Un Anglais dans mon arbre de Olivia Burton

Trouver un Anglais dans son arbre généalogique, ce n’est pas follement original. Sauf s’il s’appelle Sir Richard Francis Burton, aventurier, explorateur impétueux du Continent noir, traducteur du Kamasutra, découvreur des sources du Nil. L’intrépide Olivia se lance sur la piste de cet aïeul extravagant. À nous deux, l’Afrique !
Découvertes, déconvenues, émerveillements, tribulations jusqu’au vrai lieu de naissance du grand fleuve appelé « Père des eaux ». Preuve que « ce qui compte ce n’est pas le but, c’est le chemin ».

Olivia Burton découvre à la mort de son père , qu’un de ses ancêtres était un explorateur connu, Sir Richard Francis Burton était un personnage hors du commun, Un homme de sciences, curieux de tout, ouvert sur les cultures indigènes, féru d’anthropologie et de botanique, qui a laissé des observations qui font toujours autorité dans quantité de domaines. Un extraordinaire polyglotte , qui maîtrisait, dit-on, une quarantaine de langues et de dialectes ! Il fut aussi le premier à traduire le Kama Soutra en anglais . C’était aussi un homme d’action, un explorateur expert en déguisement, qui fut sans doute le premier Occidental à pénétrer dans La Mecque.

Olivia se lance donc sur les traces de cet ancêtre, de Londres au continent africain. Olivia va donc démêler le vrai du faux, ce n’est pas simple la généalogie. Parfois ce ne sont que des petits détails qui nous entraînent vers la vérité.

J’ai toujours pensé qu’un homme prouve sa valeur en faisant ce qu’il aime. Il n’y a pas de mérite à cela quand vous avez de la fortune et l’indépendance qui en découle. Dans le cas contraire, c’est un grand succès que de choisir sa voie et de s’y tenir. Je partais donc avec un nouveau rêve, celui d’une aventure arabe (p73).

Elle se lance alors sur les Source du Nil , que son ancêtre aurait découvertes, mais est-ce exact ?

Ce roman graphique est un beau voyage à travers le temps par le biais de cet explorateur anglais : Richard Francis Burton. J’ai vraiment apprécié tourné les pages et mener cette enquête généalogique avec l’autrice. La généalogie est un un véritable passe-temps…je le sais bien !

A noter, l’utilisation de la couleur est réservée à l’évocation du passé, tandis que le noir et blanc, et le sépia, sont choisis pour représenter l’époque actuelle.

L’histoire est touchante et drôle.

Un Anglais dans mon arbre – Olivia Burton – Mahi Grand – Éditions Denoël – Parution 07/03/2019 – EAN : 9782207139448

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Sunday Melvil, détective privée de Sa Majesté de Anne Kalicky

Je cherchais un livre pour finir mon RAT English avant fin mars. J’ai trouvé ce livre jeunesse, tout à fait dans le thème approprié, roman British Mystery, sur Net Galley.

Qui a empoisonné la secrétaire de la reine ?

Sunday Melvil, douze ans, vit à la cour de la reine Victoria et est élevée par Miss Marble. Son père étant occupé par ses fonctions à Buckingham, la jeune fille s’ennuie entre deux leçons de lecture et de respect des bonnes manières…. Jusqu’au jour où elle tombe sur un journal relatant la tentative d’empoisonnement dont a été victime la secrétaire royale lors d’un bal. Qui a bien pu commettre un tel crime ? Ni une, ni deux, Sunday décide d’enquêter et crée son cabinet de détective, accompagnée de son nouvel ami Blue. Un mystère vous résiste ? Sunday Melvil, détective privée de sa Majesté, pour vous servir !

Enquêtrice déterminée à la cour de la reine d’Angleterre !

Mon avis

L’auteur Anne Marchand Kalicky nous invite dans un cosy Mystery destiné à la jeunesse, se passant sous l’ère Victorienne. (1837 – 1901, au Royaume-Uni).

