Nous irons mieux demain de Tatania de Rosnay

Nous irons mieux demain

par Tatiana de Rosnay

Lu par Tatiana de Rosnay

Je remercie NetGalley et les Éditions Audiolib de m’avoir permis de découvrir ce roman et son auteur

#Nousironsmieuxdemain #NetGalleyFrance !

Présentation de l’éditeur ;

Quand l’amitié devient emprise. Mère célibataire de vingt-huit ans, ébranlée par le décès récent de son père, Candice Louradour mène une vie sans saveur. Un soir d’hiver pluvieux, à Paris, elle est témoin d’un accident de la circulation. Une femme est renversée et grièvement blessée.

Bouleversée, Candice lui porte assistance, puis se rend à son chevet à l’hôpital. Petit à petit, la jeune ingénieure du son et la convalescente se lient d’amitié.

Jusqu’au jour où Dominique demande à Candice de pénétrer dans son appartement pour y récupérer quelques affaires.

Dès lors, tout va basculer…

Pourquoi Candice a-t-elle envie de fouiller l’intimité d’une existence dont elle ne sait finalement rien ? Et qui est cette Dominique Marquisan, la cinquantaine élégante, si solitaire et énigmatique ?

Nous irons mieux demain retrace le chemin d’une femme fragile vers l’acceptation de soi, vers sa liberté. Il fait aussi écho aux derniers mots d’Émile Zola, le passager clandestin de cette histoire.

Mon avis

J’ai peu lu de livres de cet auteur pourquoi ce choix ? Dans cette période si particulière pour moi, . mais je ne regrette pas. Cette voix m’ a transportée, m’a permis des analyses que je n’aurais peut-être pas pu mettre à jour en le lisant.

Candice est une jeune femme fragile, qui depuis le décès de son père, survit en cachant ses troubles, anorexie et boulimie. Pour elle, c’est un calvaire, jamais elle ne les évoque . Elle est la maman d’un petit Timothée, elle est séparée de son papa. Elle vit sporadiquement avec Arthur, suivant son humeur ..

Un jour, elle est témoin d’un accident, une femme est renversée sur la chaussée. Elle ne peut que lui porter secours. Elle va jusqu’à la suivre à l’hôpital et la prendre en charge. Cette femme se nomme Dominique, Candice s’occupe d’elle, elle devient sa raison de vivre, elle s’incruste dans sa vie, va chez elle. Elle se permet non seulement d’aller chercher les vêtements, objets demandés par Dominique. Elle s’immisce dans sa vie.

Dominique lui révéle son trésor, la découverte d’un billet doux trouvé dans son appartement au 66 rue Saint-Lazare, lieu où a vécu la maîtresse de l’écrivain, Jeanne Rozerot. C’est une lettre d’amour écrite de la main d’Émile Zola.Le titre du livre Nous irons mieux demain est d’ailleurs extrait des mots que Zola aurait dit à sa femme Alexandrine avant de mourir… et dont la signification est vraiment surprenante.

Un lien fort d’amitié va unir ses deux femmes. Candice propose à Dominique de venir s’installer chez elle, le temps de sa convalescence. Dominique va « s’incruster  » dans le vie de Candice, s’occupe à merveille de Timothée, qui s’accroche à Dominique et délaisse sa maman, Candice.

La voix de Tatiana de Rosnay se prête aux jeux des différents personnages . Elle est soit tendre soit plus sévère et laisse deviner le désarroi des deux femmes. Elle met parfaitement en scène l’amitié des deux femmes. L’auteur nous amène ainsi vers des sujets sensibles , où s’arrêtent l’amitié, l’amour entre deux femmes ?

Vraiment je vous recommande cette écoute, qui aborde de nombreux sujets tels que les secrets de famille, les drames, l’amour, l’amitié . Tatiana de Rosnay m’a donné envie de relire Émile Zola, les évocations sont multiples et vraiment intéressantes.

Encore un grand Merci à Tatiana de Rosnay d’avoir lu son oeuvre, et de m ‘avoir fait passer un très bon moment d’écoute.

