A une tulipe de François Coppée

Ô rare fleur, ô fleur de luxe et de décor,
Sur ta tige toujours dressée et triomphante,
Le Velasquez eût mis à la main d’une infante
Ton calice lamé d’argent, de pourpre et d’or.

Mais, détestant l’amour que ta splendeur enfante,
Maîtresse esclave, ainsi que la veuve d’Hector,
Sous la loupe d’un vieux, inutile trésor,
Tu t’alanguis dans une atmosphère étouffante.

Tu penses à tes sœurs des grands parcs, et tu peux
Regretter le gazon des boulingrins pompeux,
La fraîcheur du jet d’eau, l’ombrage du platane ;

Car tu n’as pour amant qu’un bourgeois de Harlem,
Et dans la serre chaude, ainsi qu’en un harem,
S’exhalent sans parfum tes ennuis de sultane.

François Coppée

Bouquet de tulipes

Huile sur toile, Musée de l’Orangerie.

Pierre – Auguste Renoir – source Wikipédia

Ce poème entre dans le cadre du défi « Le Printemps des Artistes » proposé par Marie-Anne du blog  » La Bouche à Oreilles d’avril à juin 2022.

Publicité

Abîmes de Sonja Delzongle

Janvier 1999. Viktor Mendi, un homme d’affaires, et son épouse s’écrasent avec leur avion de tourisme dans le massif pyrénéen du Mont-Perdu, à la frontière franco-espagnole.
Vingt-quatre ans plus tard, leur fils, Antoine, arrive dans la région. Auparavant en fonction chez les chasseurs alpins, il vient d’obtenir sa mutation dans la gendarmerie du village natal de son père.
Très vite, sa supérieure, la redoutable capitaine Elda Flores, comprend que sa nouvelle recrue lui cache quelque chose. Quel secret obsède Antoine ? D’où lui vient cette défiance envers les habitants du village ? Quels liens entretient-il avec la communauté qui vit en autarcie dans la forêt voisine, et notamment avec .la mystérieuse Miren ?
Lorsqu’un berger découvre dans son pré sept bonhommes de neige disposés autour du message « Ont vous auras », tracé dans la poudreuse, le village est saisi d’effroi.

Après une année d’absence, elle était enfin revenue se nichant partout dans la vallée de ces Hautes-Pyrénées. La neige. Lourde, compacte, dense, de la belle poudreuse.

Une ambiance dans le froid voilà ce que nous propose Sonja Delzongle dans son dernier roman  » Abimes  » , dès les premières pages elle nous glace le sang. . Ce coin des Pyrénées n’est pas fait pour les âmes sensibles.

Janvier 1999 Viktor Mendi, un homme d’affaires et son épouse s’écrasent avec leur avion de tourisme dans le massif pyrénéen du Mont-Perdu. Vingt-quatre ans plus tard, un berger découvre un cercle de bonhommes de neige accompagnés d’un message malveillant .
En même temps, leur fils Antoine, arrive dans la région, muté dans la gendarmerie du village, pour enquêter sur la mort de ses parents.

Nous sommes dans la montagne . Si la neige est blanche, les personnages qu’elle a mis en scène ne le sont absolument pas. Au Mont-Perdu il y a le village et à côté vit une communauté en totale autarcie dans la forêt . Tous ont des secrets et sous la neige sont ensevelis des secrets, et peut-être aussi des cadavres. L’intrigue est glaciale.

Le lecteur vit au gré des aventures, il va de péripétie en péripétie. Les chapitres courts s’enchaînent, l’écriture est maîtrisée et tellement addictive.L’auteur nous entraîne au bord de ces « Abîmes » où chacun risque de tomber.

Sonja Delzongle attache toujours autant d’importance à la nature et à l’écologie, thèmes forts que l’on retrouve dans chacun de ces thrillers.

Ce fut un bon moment de lecture.

Je remercie vivement l’Opération Masse Critique de Babelio et les Éditions Denoël pour ce partenariat.

Abîmes – Sonja Delzongle – EAN : 9782207163788- Denoël (16/02/2022)

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°24]


Animation originale !