Sunday est une petite fille joyeuse, toujours prête à aider les autres, déterminée et curieuse. Son père est Lord et sa maman est morte quand elle était petite. Elle admire la reine et rêve d’aventures. Elle fait la connaissance de Blue , fils de Lady Belford, dame de compagnie de la reine. Elle adopte Scoop

Une équipe bien sympathique qui vit au service de Sa Majesté la reine Victoria : Sunday, Blue et Scoop un charmant bouledogue. Ils s’empressent de créer le Club Melvil afin de résoudre leur première enquête, sortir la maman de Blue de prison pour un délit qu’elle n’a pas commis.

Ce livre est adapté aux enfants à partir de huit ans. Il les ravira par son côté enquête, mystère.et Histoire Il se dégage une grande douceur à travers ce roman, d’amitié et de respect entre les jeunes. Scoop participe à leurs recherches avec son flair imparable.

Le livre est illustré par de petites images, et quelques illustrations en grand format, j’aime beaucoup et c’est très appréciable pour les enfants.

J’ai apprécié cette lecture, et en attente du deuxième tome.

Des annotations pour les enseignants sont disponibles à la fin du livre.

Sunday Melvil détective privée de Sa Majesté – Le bal empoisonné – tome 1 – Roman Jeunesse Histoire à partir de huit ans – Auteur Anne Marchand Kalicky – Illustratrice Eloïse Mokhtari – Date de parution : 23/02/2023-Nombre de pages : 144 – EAN : 9782377422746

Merci à NetGalley et aux Éditions Le Poulpe pour leur partenariat

#SundayMelvildétectiveprivéedeSaMajesté #NetGalleyFrance

A propos de Anne Marchand Kalicky

Elle est auteur , éditrice française. Elle fait des études de lettres à l’Université Paris Sorbonne (Paris IV) (1997-2001) avant de se tourner vers les métiers du livre. Après diverses expériences en tant qu’éditrice dans de grandes maisons d’édition: Denoël, Fayard, Tourbillon (2001-2002), Hachette Jeunesse (2002-2007), elle s’installe à son compte en 2010 comme auteure et éditrice. Elle a entre autres écrit pour Flammarion jeunesse, « Goûters pour les gourmands » et la série « Je suis en Maternelle ».( source Babelio )

A propos de Héloise MOkhtari

Illustratrice indépendante chez Freelance

Lecture lue dans le cadre du Challenge British Mysteries 2023 organisé par Hilde et Lou

Challenge Thrillers et Polars chez Sharon du 12 juillet 2022 au 11 juillet 2023 – Lecture N 17

Audio-livre, un abri de fortune d’Agnès Ledig

« Avec un peu d’amour, on fait de grandes choses. En deux années, mes voisins ont transformé cette bâtisse vosgienne à l’abandon en refuge. Du haut de mon banc et de mon grand âge, je viens chaque jour guetter les changements. Les trois premiers locataires sont aussi cabossés que moi. Un homme qui se remet d’un geste irréparable, une gamine fragile comme un moineau et une femme camouflant la misère sous sa légèreté. Je savais qu’au contact des arbres, des bêtes et du jardin, ils allaient oublier leurs peines et s’offrir un nouveau destin. Quand ils ont fait cette découverte dans les taillis et qu’ils se sont mis à remuer le passé, je me suis demandé jusqu’où tout ça allait les mener.

Eh bien, vous allez être sacrément surpris… »

Mon avis

Un coin de forêt dans les Vosges, on s’y croirait…Capucine et Adrien ont décidé de restaurer une bâtisse « Les Cerises Perdues « en un refuge. Ce lieu sera un havre de paix pour une reconstruction saine de jeunes défavorisés, cabossés par la vie.

