme de radio-télévision et conférencier lorrain.
Issu d’une famille d’ouvriers du textile, formé à la philosophie (université de Nancy) par le professeur Raymond Ruyer, il a consacré sa carrière professionnelle à l’enseignement et à la formation, dans l’Éducation nationale d’abord, puis les services, l’industrie, et le monde paysan. Dès avril 1968, il publie de la poésie. Il se consacre ensuite à la nouvelle et au théâtre, puis se tourne vers le documentaire et la dramatique pour la télévision, consacrant notamment un travail important au schisme lorrain de Sion du XIXe siècle (Les Chardons de la Colline) provoqué par l’affrontement sur fond de politique entre les trois frères prêtres Baillard et leur évêque Mgr Menjaud (La Colline inspirée Maurice Barrès). En 1983 il vient au roman avec Pierrot la Hure qui s’incline d’une voix au prix Erckmann-Chatrian devant l’admirable Sima mon Amour de Robert Muller (alors secrétaire général adjoint de l’ONU). Ce prix Erckmann-Chatrian lui est attribué l’année suivante (1984) pour son roman Le Moulin du Roué qui raconte, à partir d’un fait réel, l’histoire d’une usurpation d’identité. …( source Babelio)

Le roman se déroule dans les Vosges, et l’auteur est né à Igney (88 )

Rentrée Littéraire 2022, Le Château des trompe-l’œil de Christophe Bigot

1837, baie du Mont Saint-Michel. Le jeune Baptiste Rivière est convoqué au château d’Escreuil pour s’y faire dicter les dernières volontés de la propriétaire des lieux. Mais à son arrivée, le personnel se ligue pour lui interdire l’accès à sa chambre : Langlois, diabolique intendant du domaine, le vieux Simon, qui semble plus qu’un ordinaire jardinier, et même Séverine, la femme de chambre dont Baptiste cherche pourtant à se faire une alliée.
Pourquoi la baronne d’Escreuil se cache-t-elle ? Qui est vraiment cette ancienne comédienne, veuve d’un aristocrate guillotiné sous la Terreur ? Bravant les mises en garde, Baptiste s’aventure dans les plus sombres recoins du domaine. Mais les apparences sont trompeuses, et en cherchant la baronne, c’est sa propre vérité que Baptiste va devoir affronter.
Jouant sur les codes du conte gothique, du roman historique et du récit d’apprentissage pour mieux les subvertir, Le Château des trompe-l’œil offre une plongée vertigineuse et haletante dans les gouffres du passé et de l’âme humaine.
L’auteur : Christophe Bigot est professeur de lettres et écrivain. Son premier roman L’Archange et le procureur, paru chez Gallimard, a reçu cinq récompenses dont le Prix Mottart de l’Académie française. Ses romans explorent sa passion pour la révolution française et le XIXe siècle.

Dans le cadre du Challenge NetGalley, j’ai pu lire en avant-première ce livre  » Le Château des trompe-l’œil de Christophe Bigot .Je remercie NetGalley et les Éditions de La Martinière pour l’envoi de ce livre numérique. Je n’aurai certainement pas lu ce livre si ce n’était pas un challenge, d’élargir ses lectures proposé par NetGalley

Le roman débute dans la baie du Mont-Saint-Michel, en 1837, un jeune homme, clerc de notaire, Baptiste Rivière se présente au château d’ Escreuil. Il vient estimer les livres et les collections d’œuvres d’art se trouvant dans la bibliothèque, ainsi que le mobilier Il doit évaluer et constituer le testament de la Baronne. Elle vit dans ce lieu mais il n’a pas encore fait sa connaissance.

L’atmosphère est bizarre, personne ne semble enclin à présenter la Baronne qui ne quitte pas sa chambre. Elle serait souffrante depuis des années. Baptiste va même s’aventurer la nuit dans les couloirs pour tenter de l’apercevoir. Mais en vain.. Il se sent comme emprisonné dans ce château. Petit à petit nous allons apprendre l’histoire du château et de sa propriétaire avant, pendant et après la Révolution en suivant l’enquête que Baptiste essaie de mener.

Je ne suis pas une habituée de ce genre de roman gothique. Et pourtant je me suis prise au jeu . J’ai apprécié les illustrations qui accompagnent le texte. Elles sont de Yohann Propin et reflètent très bien l’ambiance de cette histoire. Des illustrations crayonnées sont intégrées au cœur du roman, et donnent une atmosphère encore plus lugubre.

Le vocabulaire, parfois cru sans être vulgaire, n’est pas destiné à tout public, ainsi que le contenu du roman.

Nous sentons peu à peu que ce château a de lourds secrets et peut-être est-il hanté ? L’histoire nous dévoile peu à peu si nos interrogations sont justifiées ou non ? Les personnages se révèlent peu à peu, ils ont pour beaucoup une double personnalité . Baptiste qui ose s’aventurer dans les couloirs sombres du château, se trouve confronté à lui-même. Le Château des trompe-l’œil offre une plongée vertigineuse et haletante dans les gouffres du passé et de l’âme humaine.

Ce roman est à la fois un conte gothique et un roman historique. j’ai aimé l’intrigue et le concept historique. Je trouve que le titre est approprié , car le contenu est empli de faux-semblants et de trompe l’œil.

Je ne peux pas tout dévoiler, mais vous devrez attendre avant de pouvoir vous procurer ce livre car il ne sort que le 26 aout 2022.

Le Château des trompe-l’œil de Christophe Bigot – Éditions de la Martinière – Parution ; 26/08/2022

EAN : 9791040110422

A propos de l’auteur ;

Christophe Bigot est un enseignant et écrivain français. Né en 1976, ce normalien est également titulaire d’une agrégation de lettres. Fasciné par la Révolution française, il y consacra deux de ses romans.

En parallèle de son œuvre littéraire, Christophe Bigot exerce le métier d’enseignant dans un premier temps à Caen avant de rejoindre Paris.

« L’Archange et le Procureur » a reçu le Prix Mottart de l’Académie Française en 2008, le prix La Fayette, le prix des lycéens de la ville de Caen, le prix Océanes du roman d’histoire et d’aventures de la ville du Havre et le prix Jeune Talent de la ville de Saint-Germain-en-Laye.

Challenge Thrillers et Polars chez Sharon du 12 juillet 2022 au 11 juillet 2023 – Lecture N 3