Aragon en musique !

Louis Aragon : Poète français né le 3 octobre 1897 à Neuilly-sur-Seine et mort le 24 décembre 1982 à Paris. « Fils illégitime d’une liaison entre Marguerite Toucas et Louis Andrieux, un homme politique relativement célèbre, toute son enfance se trouve marquée par le mensonge et la dissimulation. Pour sauver les apparences, sa mère se fait en effet passer pour sa sœur et sa grand-mère, pour sa mère adoptive, tandis que ses tantes deviennent ses sœurs et que son père devient un vague parrain, qui ne lui apprendra la vérité de sa naissance qu’avant son départ pour le front. Enfant précoce, il compose dès l’âge de six ans, dans l’atmosphère confinée d’une pension de famille où apparaissent de belles étrangères, de petits romans inspirés de Zola qu’il dicte à ses «sœurs» et dont il a publié plus tard l’un des volumes.

Après une brillante scolarité (il maîtrise en sixième le programme littéraire du baccalauréat) pendant laquelle il dévore tous les livres qu’il trouve, à commencer par Dickens (écrivain anglais), Tolstoï et Gorki (écrivains russes), il assiste à l’éclatement de la Première Guerre mondiale. Il échappe, de 1914 à 1916, à plusieurs vagues de départ pour le front et commence des études de médecine en 1915 tout en fréquentant assidûment la librairie d’Adrienne Monnier, grâce à laquelle il découvre Lautréamont, Apollinaire, Mallarmé, Rimbaud … Cela ne l’empêche pas de lire Barbusse, dont Le Feu (1916) fait sur lui une très forte impression.

Il est incorporé en 1917 et part pour le front où il rencontrera par hasard André Breton. Trois fois enseveli sous les bombes, Aragon survit cependant au conflit et se consacre avec une énergie décuplée à l’écriture, sous toutes ses formes : poétique avec Feu de Joie (1920), romanesque avec Anicet ou le Panorama, roman (1921). Il participe également à la création d’un mouvement artistique d’avant-garde (qu’on appellera le Dadaïsme) puis, à partir de 1924, à la naissance du Surréalisme qu’il sera le premier à théoriser avec Une vague de rêve (1924). Dès lors, sa dimension d’écrivain et de poète ne va cesser de s’accroître, notamment avec Le Paysan de Paris (1926), qui est un des sommets de la prose surréaliste de l’époque. Inscrit au Parti Communiste dès 1927, comme beaucoup de surréalistes (Breton, Eluard), Aragon se sépare peu à peu de ses amis qui refusent de se soumettre à la volonté d’un quelconque groupe et s’engage corps et âme dans la lutte politique.

Louis Aragon : Elsa et le journalisme

Il rencontre en 1928 un jeune écrivain russe, Elsa Triolet, dont il ne se séparera plus. Il devient simple journaliste à L’Humanité et entame une nouvelle carrière de romancier avec Les Cloches de Bâle (1934) qui raconte l’évolution de plusieurs personnages bourgeois (et notamment des femmes) vers le communisme. Sur le modèle de Balzac et de Zola, Aragon entame alors un grand cycle romanesque qu’il appelle Le Monde réel avec Les Beaux Quartiers (1936), Les Voyageurs de l’Impériale (1939, récemment adapté pour le cinéma), Aurélien (1944), et enfin Les Communistes (1949-1951) qu’il réécrira entièrement en 1966-67. Mais la « drôle de guerre » et surtout la défaite de juin 40, feront réapparaître une autre facette de l’écrivain, celle du poète, dont la production, à partir de Crève-cœur (1939) marquera toute la période de la Résistance française avec, notamment, Les Yeux d’Elsa (1942), Brocéliande (1942), Le Musée Grévin (1943) et La Diane Française (1944). Après la Libération, Aragon, célébré et puissant, poursuit son engagement politique et soutient sans ambiguïté et sans doute en connaissance de cause les dérives staliniennes du communisme. Après la mort de Staline (1953) et le rapport Krouchtchev (1956), qui dénonce les atrocités commises sous le régime précédent, Aragon traverse une véritable crise qui le mènera au bord du suicide et dont il ne sort qu’en se livrant entièrement à la direction d’un grand hebdomadaire littéraire, Les Lettres françaises. Deux grandes œuvres naîtront cependant de cette crise : Le roman inachevé (1956), autobiographie poétique immédiatement saluée comme un chef-d’œuvre par toute la critique et La Semaine Sainte (1958), gigantesque reconstitution mi-historique mi-romanesque d’un des derniers épisodes de la carrière napoléonienne.