Jean veille et observe la vie qui renaît dans ce lieu qu’il chérissait. Un secret le tiraille…

Capucine et Adrien permettent à trois jeunes, Clémence, Karine et Rémi de se ressourcer et de réapprendre des gestes simples. Le sujet de ce livre n’est pas seulement la résilience dont on fait preuve, mais aussi d’apprendre à donner autant qu’à recevoir et aussi de partager. Clémence se bat pour retrouver l’envie de manger, Rémi vient de sortir de prison et Karine ne sait plus quel sens donner à sa vie. Chacun prendra le temps, loin de l’agitation de la ville, de trouver les réponses à leurs questions. Tout cela sera sous la directive de leurs hôtes.

Agnès Ledig écrit avec beaucoup de sensibilité, en abordant des sujets difficiles . Elle n’épargne pas la réalité des maux, burn out, sortie de prison, violences familiales. Les jeunes doivent les oublier, se reconstruire. Il se dégage de cette écoute une tendresse pour ces jeunes et leurs accompagnateurs.

Il y aussi dans ce livre une intrigue qui se déroule et qui met en action Clémence et Karine qui vont tout mettre en œuvre pour découvrir la vérité, sous la surveillance de Jean.

Ce livre est chaleureux, on y trouve de la douceur dans les pages. Ce roman est une ode à la nature, et en même temps une ode à la vie, à l’espoir L’écoute est agréable.

Une seule remarque, est-ce nécessaire d’avoir l’énumération des chapitres ? une simple petite musique serait la bienvenue.

Merci à NetGalley et aux Editions Audiolib pour leur partenariat

#Unabridefortune #NetGalleyFrance

Un abri de fortune- Agnès Ledig – Éditions Audiolib – Lu par François-Eric Gendron -Parution 15 février 2023

J’aime cette citation :

Enfouir des graines dans le sol, c’est un acte d espoir. On plante le récit d un désir possible.

A propos de l’auteur :

Agnès Ledig est né à Strasbourg en 1972. Après une expérience en agronomie, elle décide d’intégrer l’école de sages-femmes de Strasbourg. Spécialisée en prévention, contraception et accompagnement émotionnel des femmes, elle obtient son diplôme et devient sage-femme libérale. Elle est sage-femme libérale en Alsace jusqu’en 2015. Elle est l’épouse d’un agriculteur normand et mère de trois enfants ( source Babelio via Wikipédia )

N’écoute pas Maman pleurer de Lena Beymond

Un homme que tout accuse qui clame son innocence. Une jeune avocate sans expérience pénale. Deux destins mystérieusement liés au-delà des apparences.
Sharon, une avocate dans un cabinet sans envergure, est désignée par un homme étrange accusé du meurtre de deux enfants. Ce dernier clame son innocence sans en démordre, mais lorsqu’un troisième enfant est découvert, séquestré dans le coffre d’une voiture, selon ses instructions, la police ne croit plus à son discours.
Intriguée, Sharon Sorensen traverse le pays pour tenter de défendre ce Peter Mathews que tous les indices désignent comme le coupable. Elle se demande pourquoi cet homme l’a choisie elle pour le défendre, mais quand la police retrouve des photos dérobées de Sharon parmi des clichés des enfants disparus au domicile du suspect, ses doutes et ses craintes ne font que s’accroître.
Qui est réellement cet homme et pourquoi avoir choisi Sharon dans cette affaire impossible à défendre ?

Mon avis

Le docteur Howard rentre chez lui, il se remémore sa journée . Il n’est pas satisfait, il n’ a pas pu sauver la vie de cette femme, juste accouchée. Ce 25 décembre 1986, il aurait voulu être avec ses quatre enfants, les voir déballer leurs cadeaux. En arrivant chez lui, il découvre l’horreur, deux de ses filles baignant dans leur sang. Un coup de feu à l’étage, les interrogations se bousculent dans sa tête. Que va t-il découvrir ?

21 avril 2021. Les années ont passé, des enfants sont assassinés , Peter Matthew, photographe est arrêté. Un troisième enfant a été kidnappé, alors qu’il avait été chez celui-ci. Il est le coupable idéal, il clame son innocence. Il demande que Sharon Sorensen le défende. Elle habite loin. Sharon ne comprend pas, elle est avocate mais n’est pas une habituée des affaires pénales. Elle doit prendre l’avion pour rencontrer cet homme. Elle ne le connait pas. Au cours des investigations faites par les policiers, ils découvrent dans l’ordinateur de Peter, des photos de Sharon et de sa famille, mêlées aux photos des enfants disparus.

