Le lundi, c’est poésie : Mignonne, allons voir si la rose de Pierre de Ronsard

A Cassandre

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu’une telle fleur ne dure

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.

Pierre de Ronsard, Les Odes

Pierre de Ronsard, né en septembre 1524 au château de la Possonnière, près du village de Couture-sur-Loir en Vendômois, et mort le 27 décembre 1585 au Prieuré Saint-Cosme de Tours , est un des poètes français les plus importants du XVI siècle. « Prince des poètes et poète des princes »

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Dimanche gourmand !

Muffins aux courgettes et poivron ;

J’aime beaucoup préparer des muffins, ils peuvent être variés et j’en fais généralement plusieurs, afin de pouvoir en congeler et les sortir quand j’en ai besoin.

Pour 12 muffins ;

180g de farine – 3 œufs -10cl lait – 10 cl huile – 1/2 paquet de levure 2 courgettes – 1 poivron rouge – sel, poivre

J’ai râpé les deux courgettes.

J’ai épépiné le poivron et l’ai coupé en petits dés. Pour ceux qui ne le digèrent pas facilement, on peut le passer quelques minutes sous un grill, afin de pouvoir enlever la peau.

J’ai mélangé les dés de poivron avec les courgettes râpées. J’ai ajouté les œufs, le lait et l’huile , la farine avec la levure. Saler et poivrer. Mélanger bien le tout avant de verser dans les moules à muffins.

Enfourner et laisser cuire 20 minutes à 180 degrés. Servir avec une salade, le soir . Bon appétit !

 Allons voir chez Isabelle ce qu’elle a préparé.

Bon dimanche !

Rentrée Littéraire 2022, Stardust de Léonora Miano

« Stardust est le premier roman que j’aie composé dans l’intention de le faire publier. Écrit il y a plus de vingt ans, il relate un moment marquant de ma vie, cette période au cours de laquelle je fus accueillie dans un centre de réinsertion et d’hébergement d’urgence du 19ème arrondissement de Paris. J’étais alors une jeune mère de 23 ans, sans domicile ni titre de séjour. Mon souhait était surtout de me pencher sur ma vie à l’intérieur de ce foyer, de me libérer des histoires, des visages qui, plusieurs années après, continuaient de me hanter.

Mon avis

Par ce livre, Leonora Miano a osé publier sur ses années passées , à 49 ans, elle décide de sortir de ce silence qui la hante. La jeune Léonora, ici présente sous le nom de Louise, arrive de son Cameroun natal à 18 ans, pour étudier à Paris la littérature anglo-saxonne. Elle vit en couple, mais son compagnon ne peut plus assumer la vie à deux et bientôt à trois. Elle doit finalement quitter l’université , elle vient de mettre au monde , Bliss . Mais sans papier, sans domicile, sans carte de séjour, elle ne peut confier Bliss à personne. Le père de Bliss n’assume pas ses responsabilités, elle décide donc de le quitter. Elle se réfugie dans des hôtels minables, avant d’intégrer un premier centre d’hébergement d’urgence et de réinsertion , rue de Crimée à Paris.

Aujourd’hui comme hier, on peut entrer en France de façon tout à fait régulière et perdre le droit d’y résider. Les accidents de la vie poussent des personnes de toutes origines et conditions sociales dans le fossé de l’exclusion; »

Elle découvre ici des femmes désœuvrées, qui se sentent inutiles. Chaque femme a son histoire, mais elles doivent rentrer avant le couvre-feu, autrement elles dormiront dans la rue. Elle a vu mourir Véronique, Prudence et rencontrer le fantôme de Virginie.

Toutes ces femmes ont quitté leur pays pour des raisons diverses, et pour trouver un semblant de bonheur dans « cette France » qui fait tant rêver. Mais la réalité est toute autre, il faut se battre . Les assistantes sociales sont prises dans des démarches administratives qui ne sont pas simples. Ces femmes ressentent un sentiment d’abandon. Il leur est difficile de se construire une nouvelle vie.

Léonora Miano a transmis son passé, avec toute la révolte qu’elle a ressentie face à sa situation précaire.

