Le givre étincelant, sur les carreaux gelés, Dessine des milliers d’arabesques informes ; Le fleuve roule au loin des banquises énormes ; De fauves tourbillons passent échevelés.
Sur la crête des monts par l’ouragan pelés, De gros nuages lourds heurtent leurs flancs difformes ; Les sapins sont tout blancs de neige, et les vieux ormes Dressent dans le ciel gris leurs grands bras désolés.
Des hivers boréaux tous les sombres ministres Montrent à l’horizon leurs figures sinistres ; Le froid darde sur nous son aiguillon cruel.
Évitons à tout prix ses farouches colères ; Et, dans l’intimité, narguant les vents polaires, Réchauffons-nous autour de l’arbre de Noël. (1878)
A propos de l’auteur ;
Louis-Honoré Fréchette (16 novembre 1839 – 31 mai 1908), poète, dramaturge, écrivain et homme politique, est né à St-Joseph-de-la-Pointe-Lévy (Lévis), Québec, Canada.
Bien que son père, entrepreneur, soit analphabète, il étudie sous la tutelle des Frères des écoles chrétiennes. De 1854 à 1860, il fait ses études classiques au Petit séminaire de Québec, au Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière puis au séminaire de Nicolet. Déjà en ce temps, il écrit des poèmes avec son premier recueil « Mes loisirs » en 1863 et des dramatiques dont Félix Poutré (1862). Plus tard, il étudie le droit à l’Université Laval.
En 1877, il publie à Montréal, son second recueil de poésie intitulé Pêle-mêle.
En 1880, il est le premier Canadien-français à remporter le prix Montyon de l’Académie française pour son recueil de poèmes intitulé Les Fleurs boréales. Il a la chance de rencontrer son idole, Victor Hugo, qui lui accorde une entrevue.
Le 31 mai 1908 décédait Louis Fréchette, un grand Lévisien qui fut pendant un demi-siècle une figure marquante de la vie littéraire, journalistique et politique du Québec et du Canada. ( source Wikipedia )
Forêt silencieuse, aimable solitude, Que j’aime à parcourir votre ombrage ignoré ! Dans vos sombres détours, en rêvant égaré, J’éprouve un sentiment libre d’inquiétude ! Prestiges de mon cœur ! je crois voir s’exhaler Des arbres, des gazons une douce tristesse : Cette onde que j’entends murmure avec mollesse, Et dans le fond des bois semble encor m’appeler. Oh ! que ne puis-je, heureux, passer ma vie entière Ici, loin des humains !… Au bruit de ces ruisseaux,
Sur un tapis de fleurs, sur l’herbe printanière, Qu’ignoré je sommeille à l’ombre des ormeaux ! Tout parle, tout me plaît sous ces voûtes tranquilles ; Ces genêts, ornements d’un sauvage réduit, Ce chèvrefeuille atteint d’un vent léger qui fuit, Balancent tour à tour leurs guirlandes mobiles. Forêts, dans vos abris gardez mes vœux offerts ! A quel amant jamais serez-vous aussi chères ? D’autres vous rediront des amours étrangères ; Moi de vos charmes seuls j’entretiens les déserts.
François-René de Chateaubriand, Tableaux de la nature, 1784-1790
F.R.de Chateaubriand ; né le 4 septembre 1768 à Saint-Malo. Issu d’une famille aristocratique aisée, il entame une carrière militaire, puis fait son entrée à la cour à l’âge de 19 ans. À Paris, il fréquente les écrivains de son époque. Il est témoin des premiers signes d’agitation de la Révolution française, et assiste, deux ans plus tard à la prise de la Bastille. Après un voyage d’un an en Amérique, Chateaubriand rentre à Saint-Malo et se marie. Blessé alors qu’il combat les armées de la République naissante, il s’exile à Londres. Sa femme est emprisonnée, et une partie de sa famille, restée en France, est guillotinée. Il rentre en France en 1800 et s’installe à Paris, loin de sa femme et de sa sœur, restées dans le château familial de Combourg en Bretagne. ( source L’internaute)
Les prés ont une odeur d’herbe verte et mouillée, Un frais soleil pénètre en l’épaisseur des bois, Toute chose étincelle, et la jeune feuillée Et les nids palpitants s’éveillent à la fois.
Les cours d’eau diligents aux pentes des collines Ruissellent, clairs et gais, sur la mousse et le thym ; Ils chantent au milieu des buissons d’aubépines Avec le vent rieur et l’oiseau du matin.