Il y a quelques semaines, mon mari et moi avons participé à une animation originale.

Le restauthèque de la Compagnie Casus Délires stationnait dans une petite ville de la Manche, à l’occasion des 20 ans de la médiathèque.

Le principe est simple : vous commandez votre texte auprès du food truck, un comédien le prépare et vous repartez avec votre commande. Quand la culture s’emporte même à la maison !

Notre menu se composait :

Mise en bouche: Phylactère –

 

  • La Martine Scarole
  • Il y avait là rien de très extraordinaire d’entendre le lapin marmonner : « Oh : Mon Dieu ! Mon Dieu ! Je vais être en retard.
  • O temps , suspends ton vol, et vous heures propices, suspendez votre cours.
  • Avec le temps va tout s’en va
  • Vienne la nuit sonne l’heure; les jours s’en vont, je demeure »

Yaourt maison Chocolat Tous les matins il achetait son p’tit pain au chocolat . La boulangère lui souriait, il ne la regardait pas . Et pourtant la vie était belle. Les clients ne voyaient qu’elle. Il faut dire qu’elle était vraiment très croustillante. Autant que ses croissants . Et elle rêvait mélancolique. Le soir dans sa boutique. A ce jeune homme distant.

Il fallait bien sur deviner la définition de la mise en bouche, les différents extraits de la Martine Scarole et le Yaourt Maison.

A vous de chercher !!!

L’horizon d’une nuit de Camilla Grebe

N’ayant pu obtenir le livre numérique, j’ai demandé le livre audio, je remercie NetGalley et les éditions Audiolib d’avoir répondu à ma demande. Deux voix vont se succéder tout au long du livre, celle de Marie Bouvier et celle de Philippe Spiteri.

Dans sa grande maison aux abords de Stockholm, Maria aime sa famille recomposée avec son nouveau mari Samir, son petit Vincent, si fragile et attachant, et sa splendide belle-fille Yasmin, qui couvre ce dernier d’amour.
Par une terrible nuit d’hiver, Yasmin disparaît près de la falaise, mais aucun corps n’est jamais retrouvé.
Bientôt, tout accuse Samir. Après tout, n’avait-il pas une relation conflictuelle avec sa fille ?
Maria ne peut y croire, mais petit à petit, le doute l’envahit… Les inspecteurs Gunnar Wijk et Ann-Britt Svensson sont chargés de l’enquête. Jamais faux-semblants et mensonges n’auront autant régné.

Camilla Grebe revient avec un nouveau roman policier, qui met en scène plusieurs personnages, Maria et son fils ,Vincent garçon trisomique et Samir et sa fille Yasmin, une famille recomposée . Chacun mène sa vie. Ils habitent tous dans la maison de Maria, en banlieue de Stockholm . Un soir d’hiver, Yasmin ne rentre pas, elle disparaît au bord d’une falaise, l’inquiétude est là . Tout accuse Samir, son père de l’avoir tuée, mais aucune trace de son corps. Elle avait des rapports conflictuels avec lui.

L’auteur nous livre alors trois versions des faits, chacun avec son ressenti. Mais chacun raconte des histoires, pour qui, pourquoi ? Chacun ment , a -t-il peur de la vérité ? Seul Vincent, l’enfant trisomique dit sa vérité, telle qu’il la voit, il ne cache rien.

La construction est intéressante, on est en plein drame familial, chacun cache quelque chose, Progressivement, je vais être prise au jeu, qui est le coupable ? On va de surprise en surprise, et la fin est bluffante.

Encore une belle découverte que ce dernier livre de Camilla Grèbe. Un livre qui aborde les préjugés racistes et leurs conséquences. Comme souvent avec Camilla Grebe on retrouve la thématique des violences faites aux femmes mais aussi ici du racisme, de la religion qu’elle aborde avec justesse .J’ai aussi apprécié que le père soit français d’origine arabe, c’est suffisamment rare dans les polars nordiques pour être noté. La fin reste bien amenée et la vérité douloureuse. Je vous souhaite une bonne lecture.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°23 ]

La danse de nuit de Marceline Desbordes-Valmore

Ah, la danse ! La danse


Qui fait battre le cœur,
C’est la vie en cadence
Enlacée au bonheur.