Ce fut une lecture intéressante, pour comprendre le vécu de toutes ces femmes . Elle fait réfléchir sur les conditions d’accueil , sur les démarches administratives que doivent subir ces femmes. Les mères isolées sont plus exposées à la précarité . La résilience est possible, même si parfois le doute s’insinue. Il faut toujours persévérer. Comme l’a fait Louise

Stardust – Leonora Miano – Grasset – Parution 31/08/2022 – EAN : 9782246831839

Merci à NetGalley et aux Éditions Grasset de m’avoir permis de découvrir ce roman et son auteur.

#Stardust #NetGalleyFrance

Quelques citations :

« Il n’a fallu qu’un court laps de temps pour sentir le poids de la souffrance qui s’entassait là. Elle a vite compris qu’il faudrait s’en protéger le plus possible. »

Tout le monde sait où se trouve le fossé Tous les jours, on voit quelqu’un s’en approcher un peu trop près. On le regarde . De loin. Tendre la main, c’est déjà côtoyer l’abysse. Parfois cela arrive à ceux que l’on aime. Ça ne change rien. L’amour n’est pas toujours plus fort que la peur. Surtout celle-là de nos jours. La peur du déclassement. La terreur qu’inspire l’exclusion sociale.

Cela , je te le promets. Je marcherai debout. Et quand j’aurai marché, je signalerai ma présence à chacun. Pour que tu ne m’aies pas aimée en vain, rêvée en vain. Je ferai quelques chose. Et je serai libre.

Mhambe…

Tu ne peux me dire, à présent qui je suis. Il me faudra le découvrir. Je ne t’écrirai plus. Sache cependant qu’il ne s’écoulera pas une journée sans que je pense à toi. Pas une journée, sans que je pense à toi.

Ta poussière d’étoiles.

A propos de l’auteur ;

Léonora Miano est née en 1973 à Douala au Cameroun. Elle s’installe en France en 1991, d’abord à Valenciennes puis à Nanterre, pour étudier la littérature américaine. La première œuvre de Léonora Miano, L’intérieur de la nuit, reçoit un bon accueil de la critique francophone. Elle reçoit six prix : Les lauriers verts de la forêt des livres, Révélation (2005), le prix Louis-Guilloux (2006), le prix du premier roman de femme (2006), le Prix René-Fallet(2006), le prix Bernard-Palissy (2006), et le Prix de l’excellence camerounaise (2007). Le magazine Lire le qualifie de meilleur premier roman français de l’année 2005…….( source Wikipédia)

Rentrée Littéraire 2022, Le Château des trompe-l’œil de Christophe Bigot

1837, baie du Mont Saint-Michel. Le jeune Baptiste Rivière est convoqué au château d’Escreuil pour s’y faire dicter les dernières volontés de la propriétaire des lieux. Mais à son arrivée, le personnel se ligue pour lui interdire l’accès à sa chambre : Langlois, diabolique intendant du domaine, le vieux Simon, qui semble plus qu’un ordinaire jardinier, et même Séverine, la femme de chambre dont Baptiste cherche pourtant à se faire une alliée.
Pourquoi la baronne d’Escreuil se cache-t-elle ? Qui est vraiment cette ancienne comédienne, veuve d’un aristocrate guillotiné sous la Terreur ? Bravant les mises en garde, Baptiste s’aventure dans les plus sombres recoins du domaine. Mais les apparences sont trompeuses, et en cherchant la baronne, c’est sa propre vérité que Baptiste va devoir affronter.
Jouant sur les codes du conte gothique, du roman historique et du récit d’apprentissage pour mieux les subvertir, Le Château des trompe-l’œil offre une plongée vertigineuse et haletante dans les gouffres du passé et de l’âme humaine.
L’auteur : Christophe Bigot est professeur de lettres et écrivain. Son premier roman L’Archange et le procureur, paru chez Gallimard, a reçu cinq récompenses dont le Prix Mottart de l’Académie française. Ses romans explorent sa passion pour la révolution française et le XIXe siècle.

Dans le cadre du Challenge NetGalley, j’ai pu lire en avant-première ce livre  » Le Château des trompe-l’œil de Christophe Bigot .Je remercie NetGalley et les Éditions de La Martinière pour l’envoi de ce livre numérique. Je n’aurai certainement pas lu ce livre si ce n’était pas un challenge, d’élargir ses lectures proposé par NetGalley

Le roman débute dans la baie du Mont-Saint-Michel, en 1837, un jeune homme, clerc de notaire, Baptiste Rivière se présente au château d’ Escreuil. Il vient estimer les livres et les collections d’œuvres d’art se trouvant dans la bibliothèque, ainsi que le mobilier Il doit évaluer et constituer le testament de la Baronne. Elle vit dans ce lieu mais il n’a pas encore fait sa connaissance.