Qui est donc cet homme ? Sharon va tout mettre en œuvre pour le découvrir et plonger sans le vouloir dans son propre passé.

Un thriller psychologique qui m’ a happée dès le début. L’auteur décrit avec précision les sentiments des acteurs de ce thriller. L »angoisse est palpable. Des allers – retours entre passé et présent se font aisément et ne m’ont pas perturbée. L’ambiance est captivante. Le rythme est haletant. L’enquête va crescendo avec des rebondissements et des révélations sur l’enquête. Les personnages sont crédibles et très attachants. J’ai cherché des liens entre les différents protagonistes, et quand la vérité a été mise à nue. Je ne m’attendais pas à une telle révélation finale.

Vraiment un très bon thriller psychologique que je vous recommande.

Merci à NetGalley et aux Éditions Chambre Noire pour ce partenariat.

#NécoutepasMamanpleurer #NetGalleyFrance

N’écoute pas Maman pleurer de Lena Beyond – Date de parution 24 févr. 2023 – Éditions Chambre Noire EAN : 9791095383734 – 378 pages

Challenge Thrillers et Polars chez Sharon du 12 juillet 2022 au 11 juillet 2023 – Lecture N 16

Princesse autonome de Lola Zidi

Mars a une vie en pagaille et le cœur en vrac. Sa particularité : elle est la fille cachée d’un acteur adoré des Français qui ne l’a pas reconnue. Mais à grandir sans père, elle a poussé sans repères. Refusant d’avouer ce manque et sa souffrance, elle cache ses blessures derrière une grande gueule, des yeux émeraude et des nuits à faire la fête.

Le jour de ses vingt-neuf ans, sa Mamie Gangsta lui ordonne de reprendre sa vie en main. Fini les mensonges, les coups d’un soir et les promesses de lendemains de cuite. Fini de jouer à faire semblant.
Le hasard faisant bien les choses, Mars découvre une semaine plus tard sur son paillasson un étrange carnet : le début d’une aventure, une invitation à s’aimer. Et s’il était enfin temps de devenir une princesse autonome.

Mon avis

Mars est une jeune femme qui a grandi entourée de sa famille, dont il manque un élément principal, le père. Mars ne vit pas bien, après un amour compromis, elle sombre, elle va de soirée en soirée, ne sait plus qui elle est et ce qu’elle veut.

Le jour de ses 29 ans, tout change. Elle a décidé de prendre sa vie en main et de « grandir », d’être enfin une femme. Sa grand-mère sans qu’elle le sache, lui tend un défi , avec le jeu caché d’une magicienne.

« La magie existe pour ceux qui y croient »

Mars rêve et veut rêver, elle va changer et réaliser finalement ses rêves cachés. La route n’est pas simple, de nombreuses embuscades se cachent au cours de ce long chemin de remise en question. La première des choses est d »apprendre à s’aimer, pour Mars , ce n’est pas simple.

J’ai aimé ce roman, suivre la reconstruction de Mars, la voir évoluer puis parfois chuter et reprendre le droit fil de la vie. J’ai aimé sa force de vie, ses interrogations. Elle est courageuse, persévérante. Les personnages qui gravitent autour d’elle sont tout aussi attachants.

C’est un roman qui émeut, les émotions sont au rendez-vous. L’écriture est rythmée , les pages défilent à toute allure. Le sujet m’a fortement intéressée.

Je vous conseille vivement ce livre, qui est rempli d’espérance, de savoir vivre et de bonheur.

Je remercie NetGalley et les éditions Fayard pour ce partenariat.