A propos de l’auteur ;

Tatiana de Rosnay est née le 28 septembre 1961, à Neuilly-sur-Seine. Son père est français d’origine russe, sa mère, anglaise. Elle se décrit comme étant « franglaise » et a été élevée à Boston et à Paris. Après des études littéraires en Angleterre, à l’Université de East Anglia, Tatiana a travaillé à Paris comme journaliste pour Vanity Fair, Psychologies, ELLE et le JDD.

Tatiana de Rosnay a publié son premier roman, L’Appartement témoin, en 1992. Depuis, elle a publié une douzaine de livres dont Elle s’appelait Sarah, vendu à neuf millions d’exemplaires dans le monde et porté à l’écran par Gilles Paquet-Brenner en 2010. Quatre de ses romans sont en cours d’adaptation, Boomerang, Spirales, Moka et Le Voisin. Sa romancière préférée est Daphné du Maurier, dont elle a publié la biographie en mars 2015, Manderley For Ever, nominé pour le Goncourt de la Biographie 2015 et gagnant du Prix de la Biographie d’Hossegor 2015.
Bilingue, Tatiana de Rosnay écrit certains de ses romans en anglais et d’autres en français. Ses livres sont traduits dans une quarantaine de pays et elle figure sur la liste des romanciers français le plus lus à l’étranger, notamment aux Pays-Bas et aux USA. Ses thèmes de prédilection sont les secrets de famille et la mémoire des murs.
Elle vit en France avec sa famille.

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Rentrée Littéraire 2022, Dis-moi pour qui j’existe de Abdourahman A.Waberi

Présentation de l’éditeur ;

Aden est un professeur épanoui et un père heureux.
Mais la maladie subite de sa fille réveille des souffrances anciennes. Lui aussi, enfant, est tombé malade et soudain, son corps se souvient de tout : de la vie à Djibouti, du garçon solitaire qu’il était, de la seule douceur d’une grand-mère, du réconfort des livres.
Chaque jour, il téléphone et écrit à sa fille. Il lui raconte les paysages de sa jeunesse, convoque les mânes de ses ancêtres, faiseurs de pluie ; elle lui parle de son quotidien, l’impatience de courir à nouveau. Le père retranscrit leurs mots pour garder une trace de la lutte et vaincre le mal grâce à ce qu’ils ont de plus précieux : l’espoir.

Mon avis :

J’ai retrouvé avec plaisir l’écriture de Abdourahman A.Waberi, c’est la première fois qu’il se confie, qu’il écrit une auto-fiction. Il nous parle de sa vie passée, et de sa vie présente, avec sa fille, Béa qui connait comme lui les affres d’une maladie.

Écrire un livre c’est prolonger une vibration profonde et souterraine ; lorsqu’on met le doigt sur la corde, beaucoup.sa vibration s’arrête, de nombreuses personnes m’ont aidé à maintenir la résonance vivante, palpitante.

Ce livre révèle la bienveillance, l’amour d’un père à sa fille. Nous allons lire alternativement les récits de vie de Aden, le papa et de Béa, sa fille, sous la plume poétique et charmeuse de Abdourahman A.Waberi.

Aden, né à Djibouti, il a passé son enfance avec sa grand mère qu’il a surnommée Cochise en hommage au grand chef indien. Sa mère ne sait que faire de ce petit qui pleure et qui souffre. Son père rentrait tard le soir, et ne s’occupait guère de son enfant. Quand il est rentré à l’école, il est affublé de toute sorte de surnom.A sept ans une maladie fut diagnostiquée, poliomyélite. Il ne sera pas comme les autres enfants, il vivra toujours avec un handicap.

Aden est nostalgique de sa vie passée à Djibouti. Il raconte beaucoup . Il souhaite transmettre à sa fille, l’amour des livres, mais aussi son amour pour cette belle langue française, qu’il chérit. Il aimait emprunter des livres à la bibliothèque , afin de pouvoir rêver.Il lui dira que ce sont les livres qui lui ont permis des voyages, d’échapper à la souffrance tant morale que physique. Il offre un beau cadeau à sa fille, le récit de sa vie, toute en poésie.

