Un Anglais dans mon arbre de Olivia Burton

Trouver un Anglais dans son arbre généalogique, ce n’est pas follement original. Sauf s’il s’appelle Sir Richard Francis Burton, aventurier, explorateur impétueux du Continent noir, traducteur du Kamasutra, découvreur des sources du Nil. L’intrépide Olivia se lance sur la piste de cet aïeul extravagant. À nous deux, l’Afrique !
Découvertes, déconvenues, émerveillements, tribulations jusqu’au vrai lieu de naissance du grand fleuve appelé « Père des eaux ». Preuve que « ce qui compte ce n’est pas le but, c’est le chemin ».

Olivia Burton découvre à la mort de son père , qu’un de ses ancêtres était un explorateur connu, Sir Richard Francis Burton était un personnage hors du commun, Un homme de sciences, curieux de tout, ouvert sur les cultures indigènes, féru d’anthropologie et de botanique, qui a laissé des observations qui font toujours autorité dans quantité de domaines. Un extraordinaire polyglotte , qui maîtrisait, dit-on, une quarantaine de langues et de dialectes ! Il fut aussi le premier à traduire le Kama Soutra en anglais . C’était aussi un homme d’action, un explorateur expert en déguisement, qui fut sans doute le premier Occidental à pénétrer dans La Mecque.

Olivia se lance donc sur les traces de cet ancêtre, de Londres au continent africain. Olivia va donc démêler le vrai du faux, ce n’est pas simple la généalogie. Parfois ce ne sont que des petits détails qui nous entraînent vers la vérité.

J’ai toujours pensé qu’un homme prouve sa valeur en faisant ce qu’il aime. Il n’y a pas de mérite à cela quand vous avez de la fortune et l’indépendance qui en découle. Dans le cas contraire, c’est un grand succès que de choisir sa voie et de s’y tenir. Je partais donc avec un nouveau rêve, celui d’une aventure arabe (p73).

Elle se lance alors sur les Source du Nil , que son ancêtre aurait découvertes, mais est-ce exact ?

Ce roman graphique est un beau voyage à travers le temps par le biais de cet explorateur anglais : Richard Francis Burton. J’ai vraiment apprécié tourné les pages et mener cette enquête généalogique avec l’autrice. La généalogie est un un véritable passe-temps…je le sais bien !

A noter, l’utilisation de la couleur est réservée à l’évocation du passé, tandis que le noir et blanc, et le sépia, sont choisis pour représenter l’époque actuelle.

L’histoire est touchante et drôle.

Un Anglais dans mon arbre – Olivia Burton – Mahi Grand – Éditions Denoël – Parution 07/03/2019 – EAN : 9782207139448

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Automne en baie de Somme de Philippe Peleaz

“ À la Belle Époque, elles détiennent deux armes d’exception : la beauté et l’argent..” 1896. Le corps d’un riche industriel est découvert à bord d’une goélette échouée dans la baie de Somme. Pour une affaire de cette importance, on envoie le meilleur policier de Paris, Amaury Broyan. Très vite, l’inspecteur soupçonne la veuve, héritière de l’immense empire. L’enquête révèle alors que l’industriel avait également une maîtresse, Axelle Valencourt, un modèle ayant posé pour de nombreux artistes et notamment Alfons Mucha.
Des quartiers cossus de Paris aux cabarets de la Butte Montmartre, l’inspecteur se retrouve plongé dans une affaire complexe et périlleuse, dans laquelle chaque personnage, y compris l’inspecteur, va révéler sa part d’ombre.

Mon avis :

En Baie de Somme, sur la plage en 1896, une goélette s’est échouée. On retrouve à l’intérieur, un homme gisant dans son sang, cet homme est connu , Alexandre de Breucq, un riche industriel parisien. Cet homme a été empoisonné avec un poison qui provoque une mort lente, une horrible agonie. Amaury Broyan prend les choses en main et va tenter de résoudre cette affaire, qui semble bien complexe.