Accourez, le temps vole,
Saluez s’il-vous-plaît,
L’orchestre a la parole
Et le bal est complet.

Sous la lune étoilée
Quand brunissent les bois
Chaque fête étoilée
Jette lumières et voix.

Image par ktphotography de Pixabay

Les fleurs plus embaumées
Rêvent qu’il fait soleil
Et nous, plus animées
Nous n’avons pas sommeil.

Flammes et musique en tête
Enfants ouvrez les yeux
Et frappez à la fête
Vos petits pieds joyeux.

Ne renvoyez personne !
Tout passant dansera
Et bouquets ou couronne
Tout danseur choisira.

Sous la nuit et ses voiles
Que nous illuminons
Comme un cercle d’étoiles,
Tournons en chœur
, tournons.

Ah, la danse ! La danse
Qui fait battre le cœur,
C’est la vie en cadence
Enlacée au bonheur.

Marceline Desbordes-Valmore.

Marceline Desbordes-Valmore, née le 20 juin 1786 à Douai et morte le 23 juillet 1859 à Paris, est une poétesse française. , Marceline Desbordes devient comédienne dès l’âge de seize ans. Elle joue au théâtre à l’italienne de Douai, à Lille, à Rouen (grâce à sa rencontre avec le compositeur Grétry) et à Paris. Comédienne, chanteuse et cantatrice, elle se produit non seulement au théâtre de l’Odéon et à l’Opéra-Comique à Paris, mais aussi au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles, où elle incarne en 1815 « Rosine » dans Le Barbier de Séville de Beaumarchais. En 1819, Marceline Desbordes-Valmore publie son premier recueil de poèmes, Élégies et Romances, qui attire l’attention et lui ouvre les pages de différents journaux, comme le Journal des dames et des modes, l’Observateur des modes et La Muse française. En 1820, paraissent les Poésies de Mme Desbordes-Valmore.

Ce poème entre dans le cadre du défi « Le Printemps des Artistes » proposé par Marie-Anne du blog  » La Bouche à Oreilles d’avril à juin 2022.

A mains nues de Leila Slimani et Clément Oubrerie

Leila Slimani née le 3 octobre 1981 à Rabat au Maroc, est une journaliste et femme de lettres franco-marocaine. En 2014, elle publie son premier roman chez Gallimard, « Dans le jardin de l’ogre ». Elle a notamment reçu le prix Goncourt 2016 pour son deuxième roman, Chanson douce. D’autres livres suivront, ainsi que des Bandes Dessinées, en collaboration avec Clément Oubrerie , né à Paris le 23/12/1996. Il est dessinateur. Il suit des études d’arts graphiques à l’École supérieure d’arts graphiques (ESAG) Penninghen, puis passe deux ans aux États-Unis où il publie ses premiers livres pour enfants. De retour en France, il crée WaG, une agence de presse spécialisée dans l’infographie tout en continuant son activité d’illustrateur pour l’édition et la publicité. Il vient à la Bande dessinée en 2005.

Deuxième tome – 1922 – 1954

Le premier tome s’achevait sur la fin de la première guerre mondiale et l’apparition de la grippe espagnole qui frappe la famille de Suzanne Noël.

Le second tome retrace la période d’après-guerre jusqu’à la mort de Suzanne Noel en 1954. A nouveau, la vie du médecin féministe côtoie les grands événements du XXè siècle, tels que la montée du nazisme, la seconde guerre mondiale, sans oublier le combat pour l’égalité, homme-femme.

Les drames se succèdent dans la vie de Suzanne Noël. malgré ceux-ci elle continue son combat, pour la médecine et pour les femmes. Pour noyer son terrible chagrin, c’est dans son travail que Suzanne se réfugie afin d’oublier. Elle prépare sa thèse, qu’elle publiera sous un nom d’emprunt.
À 47 ans, la voilà enfin libre d’exercer sa profession de façon indépendante afin de ne plus être sous la tutelle de son mari. Elle continue donc la chirurgie réparatrice en plein essor dans les années 1920 avec le retour des Gueules Cassées.