L’atmosphère est bizarre, personne ne semble enclin à présenter la Baronne qui ne quitte pas sa chambre. Elle serait souffrante depuis des années. Baptiste va même s’aventurer la nuit dans les couloirs pour tenter de l’apercevoir. Mais en vain.. Il se sent comme emprisonné dans ce château. Petit à petit nous allons apprendre l’histoire du château et de sa propriétaire avant, pendant et après la Révolution en suivant l’enquête que Baptiste essaie de mener.

Je ne suis pas une habituée de ce genre de roman gothique. Et pourtant je me suis prise au jeu . J’ai apprécié les illustrations qui accompagnent le texte. Elles sont de Yohann Propin et reflètent très bien l’ambiance de cette histoire. Des illustrations crayonnées sont intégrées au cœur du roman, et donnent une atmosphère encore plus lugubre.

Le vocabulaire, parfois cru sans être vulgaire, n’est pas destiné à tout public, ainsi que le contenu du roman.

Nous sentons peu à peu que ce château a de lourds secrets et peut-être est-il hanté ? L’histoire nous dévoile peu à peu si nos interrogations sont justifiées ou non ? Les personnages se révèlent peu à peu, ils ont pour beaucoup une double personnalité . Baptiste qui ose s’aventurer dans les couloirs sombres du château, se trouve confronté à lui-même. Le Château des trompe-l’œil offre une plongée vertigineuse et haletante dans les gouffres du passé et de l’âme humaine.

Ce roman est à la fois un conte gothique et un roman historique. j’ai aimé l’intrigue et le concept historique. Je trouve que le titre est approprié , car le contenu est empli de faux-semblants et de trompe l’œil.

Je ne peux pas tout dévoiler, mais vous devrez attendre avant de pouvoir vous procurer ce livre car il ne sort que le 26 aout 2022.

Le Château des trompe-l’œil de Christophe Bigot – Éditions de la Martinière – Parution ; 26/08/2022

EAN : 9791040110422

A propos de l’auteur ;

Christophe Bigot est un enseignant et écrivain français. Né en 1976, ce normalien est également titulaire d’une agrégation de lettres. Fasciné par la Révolution française, il y consacra deux de ses romans.

En parallèle de son œuvre littéraire, Christophe Bigot exerce le métier d’enseignant dans un premier temps à Caen avant de rejoindre Paris.

« L’Archange et le Procureur » a reçu le Prix Mottart de l’Académie Française en 2008, le prix La Fayette, le prix des lycéens de la ville de Caen, le prix Océanes du roman d’histoire et d’aventures de la ville du Havre et le prix Jeune Talent de la ville de Saint-Germain-en-Laye.

Challenge Thrillers et Polars chez Sharon du 12 juillet 2022 au 11 juillet 2023 – Lecture N 3

Avant que le monde ne se ferme de Alain Mascaro

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Anton Torvath est tzigane et dresseur de chevaux. Né au cœur de la steppe kirghize peu après la Première Guerre mondiale, il grandit au sein d’un cirque, entouré d’un clan bigarré de jongleurs, de trapézistes et de dompteurs. Ce  » fils du vent  » va traverser la première moitié du  » siècle des génocides « , devenant à la fois témoin de la folie des hommes et mémoire d’un peuple sans mémoire. Accompagné de Jag, l’homme au violon, de Simon, le médecin philosophe, ou de la mystérieuse Yadia, ex-officier de l’Armée rouge, Anton va voyager dans une Europe où le bruit des bottes écrase tout. Sauf le souffle du vent. A la fois épopée et récit intime, Avant que le monde ne se ferme est un premier roman à l’écriture ample et poétique. Alain Mascaro s’empare du folklore et de la sagesse tziganes comme pour mieux mettre à nu la barbarie du monde.

