Mois espagnol #5 – Marina de Carlos Ruiz Zafon

« Pour une raison bizarre, sans qu’on sache se l’expliquer, on se sent parfois plus proche d’un de ses enfants. De tous les livres que j’ai écrits, Marina est l’un de mes favoris. Au fur et à mesure que j’avançais dans l’écriture, tout dans cette histoire prenait peu à peu le goût des adieux, et quand je l’eus terminée, j’eus l’impression que quelque chose était resté au fond de moi, quelque chose qu’aujourd’hui encore je ne peux définir mais qui me manque chaque jour. »
Carlos Ruiz Zafén
Dans la Barcelone des années 1980, Ôscar, quinze ans, a l’habitude de fuir le pensionnat où il est interne. Au cours de l’une de ses escapades, il fait la connaissance de Marina. Fascinée par l’énigme d’une tombe anonyme, Marina entraîne son jeune compagnon dans un cimetière oublié de tous. Qui est la femme venant s’y recueillir ? Et que signifie le papillon noir qui surplombe la pierre tombale ? S’égarant dans les entrailles d’une terrifiante cité souterraine, s’enfonçant dans les coulisses d’un inquiétant théâtre désaffecté. Oscar et Marina réveillent les protagonistes d’une tragédie vieille de plusieurs décennies.
Publié il y a plus de dix ans, reparu récemment en Espagne, Marina a conquis un public aussi large que celui de L’Ombre du vent (Grasset, 2004) et du Jeu de lange (Robert Laffont, 2009), traduits en plus de quarante langues et couronnés de nombreux prix.

Mon avis

Un plaisir de retrouver la plume de Carlos Ruiz Zafon, il met en scène deux jeunes dans une Barcelone ensorcelante.

On avance peu à peu dans le roman avec Oscar, qui découvre un univers qu’il ne soupçonnait même pas. Oscar s’échappe souvent de l’internat, et un soir il rencontre Marina, jeune adolescente comme lui. Elle va l’entraîner dans un cimetière que peu de gens connaissent.

Le cimetière de Sarria est un des lieux les plus cachés de Barcelone. Inutile de le chercher sur les plans, il n’y figure pas. Inutile de demander comment s’y rendre aux habitants ou aux chauffeurs de taxi, on peut être presque sûr qu’ils avoueront l’ignorer, même si tous en ont entendu parler. Et si, malgré tout, on s’aventure à le chercher soi-même, le plus probable est qu’on se perdra. Les quelques rares personnes qui possèdent le secret de son emplacement soupçonnent qu’en réalité ce vieux cimetière n’est rien d’autre qu’un îlot du passé qui apparaît et disparaît au gré de son caprice.

Ils vont regarder et voir une étrange personne déposer une rose sur une tombe anonyme. Qui est la femme voilée venant se recueillir devant cette pierre tombale sur laquelle est gravé un mystérieux papillon noir, sans aucune autre inscription? ils n’arrivent pas à la suivre, elle s’est éclipsée..

Leur curiosité va les entraîner dans de terrifiantes découvertes, liées à un drame survenu il y a de nombreuses années .Marina et son père doivent s’absenter de Barcelone. Oscar va recevoir une enveloppe de la mystérieuse femme tout en noir. En lui demandant de se rendre à une certaine adresse, nous découvrirons son histoire et le mystère derrière le fameux tombeau vide. En se rendant à l’adresse, Oscar découvrira un homme, Mikhail Kolvenik et son histoire. Celle-ci est dévoilée peu à peu, ainsi que l’histoire de la mystérieuse dame voilée de noir.

La vérité est enfin révélée. L’inspecteur Florian aidera nos deux jeunes  pour trouver la vérité sur le mystère .

J’ai retrouvé avec plaisir l’écriture de Carlos Ruis Zafon, ce roman est à la fois gothique et mystérieux.  Le roman est bien construit, avec un développement élaboré des personnages et un mélange des genres entre le roman d’apprentissage et le fantastique. Barcelone est teintée de brume et de mystère.