La chirurgie selon Suzanne, a une vocation sociale. Elle poursuit sa lutte pour l’émancipation des femmes.

Elle sillonne le monde, autant pour la chirurgie que pour créer comme aux États-Unis des clubs de soroptimists ( le nom signifie le meilleur pour les femmes, est un club service dont le recrutement est féminin ) .elle y rencontrera Adélaide Goddard, la fondatrice. Elle souhaite créer des clubs dans tous les pays du monde.

Merci à Leila Slimani et à Clément Oubrerie d’avoir remis en lumière la vie de Suzanne Noël, les mots et les illustrations mettent bien en valeur la situation et le contexte historique de sa vie.

J’ai aimé découvrir ce deuxième tome qui complète le premier, pour la mise en valeur de cette pionnière, militante qu’était Suzanne Noël.

Quatrième de couverture :

J’ai trop longtemps accepté de vivre et de travailler sous la tutelle de mes maris.
À présent, j’ai 47 ans et je ne dois plus rien à personne. Ensemble nous allons mener le combat d’une vie : permettre aux femmes d’être indépendantes et fortes. « 

A mains nues – Leila Slimani – Clément Oubrerie – Les Arènes – EAN : 9791037504661

Ce roman graphique entre dans le cadre du défi « Le Printemps des Artistes » proposé par Marie-Anne du blog  » La Bouche à Oreilles d’avril à juin 2022.

La symphonie des couleurs de Ludivine Degryse

Dieu que la vie est étrange !
Un jour tout est blanc, un jour tout est gris ;
« La Terre elle-même est bleue comme une orange » !
Pourquoi donc as-tu créé une telle symphonie ?

Quand le jour se lasse, la nuit apparaît
Et plonge le monde dans un noir profond ;
Mais c’est aussi de cette couleur que naît
Le feu, soleil de vie, jaune comme un citron.

Quand la nuit se lasse alors revient le jour,
C’est ainsi que cela se passe depuis la nuit des temps ;
Avec son soleil radieux qui réchauffe les amours
Et son ciel magnifique vêtu de son manteau cyan.

Mais il arrive que les amours parfois se fassent orage,
Le ciel revêt soudain sa belle robe magenta ;
Dieu qui est Mystère est sans doute rempli de rage
Car une tempête Il prépare en nous donnant le ‘la’.

Ainsi intervient Eole et tous ses courants d’air !
La nature tremble alors de ses mille et une branches
Faisant ressortir toutes ses nuances de vert,
Elle nous imprègne ce cette symphonie étrange.

Les animaux même se laissent entraîner dans la danse,
Telle une belle valse au rythme du triolet ;
Notre Créateur dévoile soudain une autre nuance,
De l’union du rouge et du bleu naît ainsi le violet.

Tel un peintre devant une ardoise
Tu prends soin de retenir ton souffle ;
Un peu de bleu, un peu de vert, voilà le turquoise ;
Un peu de vert, un peu de jaune, voilà le soufre.

Petit à petit, Tu dévoiles palette et pinceaux
Et places ton chevalet mais n’en restes pas là ;
Un peu de bleu et de violet, voici la couleur indigo ;
Un peu de violet et de rouge, voici la couleur grenat.

Et pour mettre sur ta toile, un peu d’écoline,
Une musique douce et beaucoup de talent ;
Du rouge et de l’orangé d’où naît la capucine,
De l’orangé et du jaune qui créent le safran.

Dieu, comme ton Monde est étrange !
Un jour peut-être feras-Tu un mélange tel
Que la terre sera toujours ronde comme une orange
Mais parée de mille couleurs, devenant la huitième merveille

Ludivine Degryse – poète belge

Ce poème entre dans le cadre du défi « Le Printemps des Artistes » proposé par Marie-Anne du blog  » La Bouche à Oreilles d’avril à juin 2022.

