Pologne, Le Lundi, c’est poésie !

Aujourd’hui, je vous propose de découvrir de la poésie polonaise, avec WYSLAWA SZYMBORSKA

Cette Cracovienne reçut le Prix Nobel en 1996, principalement pour son magnifique recueil de poèmes intitulé « Widok z ziarnkiem piasku » (Vue avec un grain de sable), où elle cherche des questions dans les petites choses de l’existence .

Un poème extrait de ce recueil :

Dans les rêves

Je peins comme Vermeer van Delft.

Je parle couramment le Grec
Et pas seulement avec les vivants.

Je suis douée,
J’écris de grands poèmes.

J’entends des voix
Pas plus mal que des saints sérieux.

Vous seriez stupéfaits
De ma perfection à jouer du piano.

En tombant du toit
Je sais tomber doucement dans la verdure.

Il ne m’est pas difficile
De respirer sous l’eau.

Je ne me plains pas :
J’ai réussi à découvrir l’Atlantide.

État d’Europe orientale, la Pologne est limitée au nord par la mer Baltique et la Russie, à l’est par la Lituanie, la Biélorussie et l’Ukraine, au sud par la Slovaquie et la République tchèque et à l’ouest par l’Allemagne.
La Pologne est membre de l’Union européenne et de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).

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Le Mois de l’Europe de l’Est, Le romarin d’ Alois Jirasek

Une très courte nouvelle pour débuter ce Mois de L’Europe de l’Est.

Traduction de H. Jelinek parue dans Les Mille nouvelles nouvelles n° 17, 1911.

Mon avis

Le narrateur, enfant se rappelle de l’arrivée d’une petite fille dans la maison proche de chez lui, celle de madame Frodl. Celle-ci l’accueillait pour l’aider dans ses tâches ménagères, l’enfant Annette était orpheline depuis peu de temps.

Il aimait jouer avec Annette, et un jour par un temps très froid , la neige était tombée. Elle avait cessé de tomber et chacun pouvait faire des glissades.

Au bord du pré, Annette s’était arrêtée ; elle cria : « Je vais faire un romarin ! »
Nous ne savions pas ce que c’était. La petite s’avança. Elle plaçait les pieds la pointe bien en dehors, les talons réunis ; derrière elle, restaient des empreintes légères et nous vîmes avec étonnement qu’elles formaient exactement une branche de romarin avec ses feuilles accouplées.

Quelques semaines plus tard, la maman du narrateur coupait quelques branches de romarin et lui demanda d’aller les porter chez la voisine. Mme Frodl avait les yeux rougis et les larmes coulaient sur les joues. Elle prit le romarin , et confectionna une jolie couronne tressée qu’elle déposa sur la tête d’Annette, allongée dans un cercueil blanc.

Elle semblait dormir, mais je remarquai sa pâleur livide, le cerne de ses paupières brunies et ses narines pincées. Je restai pétrifié ; je l’avais vue pour la dernière fois une semaine avant, en pleine santé. Je regardai ma camarade préférée, bouleversé par l’extraordinaire événement qu’était cette mort parmi nous et aussi par la curiosité qu’éveillait chez l’enfant le grand mystère de la mort.

L’enfant ne comprenait pas, il avait vu Annette la semaine dernière pleine de vie et là maintenant, blanche et inerte dans ce cercueil.

J’ai aimé cette courte nouvelle. J’ai appris que le romarin ne désignait pas seulement une plante mais aussi une figure dans la neige. L’écriture est agréable. L’auteur met en valeur les personnages et leur vie.

A propos de l’auteur :

Alois Jirásek (23 août 1851 à Hronov – 12 mars 1930 à Prague) était un écrivain tchèque, auteur de nombreux romans historiques et un dramaturge. Il était enseignant dans le secondaire jusqu’à sa retraite en 1909. Le thème de ses ouvrages est la représentation romantique du destin de la nation tchèque et de son progrès vers la liberté et la justice. Professeur d’histoire, il a, dans ses innombrables romans historiques, ressuscité toutes les grandes périodes de l’histoire nationale.