Un bon moment de lecture que je vous recommande.

Marina – Carlos Ruiz Zafon – François Maspero Traducteur – EAN : 9782221116524 – 306 pages – ROBERT LAFFONT (01/01/2011)

Lu dans le cadre du Challenge  » Le Mois Espagnol  » proposé par Sharon du blog  » Deslivresetsharon »

Mois espagnol #5

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Ces vies d’où l’on vient de Rodolphe Danjou

Faut-il retourner aux sources pour rebattre les cartes ? Faut-il revenir là d’où l’on vient pour tout recommencer ?
La cité normande qui a vu grandir Adrien n’est plus celle qu’il a connue, et ses habitants, à force de cancans et de rumeurs, le mettent à l’épreuve. Dès lors, comment trouver sa place ?
Tandis que les femmes qu’il a aimées s’effacent une à une – sa compagne, sa Bonne-Maman, sa mère –, les choses de la vie défilent, sans qu’il puisse s’en saisir. Pourtant, l’avenir de ce quadra reste à construire, aux côtés de son fils insouciant, de ses collaborateurs qui rêvent d’ailleurs, d’une jeune femme insaisissable et d’un couple d’antiquaires – parfois doux, souvent sulfureux…
Et si les secrets des petites villes étaient plus troubles que ce que l’on croit ?

Mon avis

Un premier roman bien abouti, bien réussi, à quand le deuxième ?

Une région de Normandie, mise en valeur par l’auteur qui revient dans la région où il a passé son enfance.

Il y revient pour une seconde vie, divorcé , ayant son enfant un week-end sur deux. Il doit s’acclimater à cette vie. Peu à peu il se dévoile. On ressent toute l’émotion ou plutôt toutes les émotions de l’auteur à travers son histoire, sa famille, ses amours, son enfant.

Puis vient le jour où se dessine un nuage, un deuxième et alors au loin, l orage sourd qui gronde d ‘ambitions curieuses. Maintenant cela fait six ans. Margaux était l’épouse éphémère. Et parce que j’ai été le premier à évoquer notre séparation, j’ai sans doute commis l’irréparable. L’erreur d’une vie en un claquement de doigts.

On perçoit l’amour que l’homme a pour l’Histoire, les antiquités, et la musique , présente tout au long du roman.

Tout est écrit avec justesse. Le fond et la forme m’ont fait passé un très bon moment de lecture.

A découvrir absolument !

Ces vies d’où l’on vient – Rodolphe Danjou – Robert Laffont – EAN : 9782221261217 – (05/01/2023)

 » La musique de Marillion rythme ma vie depuis plus de trente ans, elle m est indispensable – je pése le mot « 

Martin Eden de Jack London

Martin Eden est un jeune marin au long cours. Sa vie est faite d’aventures, il aime la boisson, les filles, les bagarres. Jusqu’au jour où il rencontre Ruth Morse, jeune femme de la bonne bourgeoisie. Pour la séduire, il renonce à ses mauvaises habitudes, à ses mauvaises fréquentations. À force de travail, il se forge un savoir encyclopédique, et découvre qu’il a un réel talent pour l’écriture. Mais la famille de Ruth voit d’un mauvais œil la liaison de leur fille avec Martin. Celui-ci se donne deux ans pour réussir, faire publier ses écrits, afin d’épouser Ruth. Martin Eden aspire à cette ascension sociale, plus dure sera la chute…

Mon avis

Après avoir relu l’ appel de la forêt j’ai eu envie pour le Challenge Classique de découvrir d’autres livres de cet auteur.

Une rencontre entre un marin bourru, aux mains calleuses qui tombe amoureux d’une petite bourgeoise, Nous avons d’un côté, Martin Eden , un homme de la classe ouvrière et de l’autre Ruth Morse, une femme de la petite bourgeoisie. Il utilise l’argot et elle , la poésie. Deux mondes différents qui s’affrontent.

Il loue une petite chambre chez sa sœur, et Ruth vit chez ses parents.