Alternativement, le récit d’ Aden est coupé par celui de Béa.

Béa se bat se bat contre la maladie qui l’empêche de marcher, de vivre comme une petite fille. Elle est entourée de parents aimants. Même si son papa vit la plupart du temps à Washington, elle échange soit par écrit, soit en direct avec lui. Bien qu’ayant seulement 7 ans, Béa est lucide. Elle ne vit pas comme les autres petites filles. Elle est entourée de bienveillance et d’amour.

Cette belle leçon de transmission révèle que la littérature est aussi un art.

J’ai aimé ce livre, en savoir un peu plus sur cet homme. Je l’ai rencontré il y a quelques années, et j’avais lu certains de ses livres. Ce livre révèle une belle histoire de famille , de génération, et surtout de nos origines.

Merci à NetGalley et aux Editions JC Lattés , de m’avoir permis de découvrir cette auto-fiction de Abdourahman A.Waberi .

#Dismoipourquijexiste #NetGalleyFrance

Abdourahman A. Waberi a « l’ identité multiple ». Né français en 1965 à Djibouti, alors toujours sous l’autorité de la France, il se retrouve djiboutien au moment de l’indépendance du pays en 1977. Étudiant puis professeur d’anglais dans l’hexagone, il recouvre la nationalité française après son mariage en 1991 en Normandie. Critique politique proche de l’opposition, il garde des rapports complexes et tendus avec la République de Djibouti et ses publications, engagées, dénoncent avec virulence les déchirements et les errances d’un pays à la dérive, ( Source – Étonnants Voyageurs)

Extraits :

Aden :Écrire c’est dérober du temps à la routine, si écrire c’est tourner le dos à la vie pour la plupart des gens, pour moi c’est tout le contraire. L’écriture est le terreau où mes jours sont plantés, l’humus où la poudre de mes os est jetée. Et le silo où l’or de mes Songes est enfoui. Écrire c’est ouvrir un atelier permanent pour apprendre à vivre, page après page, jour après jour.

Papa,Aujourd’hui, j’ai eu une journée super ennuyeuse. Je n’aime pas les mercredis. On a attendu longtemps le passage du médecin et il n’est arrivé qu’à 14 heures. C’était un nouveau. Il avait une casquette ridicule, je crois qu’il est chauve mais il a quand même une petite mèche qui lui tombe sur le front en virgule. Il m’a pris la température. Puis, il n’a rien dit, et il ne m’a rien donné. Maman est presque fâchée mais je crois qu’elle est surtout morte d’inquiétude. On a attendu longtemps pour rien. Nous étions comme deux petites mouches prises dans une toile d’araignée. Ma journée a été super ennuyeuse jusqu’au bout.

Buongiorno mio papa ,Mamma est contente. Elle dit qu’elle sort la tête de l’eau depuis que la nonna est avec nous. Hier, elle nous a laissées ensemble. Nous nous sommes bien débrouillées. La présence de la nonna et les histoires sur ta grand-mère me font du bien, pense-t-elle. Elle dit que depuis que je ne peux plus quitter cette foutue chambre, je m’accroche à tout ce que je peux. Que j’adorerais quitter cet hôpital qui est une sorte de prison mais que je haïrais par-dessus tout retourner dans la poussette que j’ai utilisée quelques années plus tôt parce que je suis incapable de marcher. Parce que mes articulations ne me laissent pas d’autre choix. Pas moyen de faire quelques pas avec mes genoux douloureux, mes chevilles enflées et mes hanches bloquées. Quand je retournerai dans la poussette, j’avalerai toute sa honte. Je préférerais affronter le regard stigmatisant des autres enfants que de mettre un pas mal assuré après l’autre. Me tenir toute droite me demanderait une grande énergie. D’où la poussette à ressortir du garage. D’où les réflexions stupides de certains voisins : « À son âge, en poussette ? »

Dis-moi pour qui j’existe Abdourahman A.Waberi Editions JC Lattés – 24 août 2022 – ISBN – 9782709669445

Du côté des autres blogs

Vagabondage autour de soi

Le musicien aveugle de Vladimir Korolenko

Le mois de mars s’achève, ce mois dédié à la littérature de l’Europe de l’Est, par une dernière lecture d’un auteur Ukrainien, Vladimir Korolenko. né en 1853 et mort en 1921. il fut un écrivain respecté il inspira les jeunes littérateurs russes des années 1900.