#Princesseautonome #NetGalleyFrance

Princesse autonome – Lola Zidi – Éditions Fayard

Parution : 08/02/2023 – EAN : 9782213724997

A propos de l’auteur ;

Née dans une famille d’artistes, Lola Zidi tourne dans son premier film à l’âge de huit ans. Elle enchaîne plus tard les rôles à la télévision et au théâtre, notamment sous les traits de Camille Claudel. En parallèle, elle se forme au coaching en développement personnel. Avec Princesse autonome, elle livre un premier roman lumineux et inspirant, riche d’enseignements. ( source Fayard )

Quelques citations :

« La magie existe pour ceux qui y croient »

Le Mois Latino-Américain, Adieu Cayenne de Robert Londres

Ce titre m’a interpellée , je lis pour le Mois Latino -Américain. L’auteur est français, mais son roman se situe à Cayenne et au Brésil.

Adieu Cayenne!  » d’Albert Londres est un autre texte dont nous ne sommes pas peu fiers. Déjà qu’Albert Londres n?est plus vraiment lu de nous jours, voici en plus un livre peu connu parmi ses livres. Il raconte l’évasion de Dieudonné, anarchiste, membre supposé de la bande à Bonnot, du bagne de Cayenne. Albert Londres vient jusqu’à Rio pour le rencontrer une deuxième fois, écouter son histoire ahurissante, et clamer son innocence auprès des autorités françaises qui le condamnèrent. Un récit d’une simplicité et d’une beauté saisissantes. Un grand roman humaniste

Mon avis

Albert Londres nous décrit l’univers d’Eugène Dieudonné, son parcours de vie, de Cayenne au Brésil. Cet homme fut accusé à tort d’avoir été un des membres de la bande à Bonnot, qu’il fréquentait pourtant peu. Il fut reconnu et arrêté , condamné à mort, gracié, envoyé au bagne de Cayenne.

Dieudonné va y rester pendant quinze ans . Il n’a qu’un souhait, l’évasion , la liberté .Albert Londres recueille le récit de l’évasion de Dieudonné lui-même. Quel exploit, s’évader de Cayenne dans les années 1920 !

Des risques encourus tous les jours, de noyade, de famine, de dénonciation. Naviguer sur les eaux en pirogue avec des passeurs qui ont peu d’expérience, offre une mini chance de s’en sortir. Malgré tout, Dieudonné s’en sort. Il recommence une nouvelle vie au Brésil .Sa vie n’est pas simple et encore une fois, il a affaire à la justice. Mais il s’en sort et retrouve papiers et sa grâce.

Albert Londres nous livre là , la réhabilitation d’un innocent qui s’accroche à la vie et à l’espoir, en quête de la « Belle », c’est-à-dire la liberté.

Je ne connaissais ni cet homme, ni l’écrivain qui transmet ce récit journalistique où on sent à chaque épisode de vie, l’horreur de ce bagne et les non-dits.

J’ai passé un bon moment de lecture, avec ce récit de vie.

Albert Londres était un journaliste français du début du 20e siècle connu pour ses reportages. Né en 1884, à Vichy, dans l’Allier, il commence à écrire, d’abord des poèmes, en 1904, à 20 ans. La même année, il devient correspondant à Paris du quotidien lyonnais Le Salut Public. Deux ans plus tard, il travaille pour Le Matin. Il y suit l’actualité parlementaire. C’est en 1914 qu’il commence ses grands reportages qui feront sa marque : d’abord à Reims, dont la cathédrale est en flammes après le bombardement des allemands. Il devient correspondant de guerre. Ensuite, il ne fait quasiment que du reportage : en Russie, pour décrire le communisme naissant et les conditions de vie terribles des habitants. En Chine, au Japon, en Inde où il rencontre Gandhi. Puis en Europe de l’Est pour dénoncer l’antisémitisme et les ghettos. En 1929, il raconte les conditions de vie des personnes emprisonnées dans le bagne de Cayenne, en Guyane.

Albert Londres meurt en 1932 en mer, au large du Yémen, dans l’incendie du paquebot qui le ramenait de Chine.