Martin veut devenir un homme cultivé afin de séduire Ruth. Il se lance dans les études , il se passionne pour la littérature, la poésie et jusqu’à la biologie et la politique. Il ne pensait pas trouver tout cela dans les livres. Il a une soif d’apprendre et Il se lance alors dans l’écriture. De longues soirées à écrire , et pourtant rien ne vient, il va falloir attendre des années pour qu’il commence à percevoir le fruit de son travail . Peut-être qu’il aura droit à l’estime des parents de Ruth ? Il se fiance malgré tout à Ruth. Mais quand un magazine après l’autre refuse ses nouvelles, celle-ci ne voit plus en lui qu’un raté, et l’abandonne.

Peu à peu Martin va devenir célèbre .Martin s’irrite de la notoriété que lui vaut l’article d’un journaliste qui le décrit comme un socialiste. Pourtant, grâce à ce succès de scandale, les éditeurs s’arrachant ses manuscrits, il devient riche. Martin est las pourtant. Quand un roman lui apporte la gloire, Ruth essaie de renouer avec lui. Mais l’amour de Martin ne résiste pas lorsqu’il s’aperçoit qu’elle n’admire réellement que sa notoriété .Cette découverte, le suicide de Brissenden, son seul véritable ami, la perte de ses liens avec sa classe d’origine, son mépris des valeurs bourgeoises se combinent pour réduire à néant l’élan qui faisait son charme et sa force. Martin choisit alors de s’embarquer pour les mers du Sud. Martin a perdu le goût de vivre.

De nombreuses questions sont soulevées dans ce livre . L’amour est-il assez puissant pour surpasser les préjugés de classe ?

Ce livre est ma quatrième participation de l’année au challenge de Blandine et Nathalie « 2023 sera classique »

L’hostellerie des vieux plats de Cécile Delile

Que sont devenus les trésors des Vieux Plats ? Comment ce célèbre temple de l’art et de la gourmandise, si cher à Monet, Leblanc, Maupassant et tant d’autres a-t-il pu disparaître ?
Cette enquête entre Fécamp et Le Havre ramène Lucas, un jeune journaliste, sur les traces de son passé. En allant à Gonneville-La-Mallet couvrir l’événement de la vente aux enchères de cette hostellerie qui, depuis cent cinquante ans, a fait la fierté de ses habitants, le portrait de Lucette Aubourg l’interpelle. Aussitôt, il se sent happer par la magie de cette vieille auberge et part à la recherche d’un monde enseveli au pays des Hautes Falaises.
L’histoire est inspirée d’un fait réel, l’Auberge a toujours existé et la vente aux enchères des  » vieux plats  » a eu lieu.

Mon avis

« La pluie en signe de bienvenue s’ était arrêtée. Il essuya d’une main la buée du pare-brise et stoppa devant le panneau indicateur de Gonneville -la -Mallet, coincé entre un géranium et la fameuse devise de la ville  » on ne fait pas qu y passer « 

J’ai lu ce livre il y a quelques mois. Je dois dire que la quatrième de couverture m’avait attirée.

Au début , j ‘étais intéressée par l histoire de cette  » Hostellerie », puis les références se sont accumulées et de nombreuses répétitions. J’ai eu l’impression que l’auteur se « déversait » de tout son savoir sur les personnages historiques qui sont venus dans le lieu.

Je ne conteste pas l’écriture. Le texte aurait été plus court, il aurait été plus « digeste ».

J’ai appris l’histoire de cette hostellerie, que je connaissais pas.

Ce livre se trouve dans une sélection en vue d’un Prix Littéraire.

L’hostellerie des vieux plats – Cécile Delile – Editions des Falaises – février 2023 – 208 pages – ISBN :  9782848115689

A propos de ce lieu :

L’Hostellerie des Vieux Plats

L’incontournable auberge fondée en 1766

L’incontournable auberge fondée en 1766 fut rachetée par Edmond Aubourg (artiste, collectionneur) à sa tante Mme Dubosc en 1865. Celui-ci la débaptisa alors Hôtel de France pour devenir L’Hostellerie des Vieux Plats à cause ou grâce à sa passion pour les faïences…

L’Hostellerie des Vieux Plats tout comme L’Hôtel de la Belle Ernestine fondé en 1870 par la soeur d’Edmond Aubourg à Saint-Jouin-de-Bruneval devait ainsi connaître un destin sans pareil et une réputation mondiale !