Louis Aragon : La fin

À partir de ce double succès, la production poétique et romanesque d’Aragon ne va cesser de s’amplifier, en marge des modes du Nouveau Roman : avec Les poètes (1960), Le Fou d’Elsa (1963), La Mise à mort (1965), Blanche ou l’oubli (1967), Les Communistes (seconde version), Henri Matisse (1970), prodigieux roman où écriture et peinture se croisent et se rejoignent, et enfin Théâtre / roman (1971). Après la mort d’Elsa Triolet (1970), il poursuit comme il le peut ses activités politiques auprès de l’union de la gauche (il sera décoré par F. Mitterrand) et survit en changeant radicalement de style de vie et en affichant dans les médias ses relations homosexuelles, notamment avec Jean Ristat, lui-même écrivain et poète qui lui fermera les yeux le 24 décembre 1982. Sa mort sera suivie d’un concert étonnant de louanges et de cris de haine qui ne s’est guère estompé depuis. »

Source : Louis Aragon

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Les gagneuses de Claire Raphaël

Pour son deuxième roman, Claire Raphaël remet en scène Alice Yekavian, qui travaille à la police scientifique, spécialiste de balistique et d’armes à feu.

Les gagneuses, ce sont celles qui rapportent de l’argent par le commerce de leur corps à des souteneurs.

Les gagneuses, ces filles de la rue que le monde réduit à des images silencieuses, sont parmi celles que la société abandonne le plus à la violence. Mais il arrive que la police, parfois, entreprenne de les protéger.

Deux prostituées sont tuées, deux meurtres, même arme , deux affaires banales qui vont être suivies de près par Alice et son équipe. Derrière ces meurtres se cache un réseau de mafieux, qui déniche des hommes tous aussi paumés les uns que les autres, pour effectuer ces tâches, et qui montre bien qu’ils vivent dans une société en manque de repères.

La suite de l’enquête est dévoilée parcimonieusement. Claire Raphael s’intéresse à Alice et ses acolytes, leur vie, leur pensée, leur façon d’accepter ce mélange de doute et de détermination, de patience et d’exaspération qui les anime, en dépit de tous les pièges qui font obstacle à leur recherche de la vérité.

Claire Raphaêl m’a tout de suite plu, son écriture est franche, directe. Les phrases sont rythmées, le vocabulaire recherché.

Claire Raphaël – EAN : 9782812621536
Éditeur : Éditions du Rouergue (02/06/2021)

Claire Raphaël exerce la profession d’ingénieure de la police scientifique. C’est dire qu’elle est flic sans l’être tout à fait, mais avec une spécialité de plus en plus sollicitée pour les enquêtes les plus ardues.

Quatrième de couverture ;

Une prostituée est retrouvée morte dans un parc public. Son assassin n’a pas laissé de traces. Mais la même arme tue quelques jours plus tard la serveuse d’une boite de nuit. La première victime était roumaine, et se prénommait Irina. Isabelle, la deuxième, rêvait d’être comédienne et s’était mise à la prostitution comme pour s’affranchir d’une éducation classique qui ne lui aurait rien appris. Les deux femmes ont été tuées de la même façon, trois balles dans la cage thoracique.
Deux affaires banales devenues brûlantes du seul fait de leur lien. Dans ce deuxième roman de Claire Raphaël, on retrouve son alter ego, l’héroïne des Militantes, Alice Yekavian, dans une enquête où souteneurs et trafiquants d’armes font bon ménage. Les gagneuses, ces filles de la rue que le monde réduit à des images silencieuses, sont parmi celles que la société abandonne le plus à la violence. Mais il arrive que la police, parfois, entreprenne de les protéger.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°07 ]

Amélia de Kimberly McCreight

Amélia, jeune adolescente, s’est suicidée, du moins c’est ce qu’on a dit à Kate, sa maman. Kate doute, elle ne comprend pas, Kate élève seule sa fille, brillante avocate, passionnée par son travail. Elle passe du temps avec sa fille quand elle le peut.

La jeune adolescente de 15 ans a sauté du toit d’un des bâtiments de Grace Hall, un lycée privé extrêmement huppé situé en plein Brooklyn, provoquant la surprise et le choc dans tout son entourage. Kate ne comprend pas. Sa fille semblait épanouie, sûre d’elle . Elle est abasourdie.

Un sms la fait réfléchir, lui indiquant qu’ Amélia n’a pas sauté. Kate va donc mener sa propre enquête. Elle pensait connaître sa fille, mais va découvrir une réalité qu’elle ne soupçonnait pas ! Entre histoires d’amour et d’amitié, jalousies, trahisons et scandales, les adolescents révèlent leur monde.

Kimberly McCreight explore le domaine des adolescents, fait de codes et de règles où la réputation compte plus que tout.

