Les heures de la nuit ne rattrapent jamais celles du jour de Vanessa Caffin

Je remercie NetGalley et les éditions de La Martinière pour ce partenariat.

On a tous chez soi une vieille boîte à chaussures remplie de nos lettres des années lycée.
Imaginez que vous ouvriez cette boîte.
Imaginez que vous n’ayez aucun souvenir des amis qui vous ont écrit, ni de votre premier amour.
Un trou noir.
Imaginez qu’une des lettres qui vous était adressée se finisse par ces mots : « Florence dit que tu es un monstre, qu’elle t’a vue faire, elle jure qu’elle a entendu les cris. Je ne veux pas la croire. »
Partiriez-vous, comme Alice, près de trente ans plus tard, à la recherche de votre mémoire blessée ? Même au prix de tout ce que vous avez de plus cher ?
Un roman remarquable de maîtrise et d’acuité sur les secrets de famille et leur impact sur nos vies. À la façon d’une Ruth Rendell française, Vanessa Caffin déploie une intrigue virtuose et haletante.

Mon avis

Alice est une jeune femme, dont la vie semble bien réglée. Elle a un ami, Marc, Une famille dont la mère a disparu depuis des années. Elle est partie, pourquoi ? où ?

Une famille désunie, une sœur agressive, une mère violente, alcoolique, un père banquier, amoureux, tous les éléments qui entrainent Alice à la dérive.

Alice est traductrice littéraire, vit dans un appartement à Paris. Elle tente en vain de vouloir finir une traduction, de la renvoyer à son éditeur. Elle n’arrive plus à se concentrer. Un jour, elle découvre dans une boîte à chaussures, des lettres. Toutes ces lettres contiennent ses années passées, qu’elle avait complétement occultées. Elle va peu à peu les lire, et le passé resurgit. Elle veut retrouver ceux qui ont jalonné ces années lycée, puis études universitaires. C’est devenu une véritable quête. Les lettres se sont entassées dans cette boîte Des lettres de Simon, son premier amour, de Marianne et Florence. Qui sont-ils ? que sont-ils devenus ?. Une lettre de Marianne l’interpelle. Une lettre qui dit d’elle, qu’elle est un monstre. Pourquoi ?

Alice a décidé de partir à leur recherche, elle enquête et veut les retrouver. Elle va demander de l’aide à son père, mais il ne dit rien. Alors à qui se fier ? Elle ne se rappelle de rien …Elle se sent elle-même en danger. La vérité ne se dévoile pas tout de suite.

L’auteur alterne les moments présents de la vie d’Alice et son retour dans le passé, par les lettres et les recherches qui en découleront.

Je fus prise au jeu, j’ai deviné peu à peu qui était la personne associée à tous ces crimes.

L’écriture de Vanessa Caffin est subtile, fluide. Elle nous entraîne dans ce thriller psychologique dont l’intrigue est basée sur les secrets de famille et leurs conséquences. L’intrigue est maîtrisée, la tension monte au fil des pages. J’ai été happée par ce roman.

Merci Vanessa Caffin pour ce premier roman

#Lesheuresdelanuitnerattrapentpascellesdujour #NetGalleyFrance

Challenge Thrillers et Polars chez Sharon du 12 juillet 2022 au 11 juillet 2023 – Lecture N 18

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Rentrée Littéraire 2022, Dis-moi pour qui j’existe de Abdourahman A.Waberi

Présentation de l’éditeur ;

Aden est un professeur épanoui et un père heureux.
Mais la maladie subite de sa fille réveille des souffrances anciennes. Lui aussi, enfant, est tombé malade et soudain, son corps se souvient de tout : de la vie à Djibouti, du garçon solitaire qu’il était, de la seule douceur d’une grand-mère, du réconfort des livres.
Chaque jour, il téléphone et écrit à sa fille. Il lui raconte les paysages de sa jeunesse, convoque les mânes de ses ancêtres, faiseurs de pluie ; elle lui parle de son quotidien, l’impatience de courir à nouveau. Le père retranscrit leurs mots pour garder une trace de la lutte et vaincre le mal grâce à ce qu’ils ont de plus précieux : l’espoir.

