Né d’aucune femme de Franck Bouysse

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Le père Gabriel doit se rendre dans un ancien monastère, devenu asile, pour bénir le corps d’une femme décédée. Une femme est venue le prévenir que sous les habits de celle-ci, il trouvera des cahiers soigneusement dissimulés qui retracent la vie de Rose.

Rose vivait dans une famille modeste, où il n’y avait que des filles. Son père a décidé de la vendre pour subvenir aux besoins de sa famille. Il l’a cédée comme servante à un Maître forgeron châtelain , qui vit avec sa mère acariâtre. Rose pleure dans sa  petite chambre au dernier étage, seule le soir. Elle a peur de la méchanceté de ces châtelains. Rose devra alors se plier à tous leurs souhaits. Elle perdra son innocence, victime d’une violence insoutenable.

Edmond, le jeune jardinier la somme de s’enfuir. Elle ne peut pas.

Malgré tout, elle gardera une arme. Elle voulait raconter l’histoire de sa vie avant d’être oubliée. C’est une remontée dans le temps, dans l’histoire et dans l’horreur de Rose.

La seule chose qui me rattache à la vie, c’est de continuer à écrire, ou plutôt à écrier, même si je crois pas que ce mot existe il me convient.

Dans ce récit d’une profonde noirceur, tous les points de vue des différents personnages se croisent, que ce soit celui de  Rose,  de  Gabriel, ou du  prêtre qui lit les carnets ou  celui du père  de Rose qui est pris de remords.

Une plume d’une grande sensibilité, où est décrit un destin de femme bouleversant.

Ce fut ma première rencontre avec Franck Bouysse, dont l’écriture m’a émue. Roman noir, roman social, une lecture à ne pas manquer.

Né d’aucune femme – Franck Bouysse – La Manufacture des Livres – ISBN : 2358872717 

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Quatrième de couverture ;

« Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile.
— Et alors, qu’y-a-t-il d’extraordinaire à cela ? demandai-je.
— Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés.
— De quoi parlez-vous ?
— Les cahiers… Ceux de Rose. »

Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin.
Franck Bouysse, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec ‘Né d’aucune femme’ la plus vibrante de ses oeuvres.
Ce roman sensible et poignant confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine.

 

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Printemps de Sabine Sicaud

Printemps

Et puis, c’est oublié.
Ai-je pensé, vraiment, ces choses-là ?
Bon soleil, te voilà
Sur les bourgeons poisseux qui vont se déplier.

Le miracle est partout.
Le miracle est en moi qui ne me souviens plus.
Il fait clair, il fait gai sur les bourgeons velus ;
Il fait beau – voilà tout.

Je m’étire, j’étends mes bras au bon soleil
Pour qu’il les dore comme avant, qu’ils soient pareils
Aux premiers abricots dans les feuilles de juin.

L’herbe ondule au fil du chemin
Sous le galop du vent qui rit.
Les pâquerettes ont fleuri.

Je viens, je viens ! Mes pieds dansent tout seuls
Comme les pieds du vent rieur,
Comme ceux des moineaux sur les doigts du tilleul.

(Tant de gris au-dehors, de gris intérieur,
De pluie et de brouillard, était-ce donc hier ?)

Ne me rappelez rien. Le ciel est si léger !
Vous ne saurez jamais tout le bonheur que j’ai
A sentir la fraîcheur légère de cet air.

Un rameau vert aux dents comme le  » Passeur d’eau  » ,
J’ai sans doute ramé bien des nuits, biens des jours…
Ne me rappelez rien. C’est oublié. Je cours
Sur le rivage neuf où pointent les roseaux.

Rameau vert du Passeur ou branche qu’apporta
La colombe de l’Arche, ah ! la verte saveur
Du buisson que tondra la chèvre aux yeux rêveurs !

Etre chèvre sans corde, éblouie à ce tas
De bourgeons lumineux qui mettent un halo
Sur la campagne verte – aller droit devant soi
Dans le bruit de grelots
Du ruisseau vagabond – suivre n’importe quoi,
Sauter absurdement, pour sauter – rire au vent
Pour l’unique raison de rire… Comme Avant !

C’est l’oubli, je vous dis, l’oubli miraculeux.
Votre visage même à qui j’en ai voulu
De trop guetter le mien, je ne m’en souviens plus,
C’est un autre visage – et mes deux chats frileux,
Mon grand Dikette-chien sont d’autres compagnons
Faits pour gens bien portant, nouveaux, ressuscités.

Bon soleil, bon soleil, voici que nous baignons
Dans cette clarté chaude où va blondir l’été.

Hier n’existe plus. Qui donc parlait d’hier ?
Il fait doux, il fait gai sur les bourgeons ouverts…

Sabine Sicaud – poétesse française. 1913-1928

Déconnectée !!

Ce lundi, il n’y a pas eu de poésie, pas d’article programmé.

J’étais au fond de mon lit, malade, forte fièvre. Si vous avez des conseils à me donner pour vaincre cette trachéite, je suis preneuse.

J’ai repris mon travail après deux jours d’arrêt .

Bonne journée à tous !!!

 

La Beauté de Charles Baudelaire

Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s’est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Éternel et muet ainsi que la matière.

Je trône dans l’azur comme un sphinx incompris ;
J’unis un coeur de neige à la blancheur des cygnes ;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.

Les poètes, devant mes grandes attitudes,
Que j’ai l’air d’emprunter aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d’austères études ;

Car j’ai, pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles :
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !

Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)

La grand-mère de Sophie d’Arbouville

Dansez, fillettes du village,
Chantez vos doux refrains d’amour :
Trop vite, hélas ! un ciel d’orage
Vient obscurcir le plus beau jour.

En vous voyant, je me rappelle
Et mes plaisirs et mes succès ;
Comme vous, j’étais jeune et belle,
Et, comme vous, je le savais.
Soudain ma blonde chevelure
Me montra quelques cheveux blancs…
J’ai vu, comme dans la nature,
L’hiver succéder au printemps.

Dansez, fillettes du village,
Chantez vos doux refrains d’amour ;
Trop vite, hélas ! un ciel d’orage
Vient obscurcir le plus beau jour.

Naïve et sans expérience,
D’amour je crus les doux serments,
Et j’aimais avec confiance…
On croit au bonheur à quinze ans !
Une fleur, par Julien cueillie,
Était le gage de sa foi ;
Mais, avant qu’elle fût flétrie,
L’ingrat ne pensait plus à moi !

Dansez, fillettes du Village,
Chantez vos doux refrains d’amour ;
Trop vite, hélas ! un ciel d’orage
Vient obscurcir le plus beau jour.

Pour moi, n’arrêtez pas la danse ;
Le ciel est pur, je suis au port,
Aux bruyants plaisirs de l’enfance
La grand-mère sourit encor.
Que cette larme que j’efface
N’attriste pas vos jeunes cœurs :
Le soleil brille sur la glace,
L’hiver conserve quelques fleurs.

Dansez, fillettes du village,
Chantez vos doux refrains d’amour,
Et, sous un ciel exempt d’orage,
Embellissez mon dernier jour !

Le mois du polar 2019

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Tout en continuant le challenge polar, comme l’an passé, j’inclurai mes lectures polar du mois de février.

J’ai quelques critiques polar en retard, si vous aussi vous souhaitez participer ou si vous cherchez des idées « polar « . Cliquez sur la photo.

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