La narration est alternée entre l’enquête de Kate et les apparitions d’ Amélia révélant des textos, des propos recueillis sur des pages Facebook, et sur le blog dévoilant des rumeurs sur les professeurs du lycée.

L’auteur parvient à nous faire réfléchir sur notre société très connectée , dépourvue de repères et de principes et désireuse d’aller toujours plus loin.

Amélia – Kimberly McCreight – EAN : 9782749143064
528 pages
Éditeur : Le Cherche midi (27/08/2015)

Quatrième de couverture :

À New York, Kate élève seule sa fille de 15 ans, Amélia. En dépit d’un rythme professionnel soutenu, elle parvient à être à l’écoute de cette adolescente intelligente et responsable, ouverte et bien dans sa peau. Très proches, elles n’ont pas de secrets l’une pour l’autre. C’est en tout cas ce que croit Kate, jusqu’à ce matin d’octobre où elle reçoit un appel de l’école. On lui demande de venir de toute urgence. Lorsqu’elle arrive, Kate se retrouve face à une cohorte d’ambulances et de voitures de police. Elle ne reverra plus jamais sa fille. Amélia a sauté du toit de l’établissement. Désespoir et incompréhension. Pourquoi une jeune fille en apparence si épanouie a-t-elle décidé de mettre fin à ses jours ?……….

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°06 ]

John l’enfer de Didier Decoin

Un livre retrouvé dans mes livres et non lu, avant de m’en séparer, je voulais le lire.

Le roman débute par la chute d’un indien, pas une simple chute, il s’est écrasé au sol. Cet homme était laveur de carreaux d’un building à New York.

John l’enfer, le Cheyenne va le remplacer, il n’a pas le vertige. Il va laver les vitres des gratte-ciel. New-York a changé, la ville se délabre de jour en jour. Il le voit bien de là-haut.. Des immeubles sont laissés à l’abandon, d’autres se détériorent , les maisons ne sont plus entretenues. Les chiens partent vers les montagnes.

Après un léger accident, Cheyenne rencontre Dorothy Kaine à l’hôpital. Dorothy est une jeune sociologue, qui a perdu la vue temporairement. John est subjugué par cette jeune femme. John lui propose son aide et lui donne son adresse. Elle viendra accompagnée de Ashton Mysha, officier de marine, juif, polonais, retenu à terre pour des raisons de santé.

Ashton Mysha en a assez de la vie .

« Il faut se méfier des villes, ça vous assassine mine de rien. »

Trois figures, trois destins qui vont se croiser dans cette ville délabrée. Seul John, l’indien voit et comprend l’avenir qui se joue. L’apocalypse est là, et au milieu trois amours se font et se défont.

C’est un récit presque de science-fiction, déroutant, quasiment apocalyptique, écrit en 1977,

John l’enfer, c’est un roman de l’amour et du désespoir, de la différence du peuple indien , j’ai passé un bon moment .Une belle lecture et un coup de cœur littéraire.

Comme on voit sur la branche de Pierre de Ronsard

Pierre de Ronsard, né en septembre 1524 et mort en décembre 1585, est l’un des poètes français les plus importants du XVI ème siècle. Il fondera dès 1549 avec ses amis Baïf et Du Bellay : la Pléiade (ou Brigade, comme elle s’appelait à ses débuts) … « Prince des poètes et poète des princes », cet épicurien est l’auteur d’une œuvre vaste qui, en plus de trente ans, a touché aussi bien la poésie engagée et officielle dans le contexte des guerres de religions avec les Hymnes et les Discours (1555-1564), que l’épopée avec La Franciade (1572) ou encore la poésie lyrique et d’Amour avec les recueils Les Odes (1550-1552) et Les Amours de Cassandre (1552). Imitant à ses débuts les auteurs antiques, Ronsard emploie d’abord les formes de l’ode et de l’hymne, pour finir par utiliser de plus en plus le sonnet en employant le décasyllabe comme le mètre « moderne » de l’alexandrin … Ses dernières années furent marquées par la perte de nombre de ses amis et son état de santé s’aggrava. Malgré la maladie, ses créations littéraires restèrent toujours d’aussi bonne qualité et quelques-uns de ses derniers écrits sont parmi les meilleurs.

Le journal de ma disparition de Camilla Grebe


I

Je remercie NetGalley et les éditions Audiolib pour ce partenariat.

Quatrième de couverture :

Il y a huit ans, la jeune Malin, alors adolescente, a découvert une fillette dans la forêt de Ormberg, une ville suédoise isolée. On n’a jamais pu identifier la petite victime.

Devenue une jeune flic ambitieuse, Malin est affectée auprès de Hanne, la célèbre profileuse et de l’inspecteur Peter Lindgren, qui reprennent l’affaire. Mais Peter disparaît du jour au lendemain, et Hanne est retrouvée blessée et hagarde dans la forêt.