Lu dans le cadre du mois de l’Europe de l’Est

Ce livre est ma deuxième participation de l’année au challenge de Blandine et Nathalie « 2023 sera classique »

Tchékoslovaquie, Le lundi, c’est poésie !

Je renouvelle ma participation au Mois de l’Europe de l’Est, j’aime bien ce rendez-vous annuel qui me permet de sortir de ma zone de confort. J’aime découvrir de nouveaux auteurs.

Les jours que j’ai aimés

et qui se sont enfuis sur le dos des ciels rouges,

en les piquant avec l’éperon des étoiles,

couché à l’ombre du temps qui s’écoule

je voudrais les rappeler pour qu’ils reviennent.

Et surtout les premiers baisers

je sens encore leur goût sur mes lèvres,

les larmes amères comme les déceptions et la fleur d’absinthe

les douces tentations

dont nous avons conscience seulement

quand elles nous ont quittés depuis longtemps.

Jaroslav Seifert

Jaroslav Seifert, prix Nobel de littérature 1984. Poète vraiment national, qui a parfaitement incarné l’âme tchèque, qui a su merveilleusement exprimer les sentiments les plus intimes, la fuite du temps, l’amour, l’attachement à sa mère, à Prague, à son pays…

Jaroslav Seifert est né le 23 septembre 1901, dans le quartier ouvrier de Prague-Zizkov. Issu d’une famille pauvre, les problèmes sociaux l’inquiétaient beaucoup. Son premier recueil de poèmes, Ville en pleurs, Seifert l’a publié à 19 ans déjà. Le livre a été, justement, dédié aux ouvriers tchèques. Le jeune poète devient aussi membre du parti communiste, mais pas pour longtemps : en 1929, il en est exclu pour avoir protesté contre sa stalinisation croissante. Peu à peu, il crée son propre style qui le rendra célèbre : style plutôt classique, traditionnel, mais surtout musical, jouant sur la mélodie de la langue tchèque. Lorsqu’il publie, dans les années 30, les recueils lyriques et mélancoliques, la Pomme de ton sein, les Mains de Vénus et Adieu au printemps, Jaroslav Seifert est déjà considéré en Tchécoslovaquie comme un poète exceptionnel et renommé.

La poésie depuis toujours nous accompagne.

Comme l’amour,

comme la faim, la peste, la guerre.

Parfois mes vers furent sottise

que c’en est honteux.

Mais je ne cherche pas d’excuse à cela.

Je crois que chercher la beauté des mots

c’est beaucoup mieux

qu’occire, assassiner.

Ces poémes ont été traduits en français par Jacques Gaucheron. ( source Radio Prague )

Dimanche Gourmand 2023

Une recette qui nous vient directement d Ukraine, transmise par Irina.

C’est tout simplement un biscuit roulé

4 oeufs , une tasse de sucre,une tasse de farine, un paquet de levure.

Mélanger les jaunes d oeuf avec le sucre , ajouter les autres ingrédients.

Battre les blancs en neige .

Les ajouter à la préparation. Étaler le tout sur la plaque du four. Faire cuire 20minutes dans un four à 180 degrés.

Déposez de la confiture sur le biscuit. Le rouler et décorer de chocolat.

Irina est restée en France un an .

Elle n était pas seule à être accueillie. Dans notre commune 4 familles ont été hébergées. Une association a été créé pour leur venir en aide. Je suis membre . Nous avons préparé les logements, ensuite participé à l initiation du français.

Le Mois de l’Europe de l’Est, Le brigadier de Tourgueniev

La nouvelle est d’abord parue dans le Journal des débats politiques et littéraires 4, 5,6 août 1868 puis en volumes dans Nouvelles moscovites, Hetzel, 1868.

