Vivre ! dans le monde imprévisible de Frédéric Lenoir


« Les crises, les bouleversements, la maladie ne surgissent pas par hasard. Ils nous servent d’indicateurs pour rectifier une trajectoire, explorer de nouvelles orientations, expérimenter un autre chemin de vie » Carl Gustav Jung.

C’est avec cette citation que Frédéric Lenoir introduit son livre. ce petit recueil a été écrit dans l’urgence conçu comme un manuel de survie et de résilience, fait appel au savoir et à l’expérience des philosophes du passé, mais aussi aux scientifiques actuels.

Il nous indique que nous devons faire attention à vivre pleinement notre instant présent. Être attentif à ce que l’on fait assure un bon équilibre en neuromédiateurs, ce qui augmente le sentiment de bien-être. Nous devons apprendre à nous changer nous-même avant que ce monde chaotique et imprévisible ne change, en développant nos ressources intérieures. Pas seulement pour survivre mais pour vivre mieux et le plus heureux possible.

Il s’interroge sur le sens de la vie, de la mort, de la liberté en s’appuyant sur la philosophie.

Avec des phrases simples, il nous montre le chemin pour nous épanouir malgré ce temps de crise. Il met en lumière toutes les pistes que nous pouvons prendre pour faire face à cette situation, et être maître de son destin. En bref ce livre fait un bien fou, n’hésitez pas à le lire ou l’écouter, tel fut mon cas.

Présentation de l’éditeur :

ll a suffi d’un virus lointain pour que le cours de nos vies soit bouleversé. « Vivre, ce n’est pas attendre que l’orage passe, c’est apprendre à danser sous la pluie », disaient les Anciens. Je suis convaincu que plus rien ne sera comme avant et qu’il nous faut apprendre à développer nos ressources intérieures pour vivre le mieux possible dans un monde imprévisible.
F. L.
Pour traverser ces temps difficiles, cet ouvrage optimiste nous invite à revenir à l’essentiel, à entretenir la joie et la sérénité malgré l’adversité. Frédéric Lenoir nous y montre comment les grands philosophes du passé, mais aussi les neurosciences et la psychologie des profondeurs, peuvent nous y aider, et pourquoi cette crise est une occasion de changer notre regard, nos comportements, de devenir davantage nous-mêmes, de mieux nous relier aux autres et au monde.

Frédéric Lenoir EAN : 9782213717609
144 pages
Fayard (17/06/2020)
Existe en édition audio



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Adieu 2021, Bonjour 2022

Une année de changement , depuis le 1 juillet je suis en vacances à durée indéterminée.

Je continue de fréquenter la médiathèque, où j’ai travaillé pendant vingt ans. J’anime toujours l’atelier tricot, que j’ai crée il y a deux ans. Une façon de faire venir les gens qui n’osent pas encore franchir les portes des bibliothèques. Des personnes ont osé et se sont inscrites pour pouvoir emprunter des livres . Elles ont aussi partagé leurs techniques de tricot.

Ces ateliers tricots étaient ciblés, je voulais qu’ils soient dédiés à une cause. J’ai pris contact avec l’ambassadrice de l’association SOS Prema afin de connaitre leurs besoins.

Nous tricotons donc une fois par mois pour les prématurés. En juin, avant mon départ, nous avons pu remettre ces ensembles – Chaussons – brassières et bonnets. Quelques pieuvres ont été ajoutées. Certaines personnes ont beaucoup tricoté pendant le confinement.

Autre occupation, depuis 2019, je suis membre d’un jury pour un prix régional, le prix Reine Mathilde. En mars dernier, je suis devenue la responsable du comité de lectures, je dois choisir les livres et les faire lire aux membres du comité.

Je continue avec plaisir ces activités, ainsi que d’autres.

Je vous propose mon top 5 de l’année 2021. Ce ne fut pas facile de n’en choisir que cinq.

Soudains seuls d’Isabelle Autissier La porte du voyage sans retour de David Diop

John l’enfer de Didier Decoin A mains nues de Leila SlimaniLes gagneuses de Claire Raphael

Bonjour 2022 !!

Je tiens à vous remercier en cette fin d’année de vos visites et commentaires sur ce blog qui vit grâce à vous.