Un prix Albert Londres est créé la même année (décernée pour la première fois en 1933) : il est remis chaque année à la date anniversaire de sa mort. Le prix récompense les meilleurs « grands reporters » francophones de moins de quarante ans, pour un article ou un sujet audiovisuel paru dans l’année. Peu importe le sujet, il faut être allé sur le terrain.

Deuxième lecture dans le cadre du mois latino organisé par Ingannmic.

Challenge illimité, les départements français en lectures.

Flaubauski du site Babelio a proposé ce challenge .

Les règles :
– lire un.e auteur.e qui est né.e dans le département concerné ;
– lire une œuvre d’un.e auteur.e français.e dont l’intrigue, ou une partie de l’intrigue, se passe dans le département concerné.

Les contraintes : pas de contraintes de type d’œuvres, parce que cela sera sûrement ardu pour certains départements : romans, nouvelles, poésie, théâtre, non-fiction, BD… tout est accepté ! J’accepte aussi les livres audio !

C’est un challenge ILLIMITÉ, et prend en compte les lectures à partir du 1er mars 2022.

Mes lectures ;

03 – AllierAliénor d’Aquitaine – Marie-Noelle Demay –

14- Calvados En apesanteur – Karine Langlois Née à Bayeux

15 – Cantal Les feuilles volantes – Alexandre Clérisse

31 – Haute-GaronneDans les brumes de Capelans – Olivier Norek – Né à Toulouse

50 Manche On le reconnait tout de suite – Michael Herpin Né dans la Manche

54 – Meurthe et MosellePanique à Drouot – Eric Mercier Né à Nancy

56 – Morbihan – Cruels sont les rivages – Eric Le Nabour – Le roman se situe dans le Morbihan

63 – Puy de Dôme Seule en sa demeure – Cécile Coulon Née à Aurillac

– Né à Castres

77 – Seine et Marne – La Page blanche – Boulet Né à Meaux – P.Bagieu

81 – TarnAutomne en baie de Somme – Philippe Pelaez – Né à Castres

88 – Vosges Le Souffle d’ Ange de Gilles Laporte – Né à Igney et le roman se situe dans les Vosges

N’hésitez pas à nous rejoindre pour ce tour de France et des Territoires d’Outre Mer !

Rentrée Littéraire 2022, Stardust de Léonora Miano

« Stardust est le premier roman que j’aie composé dans l’intention de le faire publier. Écrit il y a plus de vingt ans, il relate un moment marquant de ma vie, cette période au cours de laquelle je fus accueillie dans un centre de réinsertion et d’hébergement d’urgence du 19ème arrondissement de Paris. J’étais alors une jeune mère de 23 ans, sans domicile ni titre de séjour. Mon souhait était surtout de me pencher sur ma vie à l’intérieur de ce foyer, de me libérer des histoires, des visages qui, plusieurs années après, continuaient de me hanter.

Mon avis

Par ce livre, Leonora Miano a osé publier sur ses années passées , à 49 ans, elle décide de sortir de ce silence qui la hante. La jeune Léonora, ici présente sous le nom de Louise, arrive de son Cameroun natal à 18 ans, pour étudier à Paris la littérature anglo-saxonne. Elle vit en couple, mais son compagnon ne peut plus assumer la vie à deux et bientôt à trois. Elle doit finalement quitter l’université , elle vient de mettre au monde , Bliss . Mais sans papier, sans domicile, sans carte de séjour, elle ne peut confier Bliss à personne. Le père de Bliss n’assume pas ses responsabilités, elle décide donc de le quitter. Elle se réfugie dans des hôtels minables, avant d’intégrer un premier centre d’hébergement d’urgence et de réinsertion , rue de Crimée à Paris.

Aujourd’hui comme hier, on peut entrer en France de façon tout à fait régulière et perdre le droit d’y résider. Les accidents de la vie poussent des personnes de toutes origines et conditions sociales dans le fossé de l’exclusion; »

Elle découvre ici des femmes désœuvrées, qui se sentent inutiles. Chaque femme a son histoire, mais elles doivent rentrer avant le couvre-feu, autrement elles dormiront dans la rue. Elle a vu mourir Véronique, Prudence et rencontrer le fantôme de Virginie.

