Comme un jardin à l’abandon
Ta peau
Comme un jardin à l’abandon
Avec beaucoup de fleurs dedans.
Tu dis ? J’aime tes longs cheveux ?
Dans le creux de ta main
La clé d’une maison inconnue ;
Celle de tes ancêtres.
Tu dis que les volets ont perdu leur couleur,
Comme les vieilles tortues qui encombrent la mer.
Tu as dénudé tes yeux
Sur mon épaule.
A l’heure de la prière,
Nous avons dessiné des oiseaux
Avec l’ombre de nos mains.
Tu me parlais d’arbres
Qui ouvrent leurs feuilles
Au clair de lune.
Et je ne t’écoutais pas.
Je ne voyais déjà plus tes mains
Qui ouvriraient
Bientôt loin de moi
Les volets ternes d’une maison
Au bord d’une rivière
Dont tu ne m’as jamais donné le nom.
Née en 1983, Aurélia Lassaque est poète de langues française et occitane. Collaborant régulièrement avec des plasticiens, danseurs et musiciens, elle a donné divers spectacles en France, Brésil, Angleterre et Italie. Ses poèmes sont traduits en recueils, revues et anthologies dans une dizaine de langues. En 2011, elle fut responsable de l’exposition « Dialogue entre cultures et langues » au Conseil de l’Europe. Egalement conseillère littéraire du festival « Paroles Indigo » à Arles aux côtés de Boubacar Boris Diop, Aurélia Lassaque présente des chroniques littéraires à la télévision (FR3 Sud). Vient de paraître : Pour que chantent les salamandres, Paris, éd. Bruno Doucey, 2013. ( Source Terre à ciel )