Les gazons sont tout pleins de voix harmonieuses, L’aube fait un tapis de perles aux sentiers, Et l’abeille, quittant les prochaines yeuses, Suspend son aile d’or aux pâles églantiers.
Sous les saules ployants la vache lente et belle Paît dans l’herbe abondante au bord des tièdes eaux ; La joug n’a point encor courbé son cou rebelle, Une rose vapeur emplit ses blonds naseaux.
Et par delà le fleuve aux deux rives fleuries Qui vers l’horizon bleu coule à travers les prés, Le taureau mugissant, roi fougueux des prairies, Hume l’air qui l’enivre, et bat ses flancs pourprés.
La Terre rit, confuse, à la vierge pareille Qui d’un premier baiser frémit languissamment, Et son œil est humide et sa joue est vermeille, Et son âme a senti les lèvres de l’amant.
O rougeur, volupté de la Terre ravie ! Frissonnements des bois, souffles mystérieux ! Parfumez bien le cœur qui va goûter la vie, Trempez-le dans la paix et la fraîcheur des cieux !
Assez tôt, tout baignés de larmes printanières, Par essaims éperdus ses songes envolés Iront brûler leur aile aux ardentes lumières Des étés sans ombrage et des désirs troublés.
Alors inclinez-lui vos coupes de rosée, O fleurs de son Printemps, Aube de ses beaux jours ! Et verse un flot de pourpre en son âme épuisée, Soleil, divin Soleil de ses jeunes amours !
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, Je dirai quelque jour vos naissances latentes : A, noir corset velu des mouches éclatantes Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,
Golfes d’ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes, Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles ; I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;
U, cycles, vibrements divins des mers virides, Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ;
O, suprême Clairon plein des strideurs étranges, Silences traversés des Mondes et des Anges : — O l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Arthur Rimbaud, Poésies
Ce lundi, poésie entre dans le cadre du défi « Le Printemps des Artistes » proposé par Marie-Anne du blog » La Bouche à Oreilles d’avril à juin 2022,
La peinture est poésie muette, la poésie peinture aveugle – Léonard de Vinci
Mallarmé est le premier à vraiment réfléchir à l’aspect visuel de la poésie. Il impose à son imprimeur une certaine disposition du texte et de typographie. Il y laisse volontairement des espaces blancs comme des respirations.
Apollinaire, le poète ami des peintres (Pablo Picasso, Marie Laurencin,…), s’essaye à l’expression plastique avec ses « Calligrammes » (1918) et « Moi aussi je suis peintre ». Le poème devient enfin dessin.
On parle ensuite de poésie visuelle, de calligraphie abstraite ou de typo-poésie. Le poète utilise des idéogrammes, des pictogrammes, des calligrammes…. Les lettres forment une image.
Peu à peu le texte perd son sens. Les poèmes ne sont plus lisibles mais visibles. La poésie se perd est devient image.
Pendant ce temps là, les Arts Plastiques se sont eux aussi rapprochés de la littérature. Voici par exemple Kryptos (1990). C’est une sculpture de Jim Sanborn, posée devant l’enceinte du quartier générale de la CIA à Langley. C’est un hommage à la cryptographie (le texte de l’œuvre signifie vraiment quelque chose mais est codé)
La poésie visuelle est toujours intéressante à l’heure actuelle. Le fait d’utiliser les mêmes armes que la publicité (qui lui doit beaucoup) l’a rendue plus visible. Elle a permis de réfléchir sur ce qu’est un poème, un texte, un dessin, ….
Cette poésie entre dans le cadre du défi « Le Printemps des Artistes » proposé par Marie-Anne du blog » La Bouche à Oreilles d’avril à juin 2022
Les fleurs plus embaumées Rêvent qu’il fait soleil Et nous, plus animées Nous n’avons pas sommeil.
Flammes et musique en tête Enfants ouvrez les yeux Et frappez à la fête Vos petits pieds joyeux.
Ne renvoyez personne ! Tout passant dansera Et bouquets ou couronne Tout danseur choisira.
Sous la nuit et ses voiles Que nous illuminons Comme un cercle d’étoiles, Tournons en chœur, tournons.
Ah, la danse ! La danse Qui fait battre le cœur, C’est la vie en cadence Enlacée au bonheur.
Marceline Desbordes-Valmore.