Toutes ces femmes ont quitté leur pays pour des raisons diverses, et pour trouver un semblant de bonheur dans « cette France » qui fait tant rêver. Mais la réalité est toute autre, il faut se battre . Les assistantes sociales sont prises dans des démarches administratives qui ne sont pas simples. Ces femmes ressentent un sentiment d’abandon. Il leur est difficile de se construire une nouvelle vie.

Léonora Miano a transmis son passé, avec toute la révolte qu’elle a ressentie face à sa situation précaire.

Ce fut une lecture intéressante, pour comprendre le vécu de toutes ces femmes . Elle fait réfléchir sur les conditions d’accueil , sur les démarches administratives que doivent subir ces femmes. Les mères isolées sont plus exposées à la précarité . La résilience est possible, même si parfois le doute s’insinue. Il faut toujours persévérer. Comme l’a fait Louise

Stardust – Leonora Miano – Grasset – Parution 31/08/2022 – EAN : 9782246831839

Merci à NetGalley et aux Éditions Grasset de m’avoir permis de découvrir ce roman et son auteur.

#Stardust #NetGalleyFrance

Quelques citations :

« Il n’a fallu qu’un court laps de temps pour sentir le poids de la souffrance qui s’entassait là. Elle a vite compris qu’il faudrait s’en protéger le plus possible. »

Tout le monde sait où se trouve le fossé Tous les jours, on voit quelqu’un s’en approcher un peu trop près. On le regarde . De loin. Tendre la main, c’est déjà côtoyer l’abysse. Parfois cela arrive à ceux que l’on aime. Ça ne change rien. L’amour n’est pas toujours plus fort que la peur. Surtout celle-là de nos jours. La peur du déclassement. La terreur qu’inspire l’exclusion sociale.

Cela , je te le promets. Je marcherai debout. Et quand j’aurai marché, je signalerai ma présence à chacun. Pour que tu ne m’aies pas aimée en vain, rêvée en vain. Je ferai quelques chose. Et je serai libre.

Mhambe…

Tu ne peux me dire, à présent qui je suis. Il me faudra le découvrir. Je ne t’écrirai plus. Sache cependant qu’il ne s’écoulera pas une journée sans que je pense à toi. Pas une journée, sans que je pense à toi.

Ta poussière d’étoiles.

A propos de l’auteur ;

Léonora Miano est née en 1973 à Douala au Cameroun. Elle s’installe en France en 1991, d’abord à Valenciennes puis à Nanterre, pour étudier la littérature américaine. La première œuvre de Léonora Miano, L’intérieur de la nuit, reçoit un bon accueil de la critique francophone. Elle reçoit six prix : Les lauriers verts de la forêt des livres, Révélation (2005), le prix Louis-Guilloux (2006), le prix du premier roman de femme (2006), le Prix René-Fallet(2006), le prix Bernard-Palissy (2006), et le Prix de l’excellence camerounaise (2007). Le magazine Lire le qualifie de meilleur premier roman français de l’année 2005…….( source Wikipédia)

Avant que le monde ne se ferme de Alain Mascaro

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Anton Torvath est tzigane et dresseur de chevaux. Né au cœur de la steppe kirghize peu après la Première Guerre mondiale, il grandit au sein d’un cirque, entouré d’un clan bigarré de jongleurs, de trapézistes et de dompteurs. Ce  » fils du vent  » va traverser la première moitié du  » siècle des génocides « , devenant à la fois témoin de la folie des hommes et mémoire d’un peuple sans mémoire. Accompagné de Jag, l’homme au violon, de Simon, le médecin philosophe, ou de la mystérieuse Yadia, ex-officier de l’Armée rouge, Anton va voyager dans une Europe où le bruit des bottes écrase tout. Sauf le souffle du vent. A la fois épopée et récit intime, Avant que le monde ne se ferme est un premier roman à l’écriture ample et poétique. Alain Mascaro s’empare du folklore et de la sagesse tziganes comme pour mieux mettre à nu la barbarie du monde.