Qui a intérêt à faire disparaitre cet homme ? L’ homme est adulé par ses ouvriers, qu’il rémunérait et traitait bien. Ses affaires prospéraient toujours plus de jour en jour…alors qui ? sa femme qui hériterait de tous ses biens, ou alors sa maîtresse Axelle Valencourt? Elle avait posé pour un peintre célèbre de l’époque , Alfons Muchas. Elle fut aussi modèle pour un jeune romantique. Elle fut très convoitée dans tout Montmartre.

Amaury Broyan a du souci à se faire, l’enquête risque d’être tortueuse. Rien ne lui sera épargné, les coups bas, les mensonges, à qui se fier pour trouver le ou les coupables. Les sous-intrigues se multiplient : ainsi Broyan a également un drame personnel à élucider ce qui permet de brouiller les pistes en retardant le moment de la découverte du coupable.

En conclusion, j’ai été attirée par la couverture qui évoque l’Art Nouveau  » Automne en baie de Somme  » au titre poétique est donc tout à la fois un polar historique, un album hommage aux maîtres picturaux de l’époque, une expérimentation scénaristique et une œuvre engagée. Les thèmes abordés sont forts.

A découvrir absolument !

Automne en Baie de Somme – Philippe Pelaez – Alexis Chabert ( illustrateur) – Bamboo Éditions – 25/05/2022 – EAN : 9782818979204

Challenge illimité des départements français et des Territoires d’Outre-Mer

Challenge Thrillers et Polars chez Sharon du 12 juillet 2022 au 11 juillet 2023 – Lecture N 8

BD – La page blanche de Boulet et Pénélope Bagieu

Une jeune femme reprend ses esprits sur un banc sans se rappeler ni son nom ni ce qu’elle fait là. Menant l’enquête tant bien que mal, elle tente de retrouver la mémoire et son identité. Mais que va-t-elle découvrir ? Un passé romanesque fait de drames et de romances ou l’existence banale d’une femme ordinaire ? Et dans ce cas, saura-t-elle devenir quelqu’un après avoir été quelconque ?

Je fus tout de suite happée par cette histoire. Une jeune fille se réveille, assise sur un banc. Elle ne sait pas ce qu’elle fait là, qui est -elle ? Dans son sac, elle trouve son nom « Eloïse  » et son adresse. Mais cela ne lui dit rien . Eloïse avance dans ses recherches et ses errances au travers d’un parfum, d’un lieu ou d’un geste. Elle et ne se reconnaît pas dans ce personnage qui lui est désormais étranger.

Cette thématique est passionnante car les auteurs se servent de l’amnésie pour entamer une véritable réflexion sur l’identité et la manière dont elle se construit , conditionnée par la société et les autres.

Rythmée de courts chapitres, la reconstitution de la vie d’Eloïse prend réellement tout son sens quand justement elle se rend compte que sa vie n’en a aucun. Malgré un thème assez grave qu’est celui de l’amnésie, Boulet l’a traité avec quelques touches d’humour et de dérision. Quant au dessin de Pénélope Bagieu, il est impeccable, léger, clair, aux couleurs vives et au trait fin.

Ce fut un bon moment de lecture .


La page blanche – Boulet – Pénélope Bagieu – Delcourt /Mirages – EAN : 9782756026725 – Parution (18/01/2012)

A propos de l’auteur

Gilles Roussel, alias Boulet, est un auteur de bande dessinée. Il est né à Meaux, le 01/02/1975.

Après avoir passé quelques années aux Beaux-Arts de Dijon, il intègre l’atelier d’illustration fondé par Claude Lapointe aux Arts décoratifs de Strasbourg. Il obtient son Diplôme national supérieur d’expression plastique en 2000. Dès 1998, à la suite d’un concours de bande dessinée organisé par le festival de Sierre, il est remarqué par Zep, auteur de « Titeuf », et Jean-Claude Camano, rédacteur en chef du magazine Tchô ! qui vient d’être lancé. De 1998 à 2001, il réalise donc de nombreuses pages pour ce nouveau magazine.