Traduction de l’auteur [avec Louis Viardot] parue dans le Journal des débats politiques et littéraires, 4, 5 et 6 août 1868, puis en volume dans Nouvelles moscovites, Hetzel, 1868

Mon avis

Tout débute par une ambiance chaleureuse avec la description d »un décor, le manoir niché dans la campagne avec les fleurs, les abeilles, le vieux chien , les portraits d’ancêtres accrochés au mur. Le narrateur prend son temps, il fut accueilli dans ce lieu par un vieux serviteur appelé Narkiz . Les deux hommes vont passer du temps ensemble avant l’arrivée du maitre des lieux.

On voyait d’abord un étang d’eau courante, bordé de joncs et de saules nains, où se prélassaient des bandes de canards, auxquels s’associait parfois une timide sarcelle ; au delà de l’étang un jardin planté de tilleuls, cet honneur de nos contrées « à terre noire, » coupé de longues plates-bandes, où des campanules, des vesces, des épis égarés de seigle et d’avoine se mêlaient aux fraisiers ; puis un épais fouillis de groseilliers, de framboisiers, de cassis,

Ils décident d’aller pêcher. Deux hommes sont déjà là. Au bord de l’eau, deux hommes pêchent. Le narrateur va mener son enquête, qui sont-ils ? . Le premier, c’est Concombre, le sous-diacre. Le second, c’est un vieillard de quatre-vingts ans qui n’a plus toute sa tête. Un Brigadier ruiné. Un Brigadier à l’époque en Russie est un officier de haut rang, intermédiaire entre Colonel et Général.

On suit l’enquête peu à peu, mais les propos du brigadier sont peu fiables, car il n’a plus toute sa tête. chez cet homme, il ne reste qu’un maigre souvenir, l’amour pour une femme qui ne l’aimait pas.

Cette nouvelle est assez réaliste. Elle dépeint la déchéance d’un homme dans ce siècle qui fut celui de la galanterie libertine.

Lu en numériquement sur le site de la Bibliothèque russe et slave.

A propos de l’auteur :

Né à : Orel (Russie) , le 09/11/1818
Mort à : Bougival (France) , le 03/09/1883

Né en 1818, Ivan Sergueïevitch Tourguéniev connaît une éducation stricte au sein d’une riche famille terrienne. A quinze ans il entre en pension à Moscou et commence des études de lettres et de philosophie qu’il continuera à Saint Petersbourg et à Berlin. Il rencontre Pouchkine et commence à écrire de la poésie.

Il tombe éperdument amoureux de Pauline Viardot, la célèbre cantatrice, soeur de la Malibran. En 1847, il décide de s’expatrier pour vivre auprès d’elle, à Berlin.

A la mort de sa mère en 1850, il revient en Russie où on le condamne à l’exil dans ses propres terres, pour avoir écrit à la mort de Gogol, une lettre jugée subversive par la censure de Saint Petersbourg.

En 1852, « Les Récits d’un Chasseur » réquisitoire implacable contre le servage, le rend immédiatement célèbre.

Ce n’est qu’en 1856 qu’il peut repartir en France rejoindre Pauline Viardot qui, hélas, ne lui est plus favorable. Il devient alors mélancolique, voyage, se brouille avec les critiques de son pays et décide, en 1864, de s’installer définitivement à l’étranger, à Baden en Allemagne d’abord, puis à Bougival près de Paris.

Il se lie d’amitié avec George Sand, Gustave Flaubert, Emile Zola et les frères Goncourt, et s’efforce de les faire connaître en Russie. Mais ses relations avec Zola, d’abord étroites, se distendent peu à peu après le succès de « L’Assommoir ». Tourguéniev n’apprécie ni  le naturalisme de Zola, ni ses campagnes dans la presse.

Sa gloire est désormais établie. Il a écrit de nombreux romans et nouvelles, qui tous, dépeignent la société russe. Il est élu vice-président au Congrès International de Littérature en 1875, aux côtés de Victor Hugo, et reçu triomphalement lors d’un séjour en Russie.

Vieilli et malade, Tourguéniev meurt à Bougival en 1883. (source Maisons d’écrivains)

Première lecture lu dans le cadre du Mois de l’Europe de l’Est

Ce livre est ma première participation de l’année au challenge de Blandine et Nathalie « 2023 sera classique »