Mon avis :

J’ai retrouvé avec plaisir l’écriture de Abdourahman A.Waberi, c’est la première fois qu’il se confie, qu’il écrit une auto-fiction. Il nous parle de sa vie passée, et de sa vie présente, avec sa fille, Béa qui connait comme lui les affres d’une maladie.

Écrire un livre c’est prolonger une vibration profonde et souterraine ; lorsqu’on met le doigt sur la corde, beaucoup.sa vibration s’arrête, de nombreuses personnes m’ont aidé à maintenir la résonance vivante, palpitante.

Ce livre révèle la bienveillance, l’amour d’un père à sa fille. Nous allons lire alternativement les récits de vie de Aden, le papa et de Béa, sa fille, sous la plume poétique et charmeuse de Abdourahman A.Waberi.

Aden, né à Djibouti, il a passé son enfance avec sa grand mère qu’il a surnommée Cochise en hommage au grand chef indien. Sa mère ne sait que faire de ce petit qui pleure et qui souffre. Son père rentrait tard le soir, et ne s’occupait guère de son enfant. Quand il est rentré à l’école, il est affublé de toute sorte de surnom.A sept ans une maladie fut diagnostiquée, poliomyélite. Il ne sera pas comme les autres enfants, il vivra toujours avec un handicap.

Aden est nostalgique de sa vie passée à Djibouti. Il raconte beaucoup . Il souhaite transmettre à sa fille, l’amour des livres, mais aussi son amour pour cette belle langue française, qu’il chérit. Il aimait emprunter des livres à la bibliothèque , afin de pouvoir rêver.Il lui dira que ce sont les livres qui lui ont permis des voyages, d’échapper à la souffrance tant morale que physique. Il offre un beau cadeau à sa fille, le récit de sa vie, toute en poésie.

Alternativement, le récit d’ Aden est coupé par celui de Béa.

Béa se bat se bat contre la maladie qui l’empêche de marcher, de vivre comme une petite fille. Elle est entourée de parents aimants. Même si son papa vit la plupart du temps à Washington, elle échange soit par écrit, soit en direct avec lui. Bien qu’ayant seulement 7 ans, Béa est lucide. Elle ne vit pas comme les autres petites filles. Elle est entourée de bienveillance et d’amour.

Cette belle leçon de transmission révèle que la littérature est aussi un art.

J’ai aimé ce livre, en savoir un peu plus sur cet homme. Je l’ai rencontré il y a quelques années, et j’avais lu certains de ses livres. Ce livre révèle une belle histoire de famille , de génération, et surtout de nos origines.

Merci à NetGalley et aux Editions JC Lattés , de m’avoir permis de découvrir cette auto-fiction de Abdourahman A.Waberi .

#Dismoipourquijexiste #NetGalleyFrance

Abdourahman A. Waberi a « l’ identité multiple ». Né français en 1965 à Djibouti, alors toujours sous l’autorité de la France, il se retrouve djiboutien au moment de l’indépendance du pays en 1977. Étudiant puis professeur d’anglais dans l’hexagone, il recouvre la nationalité française après son mariage en 1991 en Normandie. Critique politique proche de l’opposition, il garde des rapports complexes et tendus avec la République de Djibouti et ses publications, engagées, dénoncent avec virulence les déchirements et les errances d’un pays à la dérive, ( Source – Étonnants Voyageurs)

Extraits :

Aden :Écrire c’est dérober du temps à la routine, si écrire c’est tourner le dos à la vie pour la plupart des gens, pour moi c’est tout le contraire. L’écriture est le terreau où mes jours sont plantés, l’humus où la poudre de mes os est jetée. Et le silo où l’or de mes Songes est enfoui. Écrire c’est ouvrir un atelier permanent pour apprendre à vivre, page après page, jour après jour.