En 2012, il scénarise « La Page blanche » (Delcourt) avec Pénélope Bagieu au dessin. En 2014, il illustre « Augie and the Green Knight », un ouvrage de Zach Weiner, inspiré du roman de chevalerie » Sire Gauvain et le Chevalier vert ».
En 2017, avec l’éditrice Marion Amirganian, il lance « Octopus », une collection de bandes dessinées instructives, pour les éditions Delcourt. En 2018, il publie chez Delcourt : « Bolchoi Arena » en tant que scénariste, l’album est dessiné par Aseyn.

Boulet participe en 2020 au retour de la série Donjons, signant le 7e volume « Hors des remparts » du cycle Zénith. ( source Babelio)

son blog : http://www.bouletcorp.com/

Challenge illimité des départements français et des Territoires d’Outre-Mer

BD – Intempérie de Javi Rey

Il m’arrive parfois de me promener dans le rayon BD de la médiathèque, et cette couverture m’a attirée.

Au milieu de ces terres espagnoles ravagées par une interminable sécheresse, un jeune garçon effrayé fuit à travers les champs d’oliviers jusqu’à trouver refuge entre les racines. Sur ses traces, le shérif du village et ses hommes de main ratissent la campagne afin de le ramener chez son père. Mais pourquoi un enfant fuirait-il le domicile paternel ? Pourquoi préférerait-il subir les blessures d’un soleil porté au fer-blanc plutôt que de rentrer avec les siens ? Ces questions, le vieux chevrier nomade qui le recueille peu après n’en a cure. D’un caractère aussi rude que ces régions assoiffées, il prendra toutefois soin du fugitif et tentera vaille que vaille de le protéger de ces ombres lancées à sa poursuite. Et ce, même s’il faut lui apprendre que pour échapper à la violence, on se doit parfois d’en user en retour.

Dans un décor aride, où la sécheresse est omniprésente, un jeune garçon fuit. Il s’enfuit du domaine familial, il ne supporte plus les coups infligés par son père. Celui-ci demande au shérif de partir sur les traces du fugitif et de le ramener chez lui.

Le fugueur doit trouver de l’eau, tout en continuant à se cacher. Une rencontre inédite, avec un chevrier et son âne. Celui-ci accepte de le prendre en charge, de le nourrir et surtout de veiller à ce que personne ne le trouve. Pourtant le danger se rapproche de jour en jour.

Intense thriller , ce one-shot est tiré du roman est tiré du roman Intempérie de Jesùs Carrasco, paru en Espagne en 2013 et traduit en France deux ans plus tard.

J’ai aimé le trait vif de Javi Rey. Les personnages n’ont pas de nom, le vieil homme, le Petit et l’’Alguazil (le nom ancien des agents de police et de justice en Espagne.) qui est à sa recherche. Il y a une relation particulière entre le Petit et le berger.L’aridité de la terre est mise en valeur par des couleurs appropriées. L’eau, denrée précieuse, est rare. On sent cette violence sous-jacente où les corps s’écharpent dans les blessures et le sang.

Certaines planches sont sans texte, les contrastes jour/nuit donnent une dimension particulière à cette BD. Cette BD est particulièrement émouvante.

Intempérie – Javy Rey – éditeur Dupuis – EAN : 9782800171593 – 152 pages – 16/06/2017

Adaptation éponyme du roman de Jesús Carrasco, élu meilleur roman de langue espagnole en 2013, « Intempérie » est un véritable roman graphique réalisé par le talentueux auteur d’ « Un maillot pour l’Algérie ». À travers de superbes images à la force brute, Javi Rey nous offre une expérience de lecture âpre et puissante, où les sons, les saveurs et les sensations sont portés à leur paroxysme ; un chef-d’oeuvre dont on ne ressort pas indemne.

Javi Rey est illustrateur freelance et dessinateur de bande dessinée. Il grandit et suit ses études à Barcelone. Après des études universitaires, il étudie à l’Escola Joso, la fameuse école d’illustration catalane, où ses professeurs lui transmettent leur passion pour le monde de la bande dessinée.

