Tchékoslovaquie, Le lundi, c’est poésie !

Je renouvelle ma participation au Mois de l’Europe de l’Est, j’aime bien ce rendez-vous annuel qui me permet de sortir de ma zone de confort. J’aime découvrir de nouveaux auteurs.

Les jours que j’ai aimés

et qui se sont enfuis sur le dos des ciels rouges,

en les piquant avec l’éperon des étoiles,

couché à l’ombre du temps qui s’écoule

je voudrais les rappeler pour qu’ils reviennent.

Et surtout les premiers baisers

je sens encore leur goût sur mes lèvres,

les larmes amères comme les déceptions et la fleur d’absinthe

les douces tentations

dont nous avons conscience seulement

quand elles nous ont quittés depuis longtemps.

Jaroslav Seifert

Jaroslav Seifert, prix Nobel de littérature 1984. Poète vraiment national, qui a parfaitement incarné l’âme tchèque, qui a su merveilleusement exprimer les sentiments les plus intimes, la fuite du temps, l’amour, l’attachement à sa mère, à Prague, à son pays…

Jaroslav Seifert est né le 23 septembre 1901, dans le quartier ouvrier de Prague-Zizkov. Issu d’une famille pauvre, les problèmes sociaux l’inquiétaient beaucoup. Son premier recueil de poèmes, Ville en pleurs, Seifert l’a publié à 19 ans déjà. Le livre a été, justement, dédié aux ouvriers tchèques. Le jeune poète devient aussi membre du parti communiste, mais pas pour longtemps : en 1929, il en est exclu pour avoir protesté contre sa stalinisation croissante. Peu à peu, il crée son propre style qui le rendra célèbre : style plutôt classique, traditionnel, mais surtout musical, jouant sur la mélodie de la langue tchèque. Lorsqu’il publie, dans les années 30, les recueils lyriques et mélancoliques, la Pomme de ton sein, les Mains de Vénus et Adieu au printemps, Jaroslav Seifert est déjà considéré en Tchécoslovaquie comme un poète exceptionnel et renommé.

La poésie depuis toujours nous accompagne.

Comme l’amour,

comme la faim, la peste, la guerre.

Parfois mes vers furent sottise

que c’en est honteux.

Mais je ne cherche pas d’excuse à cela.

Je crois que chercher la beauté des mots

c’est beaucoup mieux

qu’occire, assassiner.

Ces poémes ont été traduits en français par Jacques Gaucheron. ( source Radio Prague )

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