Tout commence dans la steppe, dans le cercle des regards qui crépitaient avec le feu de camp. La voix du violon de Jag planait par dessus l’hiver immobile qui parfois arrêtait le cœur des hommes . Ainsi le vieux Johann était il mort trois jours plus tôt. Jamais il ne connaîtrait l’enfant à venir.

C'est un long voyage que nous propose Alain Mascaro, dans son premier roman. Une belle plume empreinte de poésie qui nous conte la vie de ce peuple tzigane, bien souvent méconnu. C'est un voyage à travers les pays, l'Histoire et les peuples.

Tout débute dans la steppe kirghize, dans un cirque, le cirque Torvath celui où Anton nait et grandit . Membre de la communauté tzigane, “fils du vent” et dresseur de chevaux, on lui annonce que sa destinée sera d’être la mémoire de son peuple nomade, de leur folklore et culture si particulière.

Ainsi, il traverse l’Europe en guerre, il sera accompagné de trois personnes Jag, le violoniste, qui prend Anton sous son aile. Il lui apprend à utiliser les plantes médicinales, à observer le monde qui l’entoure mais également, à lire et à comprendre le pouvoir des mots.

Dans la Kumpania, on se méfiait beaucoup de ceux qui savaient lire. Les livres étaient des prisons pour les mots, des prisons pour les hommes. Les premiers comme les seconds n’étaient libres qu’à virevolter dans l’air ; ils dépérissaient sitôt qu’on les fixait sur une page blanche ou un lopin de terre .

Simon, le médecin philosophe, avec sa complicité, Anton échappe à la mort, il prend l’identité d’un juif décédé. et Yadia, ancienne officier de l’Armée rouge. Ils seront témoins d’une époque troublée où la violence règne , où il n’est plus possible de voyager. Les Nazis interdisent aux Tziganes de travailler. Malgré cela , Anton veut continuer C’est une épopée pleine de rebondissements à travers de nombreux pays secoués et meurtris, mais Anton est toujours à la recherche de la beauté du monde, visible à qui sait la voir.

Rares sont les romans français qui abordent le « Porajmos », le génocide tzigane perpétré par les nazis et leurs alliés, et qui nous rappellent à quel point les peuples nomades ont été incompris dans leur volonté d’être, à la fois, de partout et de nulle part et d’avoir pour seul abri le toit du monde.

Si les fils du vent parcourent la peau du monde, ce n’est pas pour le simple plaisir d’aller d’un endroit à un autre ou pour simplement connaître l’errance ; c’est une façon de dire que leur pays n’est pas ici ou là, pour la simple raison qu’il n’est nulle part, en tout cas pas enclos entre des frontières ! Nous ne sommes que de passage, comprends-tu ?

L’auteur fait entendre la voix de ces oubliés de l’Histoire à travers ce chant empli de douleur et d’espoir. Un chant des errants surgi du passé et qui résonne pourtant étrangement en nous, tant il fait écho aux temps que nous vivons.

Avant que le monde ne se ferme est à la fois un hommage vibrant au peuple tzigane, une ode à la liberté, une leçon de fraternité et une dénonciation de la folie des hommes. Une très belle découverte que ce premier roman mélancolique et puissant, qui donne à méditer .

Avant que le monde ne se ferme – Alain Mascaro – Éditions Autrement – EAN : 9782746760899 – Parution 18/08/2021 –

Alain Mascaro est professeur de lettres, il a tout plaqué il y a deux ans pour voyager avec sa compagne.
Il a obtenu le prix Pégase de la nouvelle 1990 et 1992 et le prix Club Internet Publibook pour « La Sourate de la Répudiation » en 2001.
L’auteur a reçu pour son premier roman « Avant que le monde ne se ferme » le Prix Première Plume et Talents Cultura 2021.

Vous pouvez suivre les voyages d’Alain Mascaro sur son site ; Transhumances.eu

L’été de Charles Cros

En été les lis et les roses
Jalousaient ses tons et ses poses,



La nuit, par l’odeur des tilleuls
Nous nous en sommes allés seuls.

L’odeur de son corps, sur la mousse,
Est plus enivrante et plus douce.

En revenant le long des blés,
Nous étions tous deux bien troublés.

Comme les blés que le vent frôle,
Elle ployait sur mon épaule

Charles Cros.

Dimanche gourmand !