Au milieu d’une nuit obscure un enfant vint au monde dans une riche famille du sud-ouest de la Russie.

L’histoire de Pierre est empreinte de poésie. Pierre alias Petroussia, est aveugle de naissance. Il vit dans une famille rurale de la Petite-Russie, nom donné à l’Ukraine autrefois au début du siècle. Il est entouré de parents bienveillants, sa mère est toujours à l’écoute. Il vit dans une famille aimante, l’oncle Maxime blessé de guerre, unijambiste , lui inculque l’éducation. Jokhime, le serviteur l’initie à la musique. Il joue du chalumeau, une sorte de flûte. Pierre se construit peu à peu, il s’éveille à la vie par les sons. Ce sixième sens qui l’habite, Pétroussia utilise ses autres sens pour tenter de percevoir et comprendre ce que ses yeux ne peuvent pas voir.

Pétroussia souffre de ne pas être comme les autres. Il a tendance à sombrer dans la mélancolie à l’approche de l’adolescence. Une petite voisine, Eveline vient souvent passer du temps avec lui. Une amitié naît entre ces deux jeunes.

Ce récit a été écrit en 1886, il n’est pas démodé. L’auteur met l’accent sur le handicap, la souffrance qu’elle soit morale ou physique, comment vivre quand on ne naît pas comme les autres. Les mots sont simples, mais incisifs.

Je ne connaissais pas cet auteur, je cherchais une lecture d’un auteur de l’est. Ce fut une belle découverte, je vais continuer à lire ses œuvres

Le Musicien aveugle – .Vladimir Korolenko – Traduit par L.Golschmann et E.Joubert – 1886

Lu en numérique.

S’adapter de Clara Dupont – Monot

Un jour, dans les Cévennes, un enfant est né. Il suffira de quelques mois pour s’apercevoir que cet enfant est différent. Il ne semble pas voir , il ne gazouille pas, il ne grandit pas.

Un jour, alors qu’il se reposait dans son transat, sa mère s’agenouilla. Elle tenait une orange. Doucement, elle passa le fruit devant lui. Les grands yeux noirs n’accrochaient rien. Ils regardaient autre chose. Personne n’aurait su dire quoi. Elle passa encore l’orange, plusieurs fois. Elle tenait la preuve que l’enfant voyait mal ou pas du tout.

Dans ce roman, ce sont les pierres qui racontent la vie de cette famille, elles vont être témoins du bouleversement de cette famille, où il y a le père, la mère, l’ainé, la cadette, l’enfant, la grand-mère, les cousins. Personne n’est nommé.

Chacun a son rôle défini, l’ainé s’occupe de l’enfant. Il s’investit dans ses tâches , il le change, il lui parle, lui fait découvrir la nature, les sons. Il est fusionnel avec l’enfant. La cadette fuit, elle trouve refuge auprès de sa grand-mère.

L’enfant a dû être placé dans une institution, tenue par des religieuses. Le handicap de l’enfant le condamne à une courte vie. Il disparaît vers l’âge de 10 ans. Peu de temps après, nait le dernier. Il sait que l’enfant a vécu, sa présence est là. Quelques photographies, des non-dits , l’existence du disparu a traumatisé les parents .

Jusqu’au jour où la mère dit  » Un blessé, une frondeuse, un inadapté et un sorcier. Joli travail ».

J’ai été très émue par la première partie du livre, où l’ainé s’occupe avec minutie de l’enfant. Il est presque une seconde maman. Il a été le premier à voir que son petit frère entendait, qu’il sentait les odeurs. Il l’emmènera au bord de la rivière, toujours avec beaucoup de bienveillance. Il lui montrera la nature. Son rôle de protection l’a isolé des autres, ce n’est que des années plus tard qu’il se « réconciliera  » avec sa famille.