Lieu de passage très prisé, l’Hostellerie des vieux plats, à l’origine relais de diligences, est empreint des traces de nombreuses personnes illustres

  • Des écrivains (G. De Maupassant, A. Gide, M. Leblanc, V.Hugo, J.P. Sartre, A. Camus…)
  • Des musiciens (R. Wagner, G. Fauré, C. Gounod…)
  • Des peintres (C. Monet…)
  • Des rois et reines (Le roi des Belges, La reine d’Espagne…)
  • Des politiques (F. Faure, R. Coty, Churchill…)

L’Hôtel se transmit alors de génération en génération. En effet, au décès d’Edmond Aubourg, en 1893, c’est son fils Paul qui lui succéda (1866-1922) puis au décès de ce dernier ce fut son épouse, Lucie, qui continua à faire vivre l’Hôtel avec ses enfants Paulette, Lucette et Paul.

Jusqu’en 2012, c’est à Lucette, alors âgée de 98 ans, toujours très alerte, que revint la tâche de faire perdurer cette noble institution, avec notamment son fameux Poulet Aubourg, création de sa grand-mère, Céline médaillée « Cordon Bleu de France » !

Actuellement, ce lieu a été vendu après le décès de sa propriétaire, et transformé en appartements.

Du dé d’argent à l’alambic de Irène Gaultier-Leblond

Après une jeunesse chaotique au Havre, Julien Cotendon est engagé pour trois ans par son père, en Indochine. Fasciné par ce pays nouveau, il va découvrir à la fois la vie militaire la passion amoureuse et les turpitudes de la jalousie.
Sur fond de guerre, Irène Gaultier-Leblond nous plonge dans une histoire d’amour aux nombreux rebondissements passionnés et dramatiques, dans un environnement captivant.
L’action se situe entre les années 1951 et 1953, pour moitié en Indochine et pour moitié en Normandie

Ce roman, Irène Gaultier- Leblond l’a crée à partir d’anecdotes et de souvenir d’un voyage au Vietnam.

L’action du roman Du dé d’argent à l’alambic se situe entre les années 1951 et 1953, à la fois en Indochine et en Normandie et raconte, sur fond de guerre, une histoire d’amour aux nombreux rebondissements.

Julien est normand, du Havre , un peu turbulent, adulé par sa mère jusqu’à l’arrivée d’une petite sœur . Son père , pour le soustraire à des délits plus importants, le fait engager pour un départ en Indochine pour une durée de trois ans. La traversée est difficile, il n’arrive pas directement à son unité, il doit marcher avec son barda sur le dos, jusqu’à son poste d aide-infirmier.

L’Indochine! Un départ de vie? Il attend tout de ce pays sans savoir quoi, comme s’il s’en remettait à ce territoire inconnu de décider pour lui. Et le bouleversement est au rendez-vous, comme une reconnaissance. Ces vingt-deux jours de mer ont préparé la métamorphose.

Là il découvre une autre vie. Il se lie avec la femme du capitaine jusqu’au jour où il est obligé de fuir Julien aime la compagne du capitaine, mais lui est aimé par sa servante, Nhung. Elle fait tout pour le conquérir, jusqu’à le soustraire à la vue de sa maitresse, et à le capturer, il est à elle maintenant. Julien est à l’abri, dans un caisson, sous le lit, mais le bois se disloque et ouvre sa blessure à la hanche.

Julien sait que Nhüng a un frère engagé, il ne souhaite pas tomber entre ses mains.La vie de Julien est entre les mains de Nhung. Elle l’emmènera dans la brousse. Il sera aux bons soins de sa grand-mère, où il apprendra avec elle toutes les ressources que nous offrent les plantes.