Recette prise sur le blog d’ Isabelle : Une ribambelle d’histoires

Cette recette provient du livre :

Ingrédients pour les naans : 250 g de farine, 1 pot de yaourt bulgare (fromage blanc pour moi), 1 sachet de levure de boulanger, 90 cl d’eau, 2 cuillères à soupe d’huile, 1 demi cuillère à café de sel, 1 cuillère à café de sucre

Délayer la levure dans un petit peu de lait à peine tiédi.

Mélanger la farine, le sel et le sucre.

Faire un puit, verser le yaourt, la levure, l’huile, mélanger, ajouter l’eau petit à petit jusqu’à obtenir une pâte souple et non collante.

 

Former une boule et laisser reposer au moins une demi-heure.

Pâte de fruits secs : 40 g de noix de cajou, 80 g de noix de coco râpée, 40 g d’amandes, 40 g de raisins

Isabelle a utilisé du muesli, je vais prendre ce que j’ai, des noisettes de mon jardin ( de l’an passé), de la noix de coco .

J’ai ajouté des raisins secs , et mixé le tout .

On reprend ensuite notre pâte à naans :  former plusieurs petites boules,  déposer au centre de chacune un peu de pâte de fruits sec, replier les bords de façon à l’enfermer. puis étaler la boule pour former une galette de 2 à 3 mm d’épaisseur.

Faire chauffer dans une poêle de l’huile végétale, et faire cuire les galettes de chaque côté. Attention, à ne pas les brûler ! 

Nous les avons mangés avec une salade, ils furent très appréciés.

Merci pour cette recette ! Allons voir chez Isabelle ce qu’elle a préparé.

Les ailes collées de Sophie de Baere

« Sa poésie à Paul, c’était Joseph. Et Joseph n’était plus là. »
Suis-je passé à côté de ma vie ? C’est la question qui éclabousse Paul lorsque, le jour de son mariage, il retrouve Joseph, un ami perdu de vue depuis vingt ans.
Et c’est l’été 1983 qui ressurgit soudain. Celui des débuts flamboyants et des premiers renoncements. Avant que la violence des autres fonde sur lui et bouleverse à jamais son existence et celle des siens.
Roman incandescent sur la complexité et la force des liens filiaux et amoureux, Les ailes collées explore, avec une sensibilité rare, ce qui aurait pu être et ce qui pourrait renaître.

Mon avis :

Ce roman, je l’ai écouté. C’est ma première rencontre avec cet auteur. La voix de Bernard Gabay m’a touchée. Il a transmis les sentiments des personnages et les nuances de la narration sans excès.

Le jour de son mariage, Paul a eu une surprise concoctée par sa femme. Cette surprise , elle ne le sait pas, est un cadeau empoisonné. Elle a choisi de rassembler les amis de Paul perdus de vue depuis longtemps, collègues, amis, voisins et collégiens, parmi ceux-ci se trouve Joseph. Les souvenirs affluent . L’été 1983 refait surface…

Paul fut un enfant mal aimé, non désiré, un père trop souvent absent. Sa mère fuit la réalité et se réfugie dans l’alcool pour oublier son mari absent ou parti conquérir d’autres femmes. Paul et sa sœur, Cécile sont délaissés. La vie de famille n’existe pas. Paul souffre, il est bègue A l’école il est la risée des autres enfants.

Et un jour sur la plage, il y a la rencontre avec Joseph. Joseph semble libre et heureux . Et pourtant sa mère mène une vie de bohème, fume de la drogue. Et un père qu’il voit peu, absent . Paul va découvrir la vie avec lui, une vie est lumineuse. Joseph lui apprend la joie de vivre, le bonheur tout simplement. L’amitié se tisse entre les deux garçons . Grâce à lui, Paul ne fut plus le bègue que l’on chahute. Il fut apprécié.

Avant, avec ses camarades du collège, Paul portait une distance de protection.  Avec Joseph, les choses s’avéraient bien différentes. Questions qui tracassent, envies qui taraudent : Paul vivait enfin sa personnalité au grand jour. Enfin il déployait ses ailes…

Mais un jour, se croyant seuls, un baiser fut échangé lors d’une soirée d’ anniversaire, et là les deux adolescents furent surpris par d’autres adolescents. L’enfer commence. Joseph disparaît et Paul subira les insultes, les harcèlements. Il fut mis à l’écart dans l’indifférence générale.