Challenge Thrillers et Polars chez Sharon du 12 juillet 2022 au 11 juillet 2023 – Lecture N 4

Challenge NetGalley : le bilan

Cette année, ayant un peu plus de temps, j’ai participé au Challenge NetGalley,

J’ai aimé  » sortir de ma zone de confort » telle était la demande NetGalley.

J’ai écouté des audio ;

Mythos de Stephen Fry Tant que le café est encore chaud

Un voyage au Groenland , j’ai retrouvé Qaanaaq avec plaisir, dans de nouvelles aventures.

Summit de Mo Malo

Un roman gothique et historique, pas du tout dans mes lectures habituelles, je suis satisfaite de ma lecture.

Tentée par le lieu du roman, en Normandie, dans la baie du Mont-Saint-Michel …

Le Château des trompe-l’œil de Christophe Bigot

Et un dernier, un roman graphique, numérique, lu sur mon ordinateur. Première expérience de lire ce genre de livre en numérique.

Les Feuilles volantes d’Alexandre Clérisse

Finalement ce fut une bonne expérience, ces livres ont été lus entre le 5 mai et le 5 juin.

Les feuilles volantes de Alexandre Clérisse

Trois personnages à trois époques différentes, avec un point commun : ils racontent des histoires avec des images. Un moine copiste du Moyen Âge invente un récit imagé et un procédé d’impression, un jeune garçon au 20e siècle découvre le pouvoir inouï de la bande dessinée, et sa fille au 21e siècle vit de la création virtuelle. Chacun éprouve les nécessités vitales de la création et doit affronter des dangers et désillusions propres à leurs époques…

Un roman graphique un peu particulier, des couleurs un peu flashy . Les couleurs sont flamboyantes. Ces couleurs attirent l’œil et donnent envie de lire ce roman graphique. Des dessins de style naïfs et simples qui invitent à la lecture. Trois histoires, trois personnages différents , un enfant Max, un moine copiste et la fille de Max, Suzie des années plus tard. Et tous ont une même passion le 9 art, c’est à dire la Bande Dessinée. La mise en page m’a rappelée des livres que je lisais dans ma tendre enfance.

Tout d’abord, Max se découvre une vocation. Il veut la poursuivre malgré l’avis de ses parents. Son père le forme déjà à son activité de couvreur. Lui il ne veut que dessiner, et mettre en scène ses histoires . Puis c’est au tour de Raoul, moine copiste du Moyen Age de partager sa passion du dessin. Il aspire à plus de liberté dans ses dessins et ne va pas rester sagement dans ses enluminures bibliques. Sur un marché, un colporteur distribue des feuilles volantes imprimées. Raoul comprend que l’imprimerie est l’avenir. Il le pressent, il en rêve. Le moine copiste se bat contre les préjugés de l’église et veut poursuivre sa mission. En dernier lieu, la fille de Max se rebelle face au poids de l’héritage paternel.

La Bande Dessinée offre un moyen de traverser le temps, l’espace. Elle est le lien entre ces époques. C’est une belle ode à la création grâce aux dessinatrices et dessinateurs.

Je dois dire que je ne suis pas une passionnée de Bandes dessinées, j’ai relevé le défi d’ouvrir ma lecture à un autre genre, de sortir de ma zone de confort. Je ne regrette pas mon choix. J’ai vraiment aimé lire ce roman graphique.

Je remercie vivement les Éditions Dargaud via NetGalley pour l’envoi de ce livre numérique en avant première en échange de ma critique. #ChallengeNetGalley2022#EditionsDargaud#FeuillesVolantes

Feuilles volantes – Alexandre Clérisse – Éditions Dargaud – Parution – 03/06/2022 – EAN : 9782205084764

A mains nues de Leila Slimani et Clément Oubrerie

Leila Slimani née le 3 octobre 1981 à Rabat au Maroc, est une journaliste et femme de lettres franco-marocaine. En 2014, elle publie son premier roman chez Gallimard, « Dans le jardin de l’ogre ». Elle a notamment reçu le prix Goncourt 2016 pour son deuxième roman, Chanson douce. D’autres livres suivront, ainsi que des Bandes Dessinées, en collaboration avec Clément Oubrerie , né à Paris le 23/12/1996. Il est dessinateur. Il suit des études d’arts graphiques à l’École supérieure d’arts graphiques (ESAG) Penninghen, puis passe deux ans aux États-Unis où il publie ses premiers livres pour enfants. De retour en France, il crée WaG, une agence de presse spécialisée dans l’infographie tout en continuant son activité d’illustrateur pour l’édition et la publicité. Il vient à la Bande dessinée en 2005.