Julien se repentira et regagnera la France . De nombreuses perspectives s’offrent à lui, réussira-t-il tous ses projets ?

Et là l’auteur nous envoûte par les descriptions de la vie dans la brousse, les odeurs, les pratiques ancestrales qui se perpétuent tout au long des générations.

L’auteur évoque la vie des petites gens , leurs relations avec les soldats, la colonisation dans le pays.

J’ai aimé les parfums , l’ambiance qui se dégageaient de cette lecture. L’écriture est agréable.

Du dé d’argent à l’alambic de Irène Gautier-Leblond – S-Active – juillet 2022 – 212 pages – ISBN : 9791096709397

A propos de l’auteur :

L’écriture a toujours été la passion d’Irène Gaultier qui réside, depuis 1957, dans sa maison du quartier Sainte-Thérèse, à Caen. Chaque jour, elle s’installe devant son écran d’ordinateur pour écrire. Après la mort de mon mari en 1974, je me suis mise vraiment à l’écriture, j’étais toute seule. J’écris toujours, c’est ma respiration. J’ai donc encore plein de choses que je pourrais publier mais je ne promets rien !​ raconte l’écrivaine qui a publié, durant une cinquantaine d’années, de nombreux livres pour enfants et des recueils de poésie.

À 98 ans, après avoir consacré ses nombreuses années de retraite à l’écriture et au sport, l’ancienne représentante de commerce est fière d’avoir réussi à publier, en juillet, son premier roman. La publication de ce livre est très importante pour moi. Cela mûrissait depuis plus de vingt ans, après un voyage au Vietnam qui m’a fascinée. Pendant le confinement, j’ai vécu des moments très difficiles avec le décès de Gérard, l’un de mes fils. Il fallait que je lutte, j’ai alors plongé dans l’écriture de cette histoire. ( Ouest-France )

Audio-livre, un abri de fortune d’Agnès Ledig

« Avec un peu d’amour, on fait de grandes choses. En deux années, mes voisins ont transformé cette bâtisse vosgienne à l’abandon en refuge. Du haut de mon banc et de mon grand âge, je viens chaque jour guetter les changements. Les trois premiers locataires sont aussi cabossés que moi. Un homme qui se remet d’un geste irréparable, une gamine fragile comme un moineau et une femme camouflant la misère sous sa légèreté. Je savais qu’au contact des arbres, des bêtes et du jardin, ils allaient oublier leurs peines et s’offrir un nouveau destin. Quand ils ont fait cette découverte dans les taillis et qu’ils se sont mis à remuer le passé, je me suis demandé jusqu’où tout ça allait les mener.

Eh bien, vous allez être sacrément surpris… »

Mon avis

Un coin de forêt dans les Vosges, on s’y croirait…Capucine et Adrien ont décidé de restaurer une bâtisse « Les Cerises Perdues « en un refuge. Ce lieu sera un havre de paix pour une reconstruction saine de jeunes défavorisés, cabossés par la vie.

Jean veille et observe la vie qui renaît dans ce lieu qu’il chérissait. Un secret le tiraille…

Capucine et Adrien permettent à trois jeunes, Clémence, Karine et Rémi de se ressourcer et de réapprendre des gestes simples. Le sujet de ce livre n’est pas seulement la résilience dont on fait preuve, mais aussi d’apprendre à donner autant qu’à recevoir et aussi de partager. Clémence se bat pour retrouver l’envie de manger, Rémi vient de sortir de prison et Karine ne sait plus quel sens donner à sa vie. Chacun prendra le temps, loin de l’agitation de la ville, de trouver les réponses à leurs questions. Tout cela sera sous la directive de leurs hôtes.

Agnès Ledig écrit avec beaucoup de sensibilité, en abordant des sujets difficiles . Elle n’épargne pas la réalité des maux, burn out, sortie de prison, violences familiales. Les jeunes doivent les oublier, se reconstruire. Il se dégage de cette écoute une tendresse pour ces jeunes et leurs accompagnateurs.