En Apesanteur de Karine Langlois

Karine Langlois est née en 1978, à Bayeux. Elle est professeur de français au CNED. Elle a écrit plusieurs six livres, des recueils de textes, poésies et trois romans. Celui-ci rend hommage à l’Art et aux artistes dans ce nouveau roman.

La couverture est un ‘un extrait d’une fresque de 8 mètres réalisée en 2020 par l’artiste peintre normande Marion Alexandre Cantaloube, qui l’a autorisée à la reproduire.

L’histoire du roman se passe dans un cabaret, Marius y revient, il l’avait quitté il y a vingt ans. Il se présente sous un faux nom. Que vient-il y chercher, les démons du passé le hantent – ils ? . Il est embauché comme transformiste. Il apparaît sur scène, sous un personnage féminin.

Il aime ce moment où il s’observe avec ses cheveux d’homme et son regard de femme, si profond qu’il semble rempli des visions du passé et de l’avenir.

il peut aussi être chanteur, magicien. Il rencontre Lolita qui est la directrice artistique du lieu. Elle est sensible, sous le charme de cet homme aux multiples talents. Au fil des pages, le passé de Marius se dévoile, et la vérité arrive brutale et douloureuse.

Marius a bâti sa vie autour de l’Art, d’un côté il se met à nu sur scène et de l’autre, il se cache, il ne sait pas faire face et choisit la fuite.

Karine Langlois nous livre dans ce roman une réflexion sur la personnalité. C’est aussi une histoire de famille avec de nombreux rebondissements. J’ai apprécié l’écriture de Karine Langlois, sa sensibilité . Ses mots m’ont touchée. Malgré tout ce qui se passe, l’Art est présent.

En Apesanteur – Karine Langlois – Éditions La Rémanence – 160 pages -29/11/2021 – EAN : 9782378700195

Quatrième de couverture ;

Transformiste, chanteur, magicien, Marius est un artiste aux multiples talents. Le voilà de retour dans la ville de son enfance après vingt ans d’absence, vingt années de fuite. Il retrouve le cabaret qu’il aimait tant, mais qu’il avait dû abandonner dans des circonstances troubles. Il y rencontre la jeune Lola, qui l’attire et ne semble pas indifférente à son charme. Il devra élucider l’origine de leur évidente complicité en se confrontant à son passé, tout en ombres et lumières. L’Art sous toutes ses formes aura un rôle essentiel à jouer.

Ce roman entre dans le cadre du défi « Le Printemps des Artistes » proposé par Marie-Anne du blog  » La Bouche à Oreilles d’avril à juin 2022.

Le Nageur d’ Auschwitz de Renaud Leblond

Merci à NetGalley et aux Éditions de l’Archipel pour ce partenariat

Renaud Leblond est directeur de la fondation Jean-Luc Lagardère et maître de conférence à sciences po. Je ne connais pas cet auteur, le titre du livre m’a intriguée. Je lis peu de livre sur les guerres mais je ne regrette pas mon choix. Je n’avais jamais entendu parler de ce nageur .Ce livre sortira le 5 mai 2022.

Surnommé le nageur d’Auschwitz, il s’appelait Alfred Nakache né dans une famille juive traditionnelle de Constantine le 18 novembre 1915. Il fut sacré vice-champion d’Europe en 1938.

A 13 ans, il avait une peur de l’eau.  » Alfred a 13 ans et la mer l’effraie, tout comme les bassins moins profonds. Il ne sait pas d’où vient cette phobie. « 

Le jeune Alfred a vaincu sa peur, et devient peu à peu un champion de natation. En 1931, il devient le champion d’Afrique du Nord.