Deuxième tome – 1922 – 1954

Le premier tome s’achevait sur la fin de la première guerre mondiale et l’apparition de la grippe espagnole qui frappe la famille de Suzanne Noël.

Le second tome retrace la période d’après-guerre jusqu’à la mort de Suzanne Noel en 1954. A nouveau, la vie du médecin féministe côtoie les grands événements du XXè siècle, tels que la montée du nazisme, la seconde guerre mondiale, sans oublier le combat pour l’égalité, homme-femme.

Les drames se succèdent dans la vie de Suzanne Noël. malgré ceux-ci elle continue son combat, pour la médecine et pour les femmes. Pour noyer son terrible chagrin, c’est dans son travail que Suzanne se réfugie afin d’oublier. Elle prépare sa thèse, qu’elle publiera sous un nom d’emprunt.
À 47 ans, la voilà enfin libre d’exercer sa profession de façon indépendante afin de ne plus être sous la tutelle de son mari. Elle continue donc la chirurgie réparatrice en plein essor dans les années 1920 avec le retour des Gueules Cassées.

La chirurgie selon Suzanne, a une vocation sociale. Elle poursuit sa lutte pour l’émancipation des femmes.

Elle sillonne le monde, autant pour la chirurgie que pour créer comme aux États-Unis des clubs de soroptimists ( le nom signifie le meilleur pour les femmes, est un club service dont le recrutement est féminin ) .elle y rencontrera Adélaide Goddard, la fondatrice. Elle souhaite créer des clubs dans tous les pays du monde.

Merci à Leila Slimani et à Clément Oubrerie d’avoir remis en lumière la vie de Suzanne Noël, les mots et les illustrations mettent bien en valeur la situation et le contexte historique de sa vie.

J’ai aimé découvrir ce deuxième tome qui complète le premier, pour la mise en valeur de cette pionnière, militante qu’était Suzanne Noël.

Quatrième de couverture :

J’ai trop longtemps accepté de vivre et de travailler sous la tutelle de mes maris.
À présent, j’ai 47 ans et je ne dois plus rien à personne. Ensemble nous allons mener le combat d’une vie : permettre aux femmes d’être indépendantes et fortes. « 

A mains nues – Leila Slimani – Clément Oubrerie – Les Arènes – EAN : 9791037504661

Ce roman graphique entre dans le cadre du défi « Le Printemps des Artistes » proposé par Marie-Anne du blog  » La Bouche à Oreilles d’avril à juin 2022.

Jamais de Bruno Duhamel

Jamais ! Nous sommes à Troumesnil, localité de Normandie, sur la côte.
Madeleine, nonagénaire ne veut pas quitter sa maison, où elle a vécu avec son mari, aujourd’hui disparu. Jamais, elle ne renoncera à cette vie -là, à son indépendance, à son chat, Balthazar, et à tous ses souvenirs.

Mais voilà, réchauffement climatique oblige, montée des eaux, inondations, érosions bref, les falaises s’effritent, elles s’effondrent, par cailloux, par rochers, par pans entiers ! Peu à peu, la maison de Madeleine se rapproche dangereusement du bord.

Madeleine n’en démord pas, elle ne quittera Jamais sa maison. Elle ne veut pas aller en maison de retraite, dans une chambre avec vue sur la mer. Madeleine ne veut pas, elle est aveugle.

Le maire la somme de quitter ce lieu dangereux. Mais Madeleine a son caractère bien trempé, elle refuse.

J’ai aimé le dessin et les couleurs qui restituent parfaitement la douceur et la tendresse de cette histoire.  Madeleine est drôle et attachante, on la prend pour une invalide obstinée, alors que c’est une éternelle amoureuse. De plus c’est super drôle. La couverture quant à elle est tout à la fois, apaisante et pétillante.