Clara Dupont-Monot écrit avec beaucoup de délicatesse et de poésie. La beauté du texte rend un hommage à tous ces êtres de l’ombre, qu’on n’a tendance à oublier ou ne pas voir. Une pensée aussi pour toutes ces familles qui n’arrivent pas à se faire entendre malgré leur désarroi face aux épreuves qu’elles doivent subir.

Clara Dupont-Monod EAN : 9782234089549
200 pages
Stock (25/08/2021)

Prix Goncourt des lycéens 2021, Prix Femina 2021, Prix Landerneau 2021

C’est l’histoire d’un enfant aux yeux noirs qui flottent, et s’échappent dans le vague, un enfant toujours allongé, aux joues douces et rebondies, aux jambes translucides et veinées de bleu, au filet de voix haut, aux pieds recourbés et au palais creux, un bébé éternel, un enfant inadapté qui trace une frontière invisible entre sa famille et les autres. C’est l’histoire de sa place dans la maison cévenole où il naît, au milieu de la nature puissante et des montagnes protectrices ; de sa place dans la fratrie et dans les enfances bouleversées. Celle de l’aîné qui fusionne avec l’enfant, qui, joue contre joue, attentionné et presque siamois, s’y attache, s’y abandonne et s’y perd. Celle de la cadette, en qui s’implante le dégoût et la colère, le rejet de l’enfant qui aspire la joie de ses parents et l’énergie de l’aîné. Celle du petit dernier qui vit dans l’ombre des fantômes familiaux tout en portant la renaissance d’un présent hors de la mémoire.

Comme dans un conte, les pierres de la cour témoignent. Comme dans les contes, la force vient des enfants, de l’amour fou de l’aîné qui protège, de la cadette révoltée qui rejettera le chagrin pour sauver la famille à la dérive. Du dernier qui saura réconcilier les histoires.

La naissance d’un enfant handicapé racontée par sa fratrie.

Jamais de Bruno Duhamel

Jamais ! Nous sommes à Troumesnil, localité de Normandie, sur la côte.
Madeleine, nonagénaire ne veut pas quitter sa maison, où elle a vécu avec son mari, aujourd’hui disparu. Jamais, elle ne renoncera à cette vie -là, à son indépendance, à son chat, Balthazar, et à tous ses souvenirs.

Mais voilà, réchauffement climatique oblige, montée des eaux, inondations, érosions bref, les falaises s’effritent, elles s’effondrent, par cailloux, par rochers, par pans entiers ! Peu à peu, la maison de Madeleine se rapproche dangereusement du bord.

Madeleine n’en démord pas, elle ne quittera Jamais sa maison. Elle ne veut pas aller en maison de retraite, dans une chambre avec vue sur la mer. Madeleine ne veut pas, elle est aveugle.

Le maire la somme de quitter ce lieu dangereux. Mais Madeleine a son caractère bien trempé, elle refuse.

J’ai aimé le dessin et les couleurs qui restituent parfaitement la douceur et la tendresse de cette histoire.  Madeleine est drôle et attachante, on la prend pour une invalide obstinée, alors que c’est une éternelle amoureuse. De plus c’est super drôle. La couverture quant à elle est tout à la fois, apaisante et pétillante.

L’auteur a su exploiter deux thèmes forts, le handicap associé à la vieillesse et l’écologie.

« Jamais » par Bruno Duhamel

Éditions Grand Angle (15, 90 €) – ISBN : 978-2-8189-4381-6

Quatrième de couverture

Face à une catastrophe naturelle, il faut une force de la nature. Madeleine, c’est les deux.
Troumesnil, Côte d’Albâtre, Normandie. La falaise, grignotée par la mer et le vent, recule inexorablement de plus d’un mètre chaque année, emportant avec elle
les habitations côtières. Le maire du village parvient pourtant, tant bien que mal, à en protéger les habitants les plus menacés. Tous sauf une, qui résiste encore
et toujours à l’autorité municipale. Madeleine, 95 ans, refuse de voir le danger. Et pour cause. Madeleine est aveugle de naissance.

