Mario Benedetti, né en 1920, est un écrivain uruguayen, romancier, dramaturge et poète. Universitaire et membre du Movimiento de Liberación Nacional – Tupamaros, la dictature militaire dans son pays l’a contraint à l’exil entre 1973 et 1983. Il a vécu ensuite en Espagne jusqu’en 2006, et résidait à Montevideo, capitale de son pays natal, jusqu’à sa disparition en mai 2009.
À l’orchidée du Saint-Esprit, « fleur nationale ». Son nom au Panama, « La flor del Espíritu Santo« , fait aussi référence à sa ressemblance avec une colombe, le symbole religieux du Saint Esprit.
Es-tu fleur, ou bien un oiseau qui, dans l’ombreuse frondaison, avec des rayons de lune et l’écume de la mer construisit si fantastique et pure allégorie pour couver les rêves dans un nid sans pareil ?
Es-tu fleur ou bien oiseau… ? Te nourris-tu de fruits ou les sucs de la terre courent-ils par tes canaux ? Embaumes-tu les fourrés ou chantes-tu dans les arbres ? Te pares-tu de pétales ou de suaves plumes… ?
Fleur magicienne de mes forêts : au milieu de la verte ramée, cachée dans les bois sombres et tropicaux, tu surgis à la vie avec des clartés de ciel coloré, avec des blancheurs d’écume et des parfums de feuilles…
Une auréole de lumières diaphanes et brillantes, comme la nacre que recèlent nos mers limpides, forme ton albe corolle où se niche la gracile colombe de l’Esprit Saint aux ailes fragiles.
Fleur symbolique : tu es sur les autels sacrés de ma chère patrie l’aimante émissaire qui porte jusqu’à notre sol des messages célestes… C’est seulement ici que tu fleuris comme un juste hommage à une terre qui sait accomplir de grandes missions.
Entre toutes, l’Isthme te proclame souveraine, capable de nous abriter de tes ailes nivéales, comme le font les indomptables et gigantesques masses qui, avec leur chanson de vagues, bercent nos plages.
Fleur du Saint-Esprit, orchidée immaculée : depuis les vierges bosquets couvrant les montagnes, continue de nous prodiguer tes corolles de nacre, où s’est nichée cette blanche colombe qui couve les aspirations
Trois anciens amis se retrouvent un soir à Santiago , plus de trente ans après la lutte contre Pinochet qui les a conduits à mettre leur vie entre parenthèses, voir à s’exiler de nombreuses années. Ils attendent leur chef, le spécialiste, Pedro Nolasco, petit-fils d’un célèbre anarchiste syndicaliste. Ils sont bien décidés à reprendre du service et récupérer ce qui leur revient.
Le Spécialiste tarde, mais il ne viendra pas. Il a succombé Il a reçu sur la tête un vieux tourne-disque lancé lors d’une violente dispute conjugale entre Conceptión García et Coco Aravena.
Le ton est donné, un mélange de burlesque et d’utopie politique, un roman picaresque.
Pourtant, l’histoire du Chili est bien présente dans leurs mémoires, les exactions du gouvernement que les trois compères ont combattu, ne sont pas occultées, mais abordées de manière sobre et pudique. La lecture est facile, les personnages sont attachants et sincères, Une mention spéciale pour le passionné de cinéma à l’imagination débordante.
Un sujet grave est traité avec beaucoup d’humour, de nostalgie mais aussi d’optimisme.
Une lecture que je n’aurai certainement pas faite sans cette participation à ce mois. Merci à Ingannmic et à Goran.
Lu dans le cadre du mois consacré à la littérature latino-américaine.
Merci à Marie-Christine Boni pour l’envoi de ce livre.
Le Maître des Bois sacrés désigne le Léopard, symbole totémique du Pouvoir suprême détenu par l’Ashanti-héné : souverain de la Confédération Ashanti et véritable Dieu sur Terre.
En route pour l’Afrique, et plus exactement au Royaume de Koumassi, en Côte-de-l’Or (actuel Ghana), à la fin du XVIIème, début XVIIIème siècle. Nous allons suivre l’histoire d’Osséi Toutou , un futur roi, mais le sera-t-il ? Contraint à l’exil durant treize longues années, après son aventure amoureuse avec la nièce du roi de Dinkira. Le chemin pour accéder au trône est semé d’embûches. Osséï choisit la sagesse. Mais d’autres convoitent ce trône . Osséï devra affronter les forces du Mal, parviendra -t-il au trône ?
Ce livre nous fait revivre l’époque des grands royaumes Africains. Marie-Christine Boni ne se contente pas de raconter l’histoire de ce futur roi. Elle a introduit dans son récit toutes les traditions ancestrales de ce peuple, en y mêlant la haine, la cruauté, le sang . Elle nous fait revivre les fastes de ces grandes civilisations d’Afrique.
Je ne connaissais pas du tout l’Histoire de l’Afrique, j’ai suivi le fil de ce livre sans problème. J’ai cherché à en savoir plus sur ce peuple.
J’ai surtout admiré l’écriture de Marie-Christine Boni Elle présente un réel talent d’écrivain, ses mots sont choisis, son écriture est fluide et maitrisée. Son humour est bienveillant, ses recherches historiques sont fondées.
Je recommande ce livre, mais âmes sensibles s’abstenir.