En janvier 2022, ce blog aura six ans, des années d’échanges et de découvertes.

Je vous présente mes meilleurs vœux pour 2022, santé , bonheur . Profitez-bien pendant les fêtes et prenez soin de vous !!!

La petite Eau-de-vie de Paul-Eric Letellier

Manon est très fière, aujourd’hui son cou est paré d’un beau collier. Elle ne peut pas le garder, pourtant Mme Raynal lui a donné.

On ne rend pas un cadeau, ce n’est pas poli.

La maman de Manon ne l’entend pas comme cela. Elles vont aller remettre ce bijou à sa propriétaire. Mais la porte est close, et Madame Raynal ne semble pas être sortie de chez elle d’après son voisin. La police est appelée sur les lieux. Pierre Marty et son équipe sont chargés de l’enquête.

Madame Raynal repose sur son canapé, allongée, la tête sur un oreiller, les mains croisées tenant un petit galet. Une odeur de lavande flottait dans l’air. Suicide, meurtre …les enquêteurs sont perplexes. Madame Raynal recevait souvent des SDF.

Sandrine, Hervé, Ahmed et Pierre enquêtent. Le mobile du meurtre est ce collier? Celui-ci est un Lalique.

Et si c’était pour une toute autre raison ? L’enquête ne s’avère pas simple.

L’auteur se sert de ce drame pour nous intéresser à la vie des réfugiés, des migrants, des SDF. Ils sont sur la sellette des enquêteurs.

Un roman policier facile à lire, qui interpelle sur notre façon de vivre, notre relation avec les autres, sur le sens du partage.

Quatrième de couverture :

Elle était allongée comme ça, fit Pierre Marty en désignant la mort d’un geste du menton. les mains croisées sur la poitrine et un petit caillou rond serré contre le cœur, un genre de galet.

Le regard de Sandrine ne quittait plus la femme allongée.

Qu’est-ce que tu faisais dans le jardin ? demanda-t-elle sans lever les yeux du cadavre. »

La Petite Eau de Vie – Paul Eric Letellier – Éditions Racines et Icare – 21/11/2021 –

EAN : 9791093500157 – 312 pages.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°15 ]

Le lundi, c’est poésie !

Dernière poésie de l’année 2021, j’ai choisi Isabelle Callis Sabot.

Isabelle Callis-Sabot est née à Montpellier en 1958. Après des études d’ergothérapie, elle se consacre à l’écriture. D’abord poète, elle commence par publier quelques recueils, avant de se tourner vers le roman. Le Bugey, où elle est venue s’installer, devient la source de son inspiration, par la richesse de son histoire et la beauté de ses paysages. Son premier ouvrage « Le Miracle de Mazières » témoigne de son attachement à cette région. Il remporte le prix d’Ambronay en 2000. Suivront ensuite d’autres romans historiques célébrant diverses périodes et différents lieux de l’Ain.

En 2009, Isabelle Callis-Sabot quitte son pays d’adoption et choisit de vivre dans le Sud de la France. Un retour aux origines, un choix déterminé, un endroit où elle puisera le thème de ses futurs ouvrages.

Elle est poète et écrit des romans historiques.

Noël de Fagus

Noël

Tant l’on crie Noël,
Qu’à la fin nous vient.
Tout mon coeur appelle
Noël, Noël !
Tout mon coeur appelle
Tant il se souvient.

Dame neige est en voyage
Sur les routes de l’hiver ;
Les oiseaux du voisinage
Se sont enfuis par les airs.

Seul, le rouge-gorge appelle
Avec sa fluette voix ;
Il fait : Noël, Noël !
À tous les échos des bois.

Tant l’on crie Noël,
Noël, Noël !
Tant l’on crie Noël
Qu’enfin on le voit.

L’espérance est en voyage ;
Dans les bois flambe le houx ;
Le petit enfant bien sage
Rêve au bonhomme aux joujoux.

Tant l’on crie Noël,
Noël, Noël,
Tant l’on crie Noël
Qu’il s’en vient à nous.

Fagus (« Le sacre des innocents » – 1927)

Fagus est le pseudonyme de Eugène Faillet, poète, critique d’art, qui est né à Bruxelles en 1872 et mort à Paris en 1933.