Papa,Aujourd’hui, j’ai eu une journée super ennuyeuse. Je n’aime pas les mercredis. On a attendu longtemps le passage du médecin et il n’est arrivé qu’à 14 heures. C’était un nouveau. Il avait une casquette ridicule, je crois qu’il est chauve mais il a quand même une petite mèche qui lui tombe sur le front en virgule. Il m’a pris la température. Puis, il n’a rien dit, et il ne m’a rien donné. Maman est presque fâchée mais je crois qu’elle est surtout morte d’inquiétude. On a attendu longtemps pour rien. Nous étions comme deux petites mouches prises dans une toile d’araignée. Ma journée a été super ennuyeuse jusqu’au bout.

Buongiorno mio papa ,Mamma est contente. Elle dit qu’elle sort la tête de l’eau depuis que la nonna est avec nous. Hier, elle nous a laissées ensemble. Nous nous sommes bien débrouillées. La présence de la nonna et les histoires sur ta grand-mère me font du bien, pense-t-elle. Elle dit que depuis que je ne peux plus quitter cette foutue chambre, je m’accroche à tout ce que je peux. Que j’adorerais quitter cet hôpital qui est une sorte de prison mais que je haïrais par-dessus tout retourner dans la poussette que j’ai utilisée quelques années plus tôt parce que je suis incapable de marcher. Parce que mes articulations ne me laissent pas d’autre choix. Pas moyen de faire quelques pas avec mes genoux douloureux, mes chevilles enflées et mes hanches bloquées. Quand je retournerai dans la poussette, j’avalerai toute sa honte. Je préférerais affronter le regard stigmatisant des autres enfants que de mettre un pas mal assuré après l’autre. Me tenir toute droite me demanderait une grande énergie. D’où la poussette à ressortir du garage. D’où les réflexions stupides de certains voisins : « À son âge, en poussette ? »

Dis-moi pour qui j’existe Abdourahman A.Waberi Editions JC Lattés – 24 août 2022 – ISBN – 9782709669445

Du côté des autres blogs

Vagabondage autour de soi

Le dernier vol de Julie Clark

Claire avait tout planifié pour fuir Rory, homme politique charismatique doublé d’un mari tyrannique. Mais, à la dernière minute, la mécanique s’enraye. Son chemin croise alors celui d’Eva à l’aéroport JFK. Elle aussi a de bonnes raisons de vouloir changer de vie. Et si chacune prenait la place de l’autre ? Les deux jeunes femmes décident d’échanger leurs billets d’avion. Claire s’envole donc pour Oakland au lieu de Porto Rico, où elle apprend, horrifiée, que le vol qu’elle aurait dû prendre s’est abîmé en mer. Claire est désormais Eva aux yeux de tous. Mais la nouvelle vie dont elle rêvait pourrait se révéler pire que celle qu’elle a laissée derrière elle. Eva avait des secrets ; Claire en a hérité. Des menaces pèsent à présent sur elle…

Je remercie NetGalley et les Éditions de l’ Archipel pour leur confiance .

Claire est mariée à Rory, un politicien riche. Sa vie pourrait être rutilante, mais son mari a deux personnalités, la mondaine et la privée. Dans le privé, Rory devient violent, n’hésite pas à lever la main sur sa femme. Claire vit dans la luxure, mais ne veut plus être le jouet de son mari. Avec une amie, elle décide de partir, de s’enfuir, de changer de vie. Elle veut partir loin de cet enfer.

Tout est planifié, Elle va enfin pouvoir respirer …mais tout ne se passe pas comme elle l’a prévu. Elle doit changer son plan.

Eva veut aussi fuir sa vie, elle ne sait pas comment faire. Par le curieux des hasards, Claire et Eva vont se rencontrer et échanger leurs identités. Claire devient Eva et Eva devient Claire.

Les chapitres s’alternent avec la vie des deux femmes. Claire est émouvante, a dû mal à imaginer son avenir. Nous voyons la vie d’ Eva défiler avant sa rencontre avec Claire. sa vie n’est pas simple.

L’auteur aborde la violence faite aux femmes, l’usurpation d’identité, le mal être de l’enfance.