Ce livre est auto-édité – Il est sorti le 28/02/2019 – EAN : 9782956718901 – 350 pages
Y fue a esa edad … Llegó la poesía a buscarme. No sé, no sé de dónde salió, de invierno o río. No sé cómo ni cuándo, no, no eran voces, no eran palabras, ni silencio, pero desde una calle me llamaba, desde las ramas de la noche, de pronto entre los otros, entre fuegos violentos o regresando solo, allí estaba sin rostro y me tocaba.
Yo no sabía qué decir, mi boca no sabía nombrar, mis ojos eran ciegos, y algo golpeaba en mi alma, fiebre o alas perdidas, y me fui haciendo solo, descifrando aquella quemadura, y escribí la primera línea vaga, vaga, sin cuerpo, pura tontería, pura sabiduría del que no sabe nada y vi de pronto el cielo desgranado y abierto, planetas, plantaciones palpitantes, la sombra perforada, acribillada por flechas, fuego y flores, la noche arrolladora, el universo.
Y yo, mínimo ser, ebrio del gran vacío constelado, a semejanza, a imagen del misterio, me sentí parte pura del abismo, rodé con las estrellas, mi corazón se desató en el viento.
Pablo Neruda
Pablo Neruda, Neftali Ricardo Reyes de son vrai nom, est né dans une famille modeste, d’un père conducteur de trains et d’une mère institutrice qui meurt un mois après sa naissance. Après une enfance imprégnée de nature, il commence à écrire dès son adolescence et publie son premier recueil de poésie, « Crépusculaire », en 1923. « Toupinoscope », les biographies de la Toupie
La Poésie
Et ce fut à cet âge… La poésie vint me chercher. Je ne sais pas, je ne sais d’où elle surgit, de l’hiver ou du fleuve. Je ne sais ni comment ni quand, non, ce n’étaient pas des voix, ce n’étaient pas des mots, ni le silence: d’une rue elle me hélait, des branches de la nuit, soudain parmi les autres, parmi des feux violents ou dans le retour solitaire, sans visage elle était là et me touchait.
Je ne savais que dire, ma bouche ne savait pas nommer, mes yeux étaient aveugles, et quelque chose cognait dans mon âme, fièvre ou ailes perdues, je me formai seul peu à peu, déchiffrant cette brûlure, et j’écrivis la première ligne confuse, confuse, sans corps, pure ânerie, pur savoir de celui-là qui ne sait rien, et je vis tout à coup le ciel égrené et ouvert, des planètes, des plantations vibrantes, l’ombre perforée, criblée de flèches, de feu et de fleurs, la nuit qui roule et qui écrase, l’univers.
Et moi, infime créature, grisé par le grand vide constellé, à l’instar, à l’image du mystère, je me sentis pure partie de l’abîme, je roulai avec les étoiles, mon cœur se dénoua dans le vent.
Cette revue paraît tous les trimestres. Chaque trimestre, les 160 pages de la revue Sang froid vous plongent au cœur de la justice, de la police mais aussi du “milieu” grâce à des articles fouillés .
Le polar est aussi à l’honneur avec, dans chaque numéro, une nouvelle spécialement écrite pour la revue par un auteur reconnu.Un dossier spécial est consacré aux 100 meilleurs polars américains.
Je suis tout de suite entrée dans l’histoire, j’ai été séduite par Siku, cette enfant qui habite sur les rives du fleuve Zambèze. Elle semble avoir une relation particulière avec les animaux. Elle est sans nouvelle de son père, depuis que celui-ci est parti travailler au grand barrage de Kariba, un chantier colossal qui recrute de la main-d’œuvre dans toute la région. Elle va partir avec Amadeo dont le père est l’ingénieur en chef du barrage. Elle va braver les dangers qui seront sur leur chemin, découvrira son secret de naissance.
Ce récit est captivant, cette épopée vise à faire connaître l’histoire de ce barrage et ses conséquences sur l’environnement. Les dessins sont sublimes et aident à la compréhension du texte, en montrant l’inquiétude des habitants proches du barrage.
L’histoire est engagée, elle va permettre de sensibiliser les jeunes aux dangers de la modernité face à l’environnement. La beauté des illustrations est un plaisir pour les yeux, direction l’Afrique du sud pour vivre une aventure hors du commun aux côtés de personnages inspirants et charismatiques. Et quand la magie s’invite entre les pages de cet album, le lecteur est ravi..
Daniel et James Clarke EAN : 9782344040546 240 pages Éditeur : Vent d’Ouest (25/03/2020)
Je participe au mois de Février au mois du polar chez Sharon et au mois d’Amérique latine chez Goran et Ingamnic. Je débute par de la poésie.
Où ferons-nous la ronde ?
Où ferons-nous la ronde ? La ferons-nous au bord de la mer ? La mer dansera de toutes ses vagues, tressant des fleurs d’oranger. La ferons-nous au pied de la montagne ? La montagne nous répondra : Ce sera comme si les pierres du monde entier Se mettaient à chanter. Mieux, la ferons-nous dans la forêt ? Des chants d’enfants et d’oiseaux tresseront des baisers dans le vent. Nous ferons une ronde infinie : Nous irons la danser dans la forêt, nous la ferons au pied de la montagne, et sur toutes les plages du monde.
Gabriela Mistral
Gabriela Mistral (1889-1957), est une poète chilienne, contemporaine de Pablo Neruda, qu’elle a côtoyé en Europe. Ses premiers poèmes, dont « Junto al Mar »(Au bord de la mer) sont publiés en 1904 dans un journal chilien local. Son pseudonyme, Mistral est emprunté au poète provençal français Frédéric Mistral. Elle reçoit en 1945 le Prix Nobel de Littérature.