En 1933, il arrive à Paris, et participe aux Championnats de France. Il arrive deuxième. Son but est alors de se préparer pour les Jeux Olympiques de 1936 à Berlin. En finale du relais quatre fois 100 mètres nage libre, les Français finissent quatrième, devant l’équipe allemande, sous les yeux d’Hitler et de Goebbels présents dans les gradins. Il réussit en 1939 l’examen pour devenir professeur d’éducation physique. Il intègre par la suite l’École normale d’éducation physique, futur Institut national du sport, de l’expertise et de la performance, comme son épouse Paule , également juive avec qui il s’est marié le 6 octobre 1937. Lorsque Philippe Pétain abolit le décret Crémieux, Alfred Nakache, en tant que juif d’Algérie, est déchu de sa nationalité française. Professeurs et juifs, lui et son épouse, doivent partir pour continuer de travailler et s’installent avec leur fille à Toulouse en zone libre.

Cela n’empêchera pas qu’ils soient dénoncés comme juif et arrêtés par la Gestapo.

Les Nakache partent le 20 janvier 1944 dans le convoi 66, direction Auschwitz.

Surnommé « Artem » (le poisson), il est aussi connu sous le surnom de « nageur d’Auschwitz », où il a été déporté durant la Seconde Guerre mondiale.

L’auteur alterne des passages de vie d’Alfred, avant la guerre et les périodes difficiles dans les camps. Durant sa captivité, le nageur a subi beaucoup d’humiliations. Nakache va échapper à la mort. Sa passion le sauvera des camps d’extermination. Mais quand il sort des camps, il a beaucoup maigri.

Auschwitz, Février 1944
A l’eau, Nakache ! Ne nous fais pas attendre, tout l’état major est là pour t’admirer , mon vieux.
L’officier Muller, responsable d’Auschwitz, du bâtiment de l’infirmerie, jubile. Nakache recordman du monde de 200 mètres brasse , est son divertissement préféré.

Le 11 avril 1945, les Américains libèrent le camp de Buchenwald et découvrent toute l’horreur de la Shoah. Rapatrié, Alfred a du mal à retrouver ce monde qui le croyait mort . Il croit toujours pouvoir retrouver sa femme Paule et leur fille, Annie, déportées en même temps que lui. Il se rend chaque soir sur les quais de la gare, et attend en vain.

le 8 août 1946, Alfred Nakache remporte le record du monde aux championnats de Marseille, un hommage en mémoire de tous les déportés, de sa fille et de sa femme. Il continue de nager pour le plaisir chaque jour.

Il est mort en nageant, d’ une crise cardiaque et le 4 août 1983 à 67 ans.

A la fois documentaire et romancé, ce livre m’a plu. Il évoque un pan de l’Histoire que je ne connaissais pas. L’histoire est poignante et enrichissante. Merci à l’auteur pour son travail de recherche, pour nous présenter un livre à la portée de tous.

Une bibliographie complète ce récit ainsi que les titres des extraits de récits, de témoignages ou de romans qui permettent aux lecteurs de compléter cette lecture.

Le nageur toulousain Alfred Nakache a fait son entrée au Panthéon mondial de la natation – le Swimming Hall of Fame de Fort Lauderdale en Floride en mai 2020. Une cérémonie officielle a eu lieu en aux Etats-Unis.

Le 12 mars 2021, le gouvernement français lui rend hommage à travers les portraits de 318 personnalités représentatives de l’histoire de la diversité française.

Le nageur d’ Auschwitz – Laurent Leblond – Éditions de l’Archipel – parution : 05/05/2022 – EAN : 9782809844559

Quatrième de couverture :

Jamais Alfred Nakache, enfant juif de Constantine, n’aurait imaginé défendre un jour les couleurs de la France aux Jeux olympiques de Berlin, en 1936. Ni décrocher le record du monde du 200 mètres brasse papillon en 1941, sous le régime du maréchal Pétain. À force de volonté, armé d’un invincible sourire, il s’est hissé au sommet des podiums.

Mais, lors des championnats de 1943, le voilà interdit de bassin. En décembre de la même année, « le poisson », comme on le surnomme, est arrêté, puis déporté à Auschwitz. Il y bravera ses gardiens en allant nager, au péril de sa vie, dans des réserves d’eau à l’autre bout du camp. Sans savoir s’il reverra un jour sa femme et sa fille, dont il a été séparé, sur le quai, à l’arrivée du convoi 66.