J’ai aimé ce livre , les chapitres sont courts, l’ensemble est bien rythmé. Ce fut une lecture addictive.

Je recommande ce livre.

Le dernier vol – Julie Clark – Éditions de l’Archipel – Parution – 07/07/2022 – ISBN : 9782809841565

Loin de Alexis Michalik

Tout commence par quelques mots griffonnés au dos d’une carte postale : « Je pense à vous, je vous aime. » Ils sont signés de Charles, le père d’Antoine, parti vingt ans plus tôt sans laisser d’adresse. Avec son meilleur ami, Laurent, apprenti journaliste, et Anna, sa jeune sœur complètement déjantée, Antoine part sur les traces de ce père fantôme. C’est l’affaire d’une semaine, pense-t-il… De l’ex-Allemagne de l’Est à la Turquie d’Atatürk, de la Géorgie de Staline à l’Autriche nazie, de rebondissements en coups de théâtre, les voici partis pour un road movie généalogique et chaotique à la recherche de leurs origines insoupçonnées.

Alexis Michalik a décidément le goût de l’aventure : après le succès phénoménal d’Edmond, le comédien, metteur en scène et dramaturge couronné par cinq Molières, nous embarque à bord d’un premier roman virevoltant, drôle et exaltant.

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Vous souhaitez voyager, alors pas d’hésitation, lisez « Loin » de Alexis Michalik.

Un jour, Antoine reçoit une carte postale envoyée d’Autriche vingt-ans plus tôt et qui s’était perdue : elle est signée par son père, Charles, parti un jour sans laisser d’adresse il y a deux décennies. Sans en parler à sa mère ou à sa fiancée, il décide de partir à la recherche de son père, accompagné par sa petite sœur Anna, et par son meilleur ami Laurent.

Nos trois amis vont de pays en pays, de découvertes en découvertes. Partant de France, en passant par  l’Autriche, la Suisse, l’Allemagne, la Turquie….dans chaque pays, les intrigues se mêlent aux situations rocambolesques. L’auteur nous rappelle les faits historiques et l’Histoire qui se rattache à chaque pays visité.

L’écriture est vive, pleine d’humour. Je ne me suis pas ennuyée lors de cette lecture. Les personnages sont sympathiques, en recherche d’eux-même, c’est une quête identitaire en passant par leurs propres origines.

Alexis Michalik est acteur, metteur en scène et scénariste.

Loin, d’Alexis Michalik, 644 pages, Albin Michel, 22,90€, parution le 04/09/2019. Je l’ai lu en décembre 2019.

Les disparus du phare de Peter May

41dn4cxyt2l-_sx210_« Je n’ai aucune idée du lieu où je me trouve. Et, pour la première fois depuis que j’ai repris conscience, je me rends compte, soudain saisi par une angoisse fulgurante et douloureuse, que je n’ai pas la moindre notion de qui je suis . »

Il est ramené chez lui par une femme, il ne reconnaît rien. Qui est-il ? une facture lui permet de savoir son nom. Que fait-il ? Amnésie totale, on le dit écrivain, mais il ne trouve aucun manuscrit. Il va avec son voilier souvent aux Iles  Flannan. Et pas de trace du voilier , le mystère s’épaissit.

Une seule piste, une carte dont une route  dit  » du Cercueil  » est surlignée. Quel est cet endroit ?

La recherche d’identité est la pièce centrale de ce thriller, surtout quand cet homme trouve un cadavre et ne peut dire s’il l’a lui-même tué . La police ne s’est que penser de cet homme.

Tout ceci est décrit dans un  paysage, où la nature change. L’océan se déchaîne, des couleurs de la nature se mêlent.

Mêlé à tout cela, une affaire sombre où l’on parle  des abeilles , de l’enjeu de leur survie dans notre monde, devenu hostile à leur survie.

Ce roman policier n’est pas perturbant. Il est adapté à tous public.

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De Peter May

Traduit de l’anglais René Dastugue, Editions du Rouergue Noir, 315 pages, 22,50 euros.