Marceline Desbordes-Valmore, née le 20 juin 1786 à Douai et morte le 23 juillet 1859 à Paris, est une poétesse française. , Marceline Desbordes devient comédienne dès l’âge de seize ans. Elle joue au théâtre à l’italienne de Douai, à Lille, à Rouen (grâce à sa rencontre avec le compositeur Grétry) et à Paris. Comédienne, chanteuse et cantatrice, elle se produit non seulement au théâtre de l’Odéon et à l’Opéra-Comique à Paris, mais aussi au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles, où elle incarne en 1815 « Rosine » dans Le Barbier de Séville de Beaumarchais. En 1819, Marceline Desbordes-Valmore publie son premier recueil de poèmes, Élégies et Romances, qui attire l’attention et lui ouvre les pages de différents journaux, comme le Journal des dames et des modes, l’Observateur des modes et La Muse française. En 1820, paraissent les Poésies de Mme Desbordes-Valmore.
Ce poème entre dans le cadre du défi « Le Printemps des Artistes » proposé par Marie-Anne du blog » La Bouche à Oreilles d’avril à juin 2022.
Le mois de mars est dédié à la littérature de l’Europe de l’Est chez Eva et Patrice, n’ayant pas beaucoup de temps, j’ai décidé de continuer de publier des poésies de l’Europe de l’Est.
J’ai choisi un poète slovène pour débuter ce mois de mars.
L’une des personnes les plus appréciées et célébrées en Slovénie est un poète romantique appelé France Prešeren. Il est le plus grand poète slovène, responsable de l’hymne national slovène et de nombreux autres chefs-d’œuvre. Prešeren est l’une des principales causes de la richesse poétique et culturelle de la Slovénie et l’une des personnes qu’il vaut la peine de connaître quand on se trouve dans le beau pays entre les Alpes et la mer Adriatique.
Né le 3 décembre 1800 à Vrba, en Carniole et mort le 8 février 1849 à Kranj (Royaume d’Illyrie, Empire d’Autriche), est un poète slovène. Très célèbre en Slovénie où il y est considéré comme le plus grand poète slovène, il a beaucoup apporté à la culture du pays et reste, aujourd’hui, une personnalité célébrée, dans tous le pays mais également dans toute l’Europe comme étant celui qui représente le mieux le romantisme slovène.
Zdravljica
Amis! vis Il y a eu du vin fruité et sucré ce qui nous donne les veines, yeux lumière et cœurs qui se dissout chaque phrase renouveler l’espoir dans la poitrine brisée!
Frères, pour ceux qui veulent chanter d’abord ce bon pain grillé! Que Dieu protège notre terre et tout le monde slovène et frères, comment nous mère d’un fils illustres!
De la foudre des nuages s’abbatta l’ennemi de notre race; la maison est libre de Slovènes comme il était l’un des pères; et briser leurs mains les chaînes qui les emprisonnent!
L’unité, la chance, l’harmonie revenir à nous; enfants Slava, tout le monde, main tendiamoci, de sorte que le pouvoir et l’honneur revenir dans nos mains!
Dieu vous protège en Slovénie, fleurs précieuses et belles; il y a une fille de à celle de notre sang; que les enfants de la nouvelle génération ne pas secouer l’ennemi!
Les gars, notre espoir, Ce toast est pour vous; Ce ne étrangleur en vous l’amour de la patrie; parce que pour vous et pour nous il est temps de le défendre avec passion!
Vive toutes les nations Ce jour aspirent à voir, Que partout où le soleil brille Est-haine et les querelles ont mis droit; Que, dans la liberté Tout homme doit vivre Et avec son ami sere!
Enfin, les amis, nous levons nos verres pour nous-mêmes, pour nous que nous avons une fraternité, parce que nous avons un cœur plein de bonté; vous vivez longtemps tous les hommes!
Retrouvez tous les billets sur ce mois de Littérature Latino-Américaine chez Ingannmic ici et là
Libres paroles (Palabras sueltas) par Domingo Moreno Jimenes
Je ne marmonne pas du chaldéen ni aucune antique parole ; mais peu importe si l’attitude de parler me semble rébarbative et même celle de penser risible. Je suis tout acte de la tête aux pieds ; et de l’intuition à l’œuvre je veux être tout acte.
« La mer, la mer… » La mer est encore sur la terre comme la trace de l’homme contre le destin. Qu’en serait-il de l’homme et de ses aspirations si la mer n’existait pas ! C’est par la mer que nous naissons et par la mer que nous devons mourir. Voici la mer, les astres, unique raison d’être de l’homme !
Domingo Segundo Moreno Jimenes était un écrivain de la République dominicaine; le fondateur et leader du Posthumisme, un mouvement littéraire dominicain. Moreno Jimenes était le fils unique de l’orfèvre Domingo Moreno Arriaga et de son épouse María Josefa Jimenes Hernández. ( source Wikipédia)