Murène de Valentine Goby

Roman

Murène
Auteur : Valentine Goby  
Éditions : Actes Sud (21 août 2019)
ISBN 978 2 330 12536 3
384 pages

Hiver 1956. Dans les Ardennes, François, un jeune homme de vingt-deux ans, s’enfonce dans la neige, marche vers les bois à la recherche d’un village. Croisant une voie ferrée qui semble désaffectée, il grimpe sur un wagon oublié… Quelques heures plus tard une enfant découvre François à demi mort – corps en étoile dans la poudreuse, en partie calciné. Quel sera le destin de ce blessé dont les médecins pensent qu’il ne survivra pas ?

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Hiver 1956, François Sandre est un jeune homme plein de vie, il travaille sur des chantiers. Un jour, il doit rejoindre un ami dans les Ardennes, il marche dans la neige, puis aperçoit une voie ferrée, un wagon, il se hisse dessus, puis la neige, une ligne à haute tension, le drame.

Les médecins ont peu d’espoir, survivra-t-il ou non ? Ils vont devoir l’amputer d’un bras, puis du deuxième. Il n’est plus qu’un homme tronc. il va devoir subir de nombreuses souffrances, les moyens techniques de  56  ne sont pas les mêmes qu’actuellement. Une souffrance physique , mais aussi morale qu’il doit combattre chaque jour. Il est dépendant de tous, comment s’accepter tel quel. Il sombre de plus en plus.

Valentine Goby nous décrit la vie de François maintenant, ce qu’il peut faire, sans masquer ce qu’il n’est plus envisageable de faire, ( serrer une amie dans les bras).  Il va falloir tout réapprendre, à accepter les regards des autres, ne pas s’isoler pour s’oublier un peu plus chaque jour.

Un rencontre particulière le motivera et lui permettra de reprendre goût à la vie et de poursuivre sa vie sereinement, une renaissance est possible.

Valentine Goby nous narre une histoire douloureuse de reconstruction. la plume est précise, d’une grande justesse. Ce récit nous invite à découvrir les prémices du handisport, et les premières associations sportives regroupant ces accidentés de la vie.

Un magnifique roman que nous propose Valentine Goby, une belle leçon de vie.

 


 

Le lapin à roulettes de Grégoire Solotareff

Connaissez-vous Jil ? je vais vous le présenter, c’est un petit lapin. Comme il est peu différent, et un peu futé. Il a trouvé un moyen pour se déplacer. Ses jambes ne fonctionnent pas bien, alors il s’est fait des bottes à roulettes, pour être presque comme les autres.

Il était parti se promener loin de chez lui, il rencontra un ours. Cet ours lui prit ses bottes et les lança dans le ravin et partit. Le petit lapin resta seul, démuni. Comment faire pour regagner sa maison. Il essaya plusieurs solutions mais qui furent sans succès.

Finalement l’ours pris de remords, revint vers Jil. Il l’aida à rentrer chez lui.

Une belle histoire d’amitié entre un ours et un lapin handicapé.

Le lapin à roulettes- G.Solotareff- Ecole des Loisirs- ISBN : 2211066461

Prisonnière de Geneviève Coutant

Clara est devenue tétraplégique à l’âge de 9 ans. Elle a dû se battre contre sa famille mais également contre le corps médical pour s’en sortir. Elle a dû lutter contre les freins et les discriminations dans le cadre de son métier. A cet égard, elle a témoigné sur son parcours personnel et sur son travail auprès des étudiants de Grandes Ecoles pendant plusieurs années. Elle s’est reconstruite en résistant et en rencontrant l’amour.

 

Merci à NetGalley et aux éditions Librinova pour ce partenariat.

Une biographie d’une jeune femme, handicapée qui nous conte son quotidien. Le monde actuel n’est pas du tout adapté aux personnes se déplaçant en fauteuil. Dans une trentaine de pages, l’auteur nous livre son ressenti. Elle se présente sous le nom de Clara, tétraplégique à 9 ans. Elle va être interrogée  sous forme d’interview télévisé.