Les chapitres sont courts, bien rythmés.

Sophie de Baere a su décrire les émois amoureux, elle a mis l’accent sur la recherche d’identité chez les adolescents.L’auteur dénonce, à travers le personnage de Paul, le harcèlement scolaire et l’homophobie.

J’ai découvert cet auteur , je vais chercher ses autres romans, afin de la connaître mieux.

Merci à NetGalley et aux Éditions Audible de m’avoir permis de découvrir ce roman et son auteur.

#LesAilescollées #NetGalleyFrance

Sophie de Baere a choisi deux titres pour ses deux parties de roman, la première en 1983, correspondant à l’adolescence de Paul : » Here comes the sun » et la seconde « The last rose of Summer  » pour l’âge adulte en 2003, avec une interprétation de Nina Simone.

Bernard Gabay est un acteur français d’origine espagnole, né le 18 mai 1963 à Paris. Il débute au cinéma sous le pseudonyme de Bernard Brieux.

Très actif dans le doublage, il est notamment connu pour être la voix française régulière de Robert Downey Jr., Andy García, Antonio Banderas1, Viggo Mortensen et Ralph Fiennes, ainsi qu’une voix récurrente de Ray Liotta, Gary Sinise, John Leguizamo et Benicio del Toro.

Sophie de Baere est diplômée en lettres et en philosophie. Après avoir habité à Reims puis à Sydney, elle s’est installée comme enseignante près de Nice. Elle est également auteure, compositrice et interprète de chansons françaises. Elle a publié en 2018 son premier roman, La Dérobée puis Les Corps conjugaux en 2020 et Les Ailes collées en 2022. 

Rentrée littéraire 2022, Insoluble de James Patterson

Depuis l’assassinat de sa sœur (Invisible, L’Archipel, 2016), Emmy Dockery, analyste au FBI, ne cesse d’identifier des crimes impunis là où ses collègues concluent à des morts accidentelles.
À travers le pays, des sans-abri ou les personnes qui leur viennent en aide meurent sans que personne ne s’émeuve. Sauf Emmy, persuadée qu’un tueur est aux manettes. Un homme qui, selon son enquête, se déplace en fauteuil roulant.
Pendant ce temps, Citizen David défraie la chronique. Ce justicier fait sauter le siège d’entreprises qu’il estime manquer d’éthique. Ne laissant aucun mort derrière lui, il s’attire les faveurs du public. Jusqu’au jour où il fait exploser, à Chicago, un centre d’accueil pour SDF. Bilan : près de deux cents morts.
Parallèlement, l’ex-agent Harrison Bookman est chargé par une huile du FBI de surveiller Emmy, son ancienne petite amie, suspectée d’être la taupe qui livre des informations confidentielles à la presse au sujet de Citizen David. Mais quelqu’un d’autre surveille Emmy. L’observe, l’épie… Et attend le moment opportun pour frapper !

Mon avis :

En demandant ce livre je n’avais pas vu qu’il y avait un premier livre de Patterson, le premier tome est « invisible » , dans celui-ci débutent les enquêtes d’Emmy Dockery.

Emmy est analyste au FBI, elle travaille de chez elle. Son lieu de travail est inconnu pour préserver sa sécurité. Elle cherche en vain, elle s’est aperçue qu’un tueur en série , agit toujours depuis des années. Il s’en prend aux personnes faibles, qui sont dans la précarité., et à leurs aidants.

Cet homme serait en fauteuil roulant. Il a réussi à envoyer des mails à Emmy.

« Chère Madame Dockery, je peux vous appeler Emmy ? Félicitations pour avoir attrapé Graham mais – j’espère que vous le savez –, il en existe plein d’autres pires que lui encore en liberté. Moi, par exemple. »

Emmy est perturbée, elle ne sait plus où donner de la tête. Elle a arrêté Graham, mais d’autres morts surviennent. Il n’était pas le seul tueur en série. Elle est persuadée que le tueur ne cesse de se déplacer, et il agit dans n’importe quel état des USA. Elle va donc elle aussi, aller à la rencontre d’autres enquêteurs dans d’autres états.

Une explosion a lieu en pleine nuit d’un hébergement de SDF, est-ce le même tueur ou un autre ?