Il y aussi dans ce livre une intrigue qui se déroule et qui met en action Clémence et Karine qui vont tout mettre en œuvre pour découvrir la vérité, sous la surveillance de Jean.

Ce livre est chaleureux, on y trouve de la douceur dans les pages. Ce roman est une ode à la nature, et en même temps une ode à la vie, à l’espoir L’écoute est agréable.

Une seule remarque, est-ce nécessaire d’avoir l’énumération des chapitres ? une simple petite musique serait la bienvenue.

Merci à NetGalley et aux Editions Audiolib pour leur partenariat

#Unabridefortune #NetGalleyFrance

Un abri de fortune- Agnès Ledig – Éditions Audiolib – Lu par François-Eric Gendron -Parution 15 février 2023

J’aime cette citation :

Enfouir des graines dans le sol, c’est un acte d espoir. On plante le récit d un désir possible.

A propos de l’auteur :

Agnès Ledig est né à Strasbourg en 1972. Après une expérience en agronomie, elle décide d’intégrer l’école de sages-femmes de Strasbourg. Spécialisée en prévention, contraception et accompagnement émotionnel des femmes, elle obtient son diplôme et devient sage-femme libérale. Elle est sage-femme libérale en Alsace jusqu’en 2015. Elle est l’épouse d’un agriculteur normand et mère de trois enfants ( source Babelio via Wikipédia )

Le Mois Latino-Américain, Ecoute-moi, Amirbar de Alvaros Mutis

L’an passé, j’ai participé au Mois Latino-Américain, j’ai eu la joie de recevoir ce livre offert par Inganmic . L’an passé, je n’avais pas pris le temps de faire une critique.

Revoici Maqroll el Gaviero, « le gabier » bourlingueur de tous les océans, cette fois-ci au coeur des Andes. La fièvre de l’or l’attire vers la solitude des mines abandonnées. De la bouche des souterrains, le vent fait sourdre d’étranges gémissements, des paroles qui évoquent pour lui d’autres temps et d’autres terres. Amour et folie rôdent, incarnés par des femmes inoubliables, Antonia, l’étrange, et « la Conseillère », la généreuse. La prose d’Alvaro Mutis guide le lecteur dans ses labyrinthes familiers: les cols hantés des hauts plateaux glacés, les vallées brûlantes coupées du monde où semble planer encore le vieux mythe de l’Eldorado, l’univers fraternel des camionneurs lancés sur les pistes vertigineuses comme les marins dans les tempêtes, les ports envasés des estuaires où un cargo rouillé attend peut-être Maqroll au retour de son errance: gagnera-t-il, cette fois encore, la haute mer? »

Mon avis

le narrateur, retrouve son vieil ami Maqroll cloué au lit, rongé par les fièvres contractées dans les tropiques, dans un motel sordide de LaBrea Boulevard. Il va le faire hospitalisé . Une fois remis sur pied et sorti de l’hôpital, le narrateur conduit le Gabier chez son frère, Leopoldo, qui habite une belle maison dans la San Fernando Valley.

Au cours des semaines qui suivent sa convalescence, Maqroll leur raconte la fois où il fut saisi de la fièvre de l’or.

Cette histoire débute au Pérou, dans le petit village de San Miguel au cœur de la Cordillère. Au café du village, le Gabier passe le temps entre lectures de romans historiques et discussions avec les gens de passage, il se lie surtout d’amitié avec une serveuse Dora Estela dite « la Conseillère ». Cette dernière lui présente son frère, Eulogio, qui se propose de le guider à travers les mines d’or maudites de la région.

Très vite les deux hommes prospectent dans la montagne, tout d’abord « La Bourdonnante » jadis exploitée par les européens, mais celle-ci ne donne rien et c’est dans la mine que Maqroll nomme « Amirbar » (ainsi baptisée à cause du chuchotement que fait le vent à travers les galeries) que les deux hommes trouvent le filon d’or.

le Gabier est passionné par les grands espaces , la mer , il est rarement à la même place. Mais il est attiré par la Cordillère des Andes, la recherche de l or l intéresse.