Ce héros oublié revit dans ce roman vrai mettant en scène un gamin qui avait peur de l’eau et aura pratiqué son sport jusqu’en enfer.

Le tour des arènes d’Anny Duperey

Née le 28 juin 1947 à Rouen, Anny Duperey fait partie des actrices françaises de cinéma et de théâtre les plus populaires. Également passionnée d’écriture, Anny Duperey publie régulièrement. Son roman autobiographique « Le Voile noir », publié en 1992, revient sur son histoire familiale.

En mars 2022, ce livre « Le tour des arènes  » est paru, il y avait 17 ans que l’actrice n’avait pas écrit de roman.

Solange est une jeune femme qui a quitté la Normandie, elle a suivi son mari , il prend en gérance une agence immobilière. Celle-ci se situe à Guéret dans la Creuse. Solange a dû mal à s’adapter. Elle a trouvé du travail comme caissière dans un supermarché. Elle s’ennuie, elle ne va pas bien, un mal la ronge qu’elle n’arrive pas à définir . Un jour ses collègues lui proposent de les accompagner pour un voyage de trois jours à Nîmes. Elle ne sait pas trop si elle doit accepter, veux -t-elle partir sans son mari ?

Elle vient de se heurter à sa famille qui souhaiterait la voir, son père vieillissant et malade. Elle ne veut pas se plier aux demandes de son frère et de sa sœur.

Elle accepte avec l’insistance de son mari de partir.

Le premier jour et la première nuit se passent à Nîmes. Avant la fin du dîner, Solange s’esquive et part à la découverte de cette ville. Elle marche puis s’assoupit contre un mur. Elle est réveillée par un chant qui l’envoûte. La mélodie continue, elle va vers ces sons et se retrouve dans les Arènes .

Et là, moment magique, elle n’en revient pas. Elle est médusée et observe. Le spectacle est là, une silhouette toute de noir vêtue, entourée de chats. Elle les nourrit et ensuite prend « un bain de chats’. Une femme dont un châle lui cache le visage est là dans les arènes.

Solange ne pouvait détachée ses yeux de la scène, à la fois émerveillée et secrètement révulsée. Elle avait toujours eu peur des chats, elle ne savait pas pourquoi.

Cette femme est une une clocharde. Cette rencontre la métamorphose. Elle décide de rester à Nîmes. Deux jours avec cette femme et ses « acolytes  » vont révéler à Solange sa personnalité. On devine qu’elle cache un secret, qu’elle culpabilise, et l’empêche du vivre sa vie. elle renaît enfin.

Ne laisse jamais personne te dicter ta vie, petit fille. Jamais, tu m’entends! Si tu sens qu’on te pousse dans une voie qui n’est pas la tienne, tu te cabres, tu t’envoles! Comme ce cerf-volant, tiens. Moyennant quoi, tu seras la reine de ta vie.

J’ai aimé l’écriture d’Anny Duperey. Elle écrit avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse. L’histoire est originale. Elle est aussi un conte initiatique qui invite à s’écouter soi-même et renouer avec ses instincts profonds.

Le tour des Arènes – Anny Duperey – Éditions du Seuil – ISBN : 9782021495393 – 304 pages –

Parution ; 04/03/2022

————————————————————

Quatrième de couverture :

Solange est une jeune femme mal dans sa peau, taraudée par un problème d’enfance, un doute qu’elle n’a jamais eu le courage d’éclaircir. Ce malaise, profon­dément refoulé, l’a amenée à rompre avec sa famille, non sans en éprouver une sourde culpabilité dont elle fait injustement payer le prix à son charmant mari…
Au détour d’un voyage à Nîmes organisé avec ses collègues de travail, Solange rencontre, au pied des arènes de la ville, une fabuleuse clocharde qu’elle est persuadée avoir connue brillante et libre femme d’affaires alors qu’elle-même était adolescente. Com­mence alors pour Solange, guidée par un mystérieux instinct, en compagnie de cette femme hors norme et de deux compagnons bateleurs, des « seigneurs de la rue », une aventure humaine et folle de trois jours qui va bousculer sa vision du monde et changer le cours de sa vie.