Tous les problèmes ne sont pas abordés. Cela constitue une bonne approche pour celui qui ne s’est jamais intéressé au handicap quel qu’il soit.

j’ai trouvé ce récit bien écrit et très réaliste.

A découvrir.

 

Black out de Brian Selznick

 

Black out

Brian Selznick

Daniéle Laruelle (traductrice)

Bayard jeunesse

2014

 ISBN : 274705196X 

 

 

J’avais acheté ce livre, il y a quelques années. Il m’attirait . Je l’ai enfin lu, et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir deux histoires, l’une dessinée et l’autre racontée, ces deux histoires se rejoignent.

Sur la première page du livre on peut lire : « la foudre frappe chacun de nous un jour ou l’autre. » Gregry Maguire, A Lion Among Men.

 

 

Ben est un petit garçon, vit dans le Minesota en 1977. Il a perdu accidentellement sa maman. Son papa , il ne le connait pas. Il est sourd d’une oreille, mais cela ne le dérange pas. Il se débrouille, il veut absolument retrouver son père. Le jeune garçon fait toutes les nuits le même cauchemar : il est poursuivi par des loups sur une plaine recouverte de neige.  Une nuit d’orage, Ben devient sourd, la foudre est tombée sur la maison de sa maman pendant qu’il téléphonait. Il s’est enfui, la valise à la main, à la poursuite des derniers liens qui pouvaient le rattacher encore à une famille, sa famille.  Il a découvert quelques documents  dans sa maison qui lui révélèrent que quelqu’un d’encore inconnu mais si proche à la fois pouvait l’attendre quelque part à New York. Qui sait , peut-être son père ?

Côté dessin, nous allons suivre la vie de Rose en 1927, dans le New Jersey. Rose est sourde et muette. Elle rêve de New York, en construisant des maquettes et découpant des coupures de presse sur sa star préférée . Ses parents ne veulent pas qu’elle sorte, ils ont peur pour elle, comment se débrouiller quand on n’entend pas, et qu’on ne parle pas?

Les dessins sont tellement précis que je me suis laissée emportée par cette histoire graphique. Puis les deux histoires se rejoignent et les mots se transforment, on visualise Ben, les mots deviennent des dessins et vice -versa pour l’histoire de Rose. Le charme opère. la magie est là sous nos yeux.

Une récit original, un ouvrage qui se veut aussi beau livre-objet pour des bibliophiles en herbe. le titre remporta le prix Sorcières des Professionnels libraires et bibliothécaires dans la catégorie Roman Junior. A découvrir, vraiment.

Synopsis :

Lac Gunflint, Minnesota, juin 1977. L’histoire en mots. « Les loups sont lancés à sa poursuite, galopant à travers la neige baignée par la lune, avec leur langue rouge pendante et leurs crocs blancs étincelants… » Ben Wilson, sourd de naissance d’une oreille, fait chaque nuit le même cauchemar… Mais pourquoi ces bêtes le traquent-elles ainsi ? Hoboken, New Jersey, octobre 1927.

L’histoire en images. Rose, une fillette sourde-muette, est seule dans sa chambre. Sa mère lui interdit de sortir à cause de son handicap. Rose contemple New York, et découpe des photos de stars dans un magazine…

Ben vient de perdre sa mère, il est recueilli par son oncle et sa tante. Le garçon n’a jamais connu son père, il ignore tout de lui. Rose s’enfuit de chez elle. Une fois à New York, elle se réfugie dans une salle de cinéma, et assiste à la projection du film « Fille de l’orage ».

Ben découvre, une nuit, par temps d’orage, dans la maison de sa défunte mère, caché dans un placard, un livre « Wonderstruck » sur les musées avec une dédicace : « Pour Danny, de tout mon coeur, M ».

Et sur un marque page un numéro et une adresse à New York. Et si ce Danny était son père ? Il décide d’en avoir le coeur net, et saisit le téléphone… Mais, au moment où il colle son oreille sur le combiné, il est frappé par la foudre…