Mais la fascination que l’or exerce sur les hommes est souvent dangereuse et les poussent à la plus grande folie. Et comme souvent le destin se charge de rattraper le Gabier…

Le voyage est au cœur de l’œuvre littéraire d’Alvaro Mutis, marquée par ses lectures de Walt Whitman, Pablo Neruda et Henri Michaux pour la poésie, par celle de Jules Vernes, Joseph Conrad, Herman Melville et Louis-Ferdinand Céline, dont il est un admirateur passionné, pour le roman. Il aimait la littérature et l’amitié par dessus tout, ce qui se ressent bien dans ce roman.

C’était ma première rencontre avec cet auteur, je vais chercher ses autres romans. Je remercie vivement Inganmic pour l’envoi de ce livre.

Première lecture dans le cadre du mois latino organisé par Ingannmic.

Flocons de chocolat de Magali Santos

Je remercie NetGalley et les Éditions Rival de m’avoir permis de découvrir ce roman et son auteur

#Floconsdechocolat #NetGalleyFrance !

Présentation de l’éditeur ,

Une romance de Noël gourmande, à déguster tout au long de l’année !

Audrey, une jeune femme indépendante et ambitieuse, quitte Lyon pour s’installer à La Rosière. Loin de la grande ville française, une nouvelle vie se prépare : des montagnes, de la neige et un job passionnant dans une chocolaterie-confiserie ! Tout semble paisible et dépaysant, mais c’est sans compter sur son collègue suédois, un certain Maximilian. 

Que cache ce Viking scandinave arrogant ? Il suffit d’une fraction de seconde pour qu’il ne la supporte pas. Leur destin s’annonçait pourtant opposé. Audrey réussira-t-elle à amadouer l’ours polaire ? Parviendront-ils à se rapprocher pour le bien-être de leur entourage ?

Laissez-vous emporter par l’histoire rafraîchissante et tumultueuse d’Audrey et de Maximilian, auprès de leurs amis, Inès et Gabriel, du roman Tempête et Sucre d’orge !

Mon avis

Audrey est une jeune femme, qui veut changer de vie, de ville. Sa famille , ses parents l’ignorent alors elle postule pour un emploi dans une chocolaterie-confiserie à La Rosière.. Elle est acceptée, l’avenir est à elle, les montagnes, un petit village, un univers qu’elle ne connait pas. En route pour l’aventure !

Elle a trouvé un appartement dans une résidence, en arrivant, elle se heurte à un grincheux qui habite aussi l’immeuble. Elle se rend chez Inés et Gabriel, ses employeurs. Et là surprise, le grincheux est là, et le comble , elle va devoir travailler avec lui. Il est pâtissier et seconde Gabriel.

Le grincheux, Maximilian.  est suédois, et n’a qu’un objectif une fois sa mission accomplie, il rentre en Suède. Rien ne le fera changer d’avis.

J’ai tout de suite compris ce qui allait se passer, une ambiance chaleureuse , et cocooning. Audrey et Max, pour les intimes se heurtent souvent, mais …la fin ne surprend pas avec quelques interrogations avant d’arriver à la fin du livre.

Je dois dire que ce n’est pas du tout mon style de lecture, mais j’ai tenté. J’ai besoin de lectures faciles en ce moment, ce fut uniquement une lecture du soir lue très rapidement., et qui malgré tout fait du bien et détend.

Cette lecture peut permettre à des personnes éloignées de la lecture de renouer avec elle. Ce style de livre est tout à fait indiqué pour elles.

