Le Grand Monde de Pierre Lemaître

La famille Pelletier.
Trois histoires d’amour, un lanceur d’alerte, une adolescente égarée, deux processions, Bouddha et Confucius, un journaliste ambitieux, une mort tragique, le chat Joseph, une épouse impossible, un sale trafic, une actrice incognito, une descente aux enfers, cet imbécile de Doueiri, un accent mystérieux, la postière de Lamberghem, grosse promotion sur le linge de maison, le retour du passé, un parfum d’exotisme, une passion soudaine et irrésistible. Et quelques meurtres.
Les romans de Pierre Lemaitre ont été récompensés par de nombreux prix littéraires nationaux et internationaux. Après sa remarquable fresque de l’entre-deux-guerres, il nous propose aujourd’hui une plongée mouvementée et jubilatoire dans les Trente Glorieuses.

L’action se passe après la seconde guerre mondiale, au début des « Trente Glorieuses » Elle débute à Beyrouth où la famille Pelletier, d’origine française, fête l’anniversaire traditionnel de leur savonnerie. La famille Pelletier a trois fils et une fille. Aucun enfant ne veut reprendre l’affaire familiale. Le fils aîné , Jean à qui rien ne réussit, il avait tenté de travailler avec son père. Mais c’est un échec , comme son mariage , sa femme Geneviève est une tête à claques…

Il a décidé de fuir à Paris, où il rejoint François. Celui-ci devait entrer à Normal Sup , mais finalement trouve un emploi dans un petit journal, où il publiera dans les rubriques  » faits divers ».

Le dernier fils, Étienne ira à Saïgon, retrouver l’homme de sa vie, Raymond, son beau légionnaire, parti au combat. Embauché à l’Agence des monnaies, Étienne découvre un trafic lucratif connu de tous (ce qui deviendra, quelques années plus tard, l’affaire des piastres) et décide donc d’en profiter tout en poursuivant ses recherches à propos de Raymond. Mais sa curiosité le perdra.

L’erreur serait de croire que Saïgon est une ville. C’est un monde à part entière. La corruption, le jeu, le sexe, l’alcool, le pouvoir, tout s’y donne libre cours sous l’autorité de la déesse absolue, celle que tout le monde révère, à savoir Sa Majesté la Piastre !

Et Hélène, la petite dernière qui ne rêve que de quitter Beyrouth et ses parents.

Pierre Lemaître nous propose un voyage de Beyrouth à Paris, et de Paris à Saïgon. C’est surtout une saga familiale, où l’auteur nous immerge dans la finance indochinoise, la presse parisienne et le négoce de tissus, pendant le déroulement d’une enquête sur le meurtre sordide d’une jeune actrice de cinéma.

Il intègre la grande Histoire à la petite, avec son lot de personnages truculents, affairistes ou tout simplement, petits, perdus dans un univers qui bascule. Le grand Monde est à la fois un roman historique, mais aussi un roman psychologique et social.

Cette histoire ne se finit pas là, nous aurons la suite dans deux autres tomes !

Bonne lecture !

Quelques citations ;

La paix, c’est quand même mieux que la guerre…

Ça dépend. Parce qu’il y a guerre et guerre. Par exemple, en France, les gens se foutent complètement de ce qui se passe ici (Indochine) parce qu’il n’y a que des militaires de carrière. Tant que les appelés du contingent ne viendront pas crever dans les rizières, pour les Français, la paix ou la guerre, ça sera la même chose, parce que ça ne change rien à ce qu’ils ont dans leur assiette.

Le peu qu’ils nous donnent, c’est uniquement pour nous rabaisser…Nous faire comprendre qu’ils ont de l’argent et que nous n’en avons pas.
La critique de Geneviève, aussi injuste que basse, étouffa Jean, mais ce qui l’empêcha de répondre c’était la nouveauté.
Jamais encore elle ne s’était permis un reproche si frontal.

Le Grand Monde – Pierre Lemaître – Éditions Calmann-Lévy – Parution : Janvier 2022 –

EAN : 9782702180815 – 592 pages

Challenge Pavé de l’été ; Sur mes brizées

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