 

La porte du voyage sans retour de David Diop

Présentation de l’éditeur :

« La porte du voyage sans retour » est le surnom donné à l’île de Gorée, d’où sont partis des millions d’Africains au temps de la traite des Noirs.
C’est dans ce qui est en 1750 une concession française qu’un jeune homme débarque, venu au Sénégal pour étudier la flore locale. Botaniste, il caresse le rêve d’établir une encyclopédie universelle du vivant, en un siècle où l’heure est aux Lumières. Lorsqu’il a vent de l’histoire d’une jeune Africaine promise à l’esclavage et qui serait parvenue à s’évader, trouvant refuge quelque part aux confins de la terre sénégalaise, son voyage et son destin basculent dans la quête obstinée de cette femme perdue qui a laissé derrière elle mille pistes et autant de légendes.
S’inspirant de la figure de Michel Adanson, naturaliste français (1727-1806), David Diop signe un roman éblouissant, évocation puissante d’un royaume où la parole est reine, odyssée bouleversante de deux êtres qui ne cessent de se rejoindre, de s’aimer et de se perdre, transmission d’un héritage d’un père à sa fille, destinataire ultime des carnets qui relatent ce voyage caché.

Mon avis :

David Diop s’est inspiré de la vie de Michel Adanson, un botaniste ayant vécu au 18e siècle. Michel Adanson a consacré sa vie à la création d’une encyclopédie qu’il n’a jamais pu terminer, au détriment de sa vie de famille Dans ce livre, David Diop nous entraîne au Sénégal . Sans le lui dire, il lègue à sa fille, Aglaé, un précieux carnet de voyage, bien dissimulé dans le château familial de Balaine. Elle le découvre, par hasard, dans le tiroir d’un secrétaire. Ramené d’un lointain voyage au Sénégal, Sa lecture révèle le vrai visage de ce savant, tombé naguère amoureux d’un pays, d’une langue, le wolof, et de Maram, une Africaine qui avait réussi à s’évader au moment d’être réduite en esclavage.

C’est cette histoire que l’auteur nous contera, mais en intégrant toute l’horreur vécue ,l’histoire de la traite des noirs organisée par les blancs au Sénégal au 18e siècle. Les rapts d’hommes, de femmes, d’enfants qui ont été conduits sur l’ile de Gorée (surnommée la porte du voyage sans retour) avant de prendre des bateaux pour devenir esclaves dans les plantations de cannes à sucre aux Antilles ou ailleurs.

Ne sont pas oubliés les rites , les croyances qui se transmettent de génération en génération.

Un roman que je n’oublierai pas et que je vous recommande.

La porte du voyage sans retour

David Diop

Le Seuil

320 pages – EAN : 9782021487855

L’inconnu de la poste de Florence Aubenas

Présentation de l’éditeur :  « La première fois que j’ai entendu parler de Thomassin, c’était par une directrice de casting avec qui il avait travaillé à ses débuts d’acteur. Elle m’avait montré quelques-unes des lettres qu’il lui avait envoyées de prison. Quand il a été libéré, je suis allée le voir. Routard immobile, Thomassin n’aime pas bouger hors de ses bases. Il faut se déplacer. Je lui ai précisé que je n’écrivais pas sa biographie, mais un livre sur l’assassinat d’une femme dans un village de montagne, affaire dans laquelle il était impliqué. Mon travail consistait à le rencontrer, lui comme tous ceux qui accepteraient de me voir. » Florence AubenasLe village, c’est Montréal-la-Cluse. La victime, c’est Catherine Burgod, tuée de vingt-huit coups de couteau dans le bureau de poste où elle travaillait. Ce livre est donc l’histoire d’un crime. Il a fallu sept ans à Florence Aubenas pour en reconstituer tous les épisodes – tous, sauf un. Le résultat est saisissant. Au-delà du fait divers et de l’enquête policière, L’Inconnu de la poste est le portrait d’une France que l’on aurait tort de dire ordinaire. Car si le hasard semble gouverner la vie des protagonistes de ce récit, Florence Aubenas offre à chacun d’entre eux la dignité d’un destin.©Éditions de l’Olivier, 2021© et (P) Audiolib, 2021 Durée : 6h30

Mon avis :

J’ai déjà lu Florence Aubenas pour avoir lu « Le quai de Ouistreham » . Cette histoire ne me disait rien, j’ai découvert ce titre mystérieux « L’inconnu de la poste « . L’action se passe dans le Haut Bugey, à Montréal la Cluse, près du lac de Nantua, dans un petit village de montagne. Tout le monde se connait et se côtoie. La postière, Catherine Burgod , fille d’un notable de la commune , les femmes viennent la voir le matin, se retrouvent dans ce bureau de poste, autour d’un café, dans ce lieu de rendez-vous.