Le seul témoin est un adolescent qui aime errer dans les bois enneigés, la nuit. Sans le dire à personne, il récupère le journal que Hanne a laissé tomber et se met à le lire, fasciné…

Mon avis :

J’avais aimé le cri sous la glace, quand j’ai vu sur NetGalley cet opus, je n’ai pas hésité à le demander. Le premier était un livre numérique et celui-ci un audio-livre. Je dois dire que j’ai eu du mal au début avec la voix d’Audrey Sourdive. Puis je m’y suis habituée, en comprenant qu’elle donnait vie à plusieurs personnages.

Au cours d’une soirée, des adolescents découvrent le crâne d’une fillette dans la forêt proche du bourg d’Ormberg situé à plus de deux heures de Stockholm, L’enquête n’avait rien donné, qui était cette enfant ? ses parents ? L’identité de l’enfant n’avait jamais été élucidée.

Malin était une des adolescentes, elle revient à Omberg,..Elle est devenue policière.. Elle va devoir aider Hanne Lagerlind-Schöne, une profileuse célèbre et son coéquipier Peter Lindberg à reprendre cette enquête dans son petit village.

La profileuse se retrouve en pleine forêt, seule, hagarde, ne sachant plus qui elle est. Jake , un jeune adolescent se promenant dans la forêt, l’aide à rejoindre la route. Elle est prise en charge par une automobiliste qui la dépose à l’hôpital. Elle a perdu un petit carnet que Jake se dépêche de prendre.

Mais où était Peter , son coéquipier. Ils devaient passer la soirée ensemble.

Hanne est hospitalisée, mais elle se souvient toujours pas. Elle a perdu son carnet où toutes ses notes étaient écrites.

Une nouvelle victime est retrouvée sur le monticule de la petite fille retrouvée morte et non identifiée il y a huit ans.

Nous voici donc avec plusieurs histoires qui s’entrecroisent, où Audrey Sourdine exploite ses talents.

D’un chapitre à l’autre, Malin et Jake nous plongent dans une enquête dont chacun pourrait être le suspect idéal.

Nous suivons l’enquête de Malin tout en découvrant le journal. La toile se tisse, les personnages se révèlent .

Camilla Grèbe aborde plusieurs sujets qui entrainent des réflexions, la perte de mémoire, l’immigration ,réfugiés et locaux qui cohabitent dans un environnement rural pauvre, tous ces sujets sont abordés selon divers points de vue, ce qui permet au lecteur de se faire sa propre réflexion !

Le final, je ne vous le dirai pas, à vous de découvrir le ou les coupables.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°04 ]

A l’intérieur de mon jardin de Chloé Douglas

Parmi le vert
et la floraison
de toutes les plantes les plus belles
je flâne.
Je délibère ici
Je rêve par là.
L’heure s’arrête
ou plutôt s’étend pleinement,
se déplier et s’amplifier.

Ces tournoiements et ondulations soudaines
de brises d’été,
envoient tous les parfums
dans l’air chaud.
Contempler une feuille
ou le motif sur le mur
créés par des branches les plus près.

Ces têtes-là de fleurs dansantes
exposent délicatement
toute leur gloire.

Quelle simplicité à se perdre.
Et quelle aisance à respirer
doucement.
Et quelle aisance
à avoir des pensées profondes.

Chloe Douglas, 1995

Chloe Douglas est née en 1960 à Londres, où elle passe ses premières années d’enfance. A treize ans elle part pour la France, dans les Cévennes, avec ses parents, Akhmatova et Coco Samuels, et leur troupe de théâtre, le Roy Hart Theatre. Elle y passe toute son adolescence. Durant cette période germe sa passion pour l’écriture et le chant. Avec ses copains, au bord du Gardon, l’heure s’arrête. Hypnotisée par l’eau turquoise et fascinée par les énormes rochers lisses de cet endroit, elle plonge dans des rêveries profondes. C’est l’été éternel.

En 1981 elle retourne vivre et chanter à Londres, attirée par l’ambiance électrique post-punk de l’époque. De jour elle travaille en tant qu’assistant dentaire, le soir elle interprète ses chansons dans les petits clubs du West End. Vers la fin des années 80, elle participe à la création de films et obtient une maitrise en danse et chorégraphie.

L’œuvre poétique de Chloe Douglas est sans doute marquée par ces deux ambiances opposées : son adolescence pastorale, ingénue, spontanée, et la vie frénétique et exigeante de la grande ville.

Actuellement elle vit dans le sud de l’Ecosse avec son compagnon et ses deux enfants. Son temps est partagé entre sa vie de famille, ses écrits et sa musique et son métier de professeur.