A propos de l’auteur ;

Magali Santos a toujours été fascinée par les romans et l’écriture est rapidement devenue sa passion. Dès son plus jeune âge, elle griffonne des histoires sur des bouts de feuille, des vieux cahiers. Puis, en 2014, elle décide de créer un blog, où elle postera des fanfictions. C’est ainsi, que Presque un Conte de Fée est né. La série Théo, Apprenti Loup Garou est, quant à elle, le premier Tome d’une saga jeunesse. ( source Babelio )

Un homme sans titre de Xavier Le Clerc

« Si tu étais si attaché à ta carte d’ouvrier, c’est sans doute parce que tu étais un homme sans titre. Toi qui es né dépossédé, de tout titre de propriété comme de citoyenneté, tu n’auras connu que des titres de transport et de résidence. Le titre en latin veut dire l’inscription. Et si tu étais bien inscrit quelque part en tout petit, ce n’était hélas que pour t’effacer. Tu as figuré sur l’interminable liste des hommes à broyer au travail, comme tant d’autres avant toi à malaxer dans les tranchées. »En lisant Misère de la Kabylie, reportage publié par Camus en 1939, Xavier Le Clerc découvre dans quelles conditions de dénuement son père a grandi. L’auteur retrace le parcours de cet homme courageux, si longtemps absent et mutique, arrivé d’Algérie en 1962, embauché comme manœuvre à la Société Métallurgique de Normandie.

Mon avis

Ce livre est un hommage émouvant au père de l’écrivain et à toute une génération d’algérien qui ont fui leur pays, et aussi les conditions déplorables pour venir s’installer en France.

Les écrits d’Albert Camus évoqués au début du livre vont permettre à l’auteur de combler sa méconnaissance sur l’Algérie, sur les conditions de vie, sur les non-dits de son père.

Dans ce récit, Xavier Le Clerc évoque la vie de son père, Mohand-Saïd Aït-Taleb qui a grandi, dans un village kabyle, sans eau ni électricité. Son grand-père Saïd est mort pour la France, en 1917, dans les tranchées de Verdun. Son père, Abdallah, marchait des heures et des heures pour aller travailler sur les terres de colons.

Mohand-Saïd Aït-Taleb est arrivé d’Algérie en 1962. Après avoir travaillé cinq ans dans la construction des câblages, il est embauché à la SMN en 1968, il y travaillera 24 ans pour nourrir sa femme et ses neuf enfants. Il sera mis en préretraite forcée.

A travers ce portrait Xavier Le Clerc rend hommage à tous ces hommes , très souvent illettrés qui ont contribué à reconstruire la France d’après-guerre.

Le jeune Hamid -Aid-Taleb , devenu Xavier Le Clerc rend un vibrant hommage à son père Mohand-Saïd,décédé en 2020, cet homme sans titre. Hamid Aid Taleb trouve refuge à l’école, dans la lecture des livres de bibliothèque, chez Camus, Rimbaud …

Ce livre est poignant, c’est le récit de toute une vie. Chaque mot semble avoir été choisi minutieusement. Ce ne sont pas des pages pour dénoncer , mais pour faire réfléchir à mieux cerner ce que fut le colonialisme et ses excès et les révoltes qui ont suivi.

Un homme sans titre – Xavier Le Clerc – Gallimard – Rentrée littéraire 2022 – 01/09/2022 – EAN : 9782072987885

A propos de l’auteur :

Xavier Le Clerc, né en Algérie en 1979, vit aujourd’hui et travaille à Paris. Il a publié De grâce sous son premier nom Hamid Aït-Taleb. Son deuxième roman Cent vingt francs évoquait son arrière-grand-père kabyle, mort pour la France dans les tranchées de Verdun. Puis, l’auteur qui a fait ses études en France, en Normandie, a demandé la nationalité française et est devenu Xavier Le Clerc. Il explique le choix du prénom le X de Xavier comme la croix dont usait son père pour signer. Sachant que Aït-Taleb veut dire le clerc, l’homme savant celui qui aime les lettres, (ce qui est son cas), il se l’approprie, car l’écriture a toujours été son horizon. 

Musique :

Redemption song de Bob Marley m’avait bouleversé sans trop savoir pourquoi Le chanteur du ghetto du Kingston était un messie rasta.

Prix Reine Mathilde 2022

Il y avait cinq nominés . Parmi ceux – là , le Prix Reine Mathilde 2022

Le Lauréat est «  Canicule sanglante  » de Pierre – Guinot Delery .