Que de questions à résoudre pour Emmy, elle se trouve dans une position ambiguë, doit -elle continuer cette enquête ou se préserver , filer le parfait amour avec Books, son co-équipier ? Elle renonce et continue son enquête, parfois au péril de sa vie.

J’ai apprécié la lecture de ce thriller, je fus prise dans l’action , je suis allée de découverte en découverte et la fin est surprenante…

MeMerci à NetGalley et aux Éditions de l Archipel qui m’ont permis de découvrir ce roman et ses auteurs.rci à NetGalley et aux Éditions de l Archipel qui m’ont permis de découvrir ce roman et ses auteurs.

Insoluble – James Patterson – David Ellis – Traducteur Pierre Brévignon -Éditions de L’Archipel – EAN : 9782809843088 – Parution : 25/08/2022

Merci à NetGalley et aux Éditions de l Archipel qui m’ont permis de découvrir ce roman et ses auteurs.

#Insoluble #NetGalleyFrance

James Pattersson : Né à Newburgh, État de New York , le 22/03/1947. Il est diplômé de l’Université Vanderbilt. Publicitaire de profession, il travaille chez J. Walter Thompson d’abord comme rédacteur, puis devient directeur général en 1990. En 1996, il démissionne pour se consacrer entièrement à l’écriture. I

David Ellis : Né à Chicago , 1967. Diplômé de la Northwestern Law School en 1993, David Ellis est avocat dans un cabinet privé de Chicago, sa ville natale. Auteur de plus de dix romans, il est considéré aux États-Unis comme la nouvelle star du thriller judiciaire et salué par une critique unanime. Son premier roman a reçu le prix Edgar Allan Poe, dans la catégorie Meilleur Premier roman.

Challenge Thrillers et Polars chez Sharon du 12 juillet 2022 au 11 juillet 2023 – Lecture N 3

Rentrée Littéraire 2022, Dis-moi pour qui j’existe de Abdourahman A.Waberi

Présentation de l’éditeur ;

Aden est un professeur épanoui et un père heureux.
Mais la maladie subite de sa fille réveille des souffrances anciennes. Lui aussi, enfant, est tombé malade et soudain, son corps se souvient de tout : de la vie à Djibouti, du garçon solitaire qu’il était, de la seule douceur d’une grand-mère, du réconfort des livres.
Chaque jour, il téléphone et écrit à sa fille. Il lui raconte les paysages de sa jeunesse, convoque les mânes de ses ancêtres, faiseurs de pluie ; elle lui parle de son quotidien, l’impatience de courir à nouveau. Le père retranscrit leurs mots pour garder une trace de la lutte et vaincre le mal grâce à ce qu’ils ont de plus précieux : l’espoir.

Mon avis :

J’ai retrouvé avec plaisir l’écriture de Abdourahman A.Waberi, c’est la première fois qu’il se confie, qu’il écrit une auto-fiction. Il nous parle de sa vie passée, et de sa vie présente, avec sa fille, Béa qui connait comme lui les affres d’une maladie.

Écrire un livre c’est prolonger une vibration profonde et souterraine ; lorsqu’on met le doigt sur la corde, beaucoup.sa vibration s’arrête, de nombreuses personnes m’ont aidé à maintenir la résonance vivante, palpitante.

Ce livre révèle la bienveillance, l’amour d’un père à sa fille. Nous allons lire alternativement les récits de vie de Aden, le papa et de Béa, sa fille, sous la plume poétique et charmeuse de Abdourahman A.Waberi.

Aden, né à Djibouti, il a passé son enfance avec sa grand mère qu’il a surnommée Cochise en hommage au grand chef indien. Sa mère ne sait que faire de ce petit qui pleure et qui souffre. Son père rentrait tard le soir, et ne s’occupait guère de son enfant. Quand il est rentré à l’école, il est affublé de toute sorte de surnom.A sept ans une maladie fut diagnostiquée, poliomyélite. Il ne sera pas comme les autres enfants, il vivra toujours avec un handicap.