Tout commence dans la steppe, dans le cercle des regards qui crépitaient avec le feu de camp. La voix du violon de Jag planait par dessus l’hiver immobile qui parfois arrêtait le cœur des hommes . Ainsi le vieux Johann était il mort trois jours plus tôt. Jamais il ne connaîtrait l’enfant à venir.

C'est un long voyage que nous propose Alain Mascaro, dans son premier roman. Une belle plume empreinte de poésie qui nous conte la vie de ce peuple tzigane, bien souvent méconnu. C'est un voyage à travers les pays, l'Histoire et les peuples.

Tout débute dans la steppe kirghize, dans un cirque, le cirque Torvath celui où Anton nait et grandit . Membre de la communauté tzigane, “fils du vent” et dresseur de chevaux, on lui annonce que sa destinée sera d’être la mémoire de son peuple nomade, de leur folklore et culture si particulière.

Ainsi, il traverse l’Europe en guerre, il sera accompagné de trois personnes Jag, le violoniste, qui prend Anton sous son aile. Il lui apprend à utiliser les plantes médicinales, à observer le monde qui l’entoure mais également, à lire et à comprendre le pouvoir des mots.

Dans la Kumpania, on se méfiait beaucoup de ceux qui savaient lire. Les livres étaient des prisons pour les mots, des prisons pour les hommes. Les premiers comme les seconds n’étaient libres qu’à virevolter dans l’air ; ils dépérissaient sitôt qu’on les fixait sur une page blanche ou un lopin de terre .

Simon, le médecin philosophe, avec sa complicité, Anton échappe à la mort, il prend l’identité d’un juif décédé. et Yadia, ancienne officier de l’Armée rouge. Ils seront témoins d’une époque troublée où la violence règne , où il n’est plus possible de voyager. Les Nazis interdisent aux Tziganes de travailler. Malgré cela , Anton veut continuer C’est une épopée pleine de rebondissements à travers de nombreux pays secoués et meurtris, mais Anton est toujours à la recherche de la beauté du monde, visible à qui sait la voir.

Rares sont les romans français qui abordent le « Porajmos », le génocide tzigane perpétré par les nazis et leurs alliés, et qui nous rappellent à quel point les peuples nomades ont été incompris dans leur volonté d’être, à la fois, de partout et de nulle part et d’avoir pour seul abri le toit du monde.

Si les fils du vent parcourent la peau du monde, ce n’est pas pour le simple plaisir d’aller d’un endroit à un autre ou pour simplement connaître l’errance ; c’est une façon de dire que leur pays n’est pas ici ou là, pour la simple raison qu’il n’est nulle part, en tout cas pas enclos entre des frontières ! Nous ne sommes que de passage, comprends-tu ?

L’auteur fait entendre la voix de ces oubliés de l’Histoire à travers ce chant empli de douleur et d’espoir. Un chant des errants surgi du passé et qui résonne pourtant étrangement en nous, tant il fait écho aux temps que nous vivons.

Avant que le monde ne se ferme est à la fois un hommage vibrant au peuple tzigane, une ode à la liberté, une leçon de fraternité et une dénonciation de la folie des hommes. Une très belle découverte que ce premier roman mélancolique et puissant, qui donne à méditer .

Avant que le monde ne se ferme – Alain Mascaro – Éditions Autrement – EAN : 9782746760899 – Parution 18/08/2021 –

Alain Mascaro est professeur de lettres, il a tout plaqué il y a deux ans pour voyager avec sa compagne.
Il a obtenu le prix Pégase de la nouvelle 1990 et 1992 et le prix Club Internet Publibook pour « La Sourate de la Répudiation » en 2001.
L’auteur a reçu pour son premier roman « Avant que le monde ne se ferme » le Prix Première Plume et Talents Cultura 2021.

Vous pouvez suivre les voyages d’Alain Mascaro sur son site ; Transhumances.eu