C’est dans ce village que l’acteur Gerald Thomassin a décidé de se retirer. Cet homme au passé trouble, enfant abandonné, au passé difficile a parfois sombré dans l’alcool et dans la drogue. Il a reçu un César du jeune interprète. Il s’installe juste en face du bureau de poste, dans la Grotte.

Le livre commence comme un roman, mais Florence Aubenas est avant tout une journaliste. Elle nous entraîne dans une véritable chronique de la France, mais surtout du fonctionnement de la justice. L’enquête débute en décembre 2008 où Catherine Burgot, enceinte, fut assassinée de 28 coups de couteau et où 2500 euros furent dérobés . Gerald Thomassin fut tout de suite désigné comme le coupable. Gérald Thomassin mis en examen pour cet homicide et incarcéré en détention provisoire puis libéré sous contrôle judiciaire.

Elle scrute les personnalités aussi bien de Catherine Burgot que de Gerald Thomassin. Tout les oppose. Elle décrit cette France profonde, où tout le monde travaille pour l’industrie du plastique et où il ne se passe pas grand chose.

Elle a investi les lieux, saisi les moindres mots, scruté les personnes. Elle a plusieurs fois rencontré le présumé coupable, Gerald Thomassin. Était -il le coupable idéal ? A moins que ce ne soit, celui qui avait laissé son ADN dans ce petit bureau de poste ? Florence Aubenas ne porte aucun jugement.

Ils avaient rendez-vous ce 29 août 2019, juste avant la convocation de Thomassin au palais de justice pour ce qui aurait pu être le dernier volet de l’interminable instruction du meurtre de la postière de Montréal-la-Cluse . Thomassin a disparu.

Un récit sous forme de roman noir, mais qui est bien réel . Le doute persiste. L’enquête n ‘a pas été élucidée.

La voix de Fabienne Loriaux est juste, elle sait transmettre les émotions.

Fabienne Loriaux est une actrice belge née le 21 novembre 1962. pratiquant notamment le doublage. Finalement, elle peut redoubler la série d’animation japonaise et Les Simpsons.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°14 ]

Lundi, c’est poésie: L’automne de Chloé Douglas

De boue le chemin est devenu.
Les arbres encore vivement vêtus.
La pluie récente parfume l’air.
Un million de feuilles se couchent par terre.

A la descente de la brume,
le bois secret s’allume.
L’enchantement est divin,
le temps n’a plus de fin.

Errer dans le bois,
voler du passé,
ramasser du thym
gentiment faire du thé.

Rarement le silence reste
dans ce ruisseau fascinant.
Caresser tout le savoir
dans les bras de maintenant.

Chloé Douglas – 1991

Le Lundi, c’est poésie ! Avent de Paul Verlaine

« Dans les Avents », comme l’on dit
Chez mes pays qui sont rustiques
Et qui patoisent un petit
Entre autres usages antiques,



« Dans les Avents les côs chantont »,
Toute la nuit, grâce à la lune
« Clartive » alors, et dont le front
S’argente et cuivre dès la brune

Jusqu’à l’aube en peu d’ombre, et ces
Chante-clair, clair comme un beau rêve,
Proclament jusques à l’excès
Le soleil… qui plus tard se lève,

Trop tard pour ceux qui sont reclus
Au poulailler, — tout comme une âme
Ne tendant que vers les élus,
Dans le péché, prison infâme, —

Et comme une âme les bons coqs,
Vigilants, tels au temps de Pierre,
Souffrent, mais, en dépit des chocs
D’ombre, chantent, et l’âme espère.

Paul Verlaine