Aden est nostalgique de sa vie passée à Djibouti. Il raconte beaucoup . Il souhaite transmettre à sa fille, l’amour des livres, mais aussi son amour pour cette belle langue française, qu’il chérit. Il aimait emprunter des livres à la bibliothèque , afin de pouvoir rêver.Il lui dira que ce sont les livres qui lui ont permis des voyages, d’échapper à la souffrance tant morale que physique. Il offre un beau cadeau à sa fille, le récit de sa vie, toute en poésie.

Alternativement, le récit d’ Aden est coupé par celui de Béa.

Béa se bat se bat contre la maladie qui l’empêche de marcher, de vivre comme une petite fille. Elle est entourée de parents aimants. Même si son papa vit la plupart du temps à Washington, elle échange soit par écrit, soit en direct avec lui. Bien qu’ayant seulement 7 ans, Béa est lucide. Elle ne vit pas comme les autres petites filles. Elle est entourée de bienveillance et d’amour.

Cette belle leçon de transmission révèle que la littérature est aussi un art.

J’ai aimé ce livre, en savoir un peu plus sur cet homme. Je l’ai rencontré il y a quelques années, et j’avais lu certains de ses livres. Ce livre révèle une belle histoire de famille , de génération, et surtout de nos origines.

Merci à NetGalley et aux Editions JC Lattés , de m’avoir permis de découvrir cette auto-fiction de Abdourahman A.Waberi .

#Dismoipourquijexiste #NetGalleyFrance

Abdourahman A. Waberi a « l’ identité multiple ». Né français en 1965 à Djibouti, alors toujours sous l’autorité de la France, il se retrouve djiboutien au moment de l’indépendance du pays en 1977. Étudiant puis professeur d’anglais dans l’hexagone, il recouvre la nationalité française après son mariage en 1991 en Normandie. Critique politique proche de l’opposition, il garde des rapports complexes et tendus avec la République de Djibouti et ses publications, engagées, dénoncent avec virulence les déchirements et les errances d’un pays à la dérive, ( Source – Étonnants Voyageurs)

Extraits :

Aden :Écrire c’est dérober du temps à la routine, si écrire c’est tourner le dos à la vie pour la plupart des gens, pour moi c’est tout le contraire. L’écriture est le terreau où mes jours sont plantés, l’humus où la poudre de mes os est jetée. Et le silo où l’or de mes Songes est enfoui. Écrire c’est ouvrir un atelier permanent pour apprendre à vivre, page après page, jour après jour.

Papa,Aujourd’hui, j’ai eu une journée super ennuyeuse. Je n’aime pas les mercredis. On a attendu longtemps le passage du médecin et il n’est arrivé qu’à 14 heures. C’était un nouveau. Il avait une casquette ridicule, je crois qu’il est chauve mais il a quand même une petite mèche qui lui tombe sur le front en virgule. Il m’a pris la température. Puis, il n’a rien dit, et il ne m’a rien donné. Maman est presque fâchée mais je crois qu’elle est surtout morte d’inquiétude. On a attendu longtemps pour rien. Nous étions comme deux petites mouches prises dans une toile d’araignée. Ma journée a été super ennuyeuse jusqu’au bout.

Buongiorno mio papa ,Mamma est contente. Elle dit qu’elle sort la tête de l’eau depuis que la nonna est avec nous. Hier, elle nous a laissées ensemble. Nous nous sommes bien débrouillées. La présence de la nonna et les histoires sur ta grand-mère me font du bien, pense-t-elle. Elle dit que depuis que je ne peux plus quitter cette foutue chambre, je m’accroche à tout ce que je peux. Que j’adorerais quitter cet hôpital qui est une sorte de prison mais que je haïrais par-dessus tout retourner dans la poussette que j’ai utilisée quelques années plus tôt parce que je suis incapable de marcher. Parce que mes articulations ne me laissent pas d’autre choix. Pas moyen de faire quelques pas avec mes genoux douloureux, mes chevilles enflées et mes hanches bloquées. Quand je retournerai dans la poussette, j’avalerai toute sa honte. Je préférerais affronter le regard stigmatisant des autres enfants que de mettre un pas mal assuré après l’autre. Me tenir toute droite me demanderait une grande énergie. D’où la poussette à ressortir du garage. D’où les réflexions stupides de certains voisins : « À son âge, en poussette ? »

Dis-moi pour qui j’existe Abdourahman A.Waberi Editions JC Lattés – 24 août 2022 – ISBN – 9782709669445

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