L’auteur a su exploiter deux thèmes forts, le handicap associé à la vieillesse et l’écologie.

« Jamais » par Bruno Duhamel

Éditions Grand Angle (15, 90 €) – ISBN : 978-2-8189-4381-6

Quatrième de couverture

Face à une catastrophe naturelle, il faut une force de la nature. Madeleine, c’est les deux.
Troumesnil, Côte d’Albâtre, Normandie. La falaise, grignotée par la mer et le vent, recule inexorablement de plus d’un mètre chaque année, emportant avec elle
les habitations côtières. Le maire du village parvient pourtant, tant bien que mal, à en protéger les habitants les plus menacés. Tous sauf une, qui résiste encore
et toujours à l’autorité municipale. Madeleine, 95 ans, refuse de voir le danger. Et pour cause. Madeleine est aveugle de naissance.

En attendant Bojangles de Ingrid Chabert, Olivier Bourdeaut, Carole Maurel

C’est un univers particulier qui s’offre à nous, Georges et sa femme dansent dans le salon sur la chanson de Nina Simone, M. Bojangles , sous l’œil de Mademoiselle Superfétatoire, ce grand oiseau exotique. L’oiseau, qui souvent, est promené en laisse. L’enfant découvre le monde, leur monde où tout est parfait. Les parents reçoivent des amis, laissent le courrier s’accumuler, n’ouvrent pas les lettres.La mère est extravagante.

Mais à l’école , des règles strictes s’appliquent, l’enfant doit s’y soumettre. Une seule solution, l’enfant suivra l’école à la maison, sous la direction de son père.

Le narrateur est le petit enfant, le père intervient parfois dans cette histoire loufoque.L’amour unit tous les membres de la famille.

Les couleurs douces et chatoyantes des planches changent suivant les humeurs du personnage féminin. Sous cette joie de vivre, cette euphorie se cache la maladie, sournoise qui envahit , mais on l’oublie en écoutant l’air de Nina Simone.

Le lecteur retient l’évasion légère, le rythme musical, l’intense liberté des personnages et le merveilleux amour.

J’ai bien aimé la construction du récit qui se fait à deux voix .

Cette BD est un conte fantasque , un récit d’amour fou et tendre. Une écriture musicale où se cache dans un univers décalé, un drame à venir.


EAN : 9782368461099
104 pages
Éditeur : Steinkis Éditions (01/11/2017 )

Glenn Gould, une vie à contretemps de Sandrine Revel

Cette Bande-dessinée retrace la vie de ce célèbre pianiste canadien. Pourquoi a -t-il abandonné la scène ?

Ce génie du piano était un solitaire.

Sandrine Revel donne dans cette BD, des indices pour comprendre cet artiste hors du commun. Elle raconte sa chaise, assez basse, fabriquée par son père qu’il ne va jamais quitter alors qu’elle couine – cela s’entend sur certains enregistrements.

Mais aussi son piano fétiche, un Steinway 174, détruit par accident en 1957. Glenn Gould chantonnait quand il jouait, et perturbait certaines captations. Le livre n’oublie pas sa phobie de l’avion ou son besoin d’être toujours dans des pièces surchauffées.

Glenn Gould, né en 1932 à Toronto, donne ses premiers concerts dans les années 1950, avant d’arrêter de se produire en public en 1964 pour ne se consacrer qu’à son travail pour Radio-Canada. Il est l’une des premières personnalités à quitter volontairement la scène médiatique en pleine gloire. Comment un homme va t-il abandonner ses tournées pour se consacrer uniquement aux enregistrements ? Le psychisme de l’artiste est complexe, à la limite de l’autisme.

Avec un dessin subtil, une alternance habile dans le découpage, Sandrine Revel nous emmène avec finesse sur les pas du meilleur interprète des Variations goldberg de Bach. C’est un voyage dans le génie et la solitude.

J’ai lu cette BD dans le cadre du Printemps des artistes.