Les couleurs de la paix de François Fournet

La paix, c’est un mot

une douceur qui sonne bien

mais la paix

n’est pas blanche

comme colombe

ou légère dentelle.

Elle est rouge

du sang de nos attentes

et de la guerre

que nous devons mener en nous,

rouge du cri de notre soif

et du tambour qui bat

contre les portes du silence.

Elle est bleue

des vagues bleus de l’espérance

de l’azur bleu de tout envol

des fièvres bleues de nos désirs

et  l’incendie bleu de l’âme qui aspire

à ouvrir l’horizon de note humanité.

François Fournet- poète du Berry

(novembre 2015)

La photo a été prise dans le marais de Bourges.

 

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Bourgogne, sol joyeux de G.Riguet

Bourgogne, sol joyeux, coteaux ensoleillés,
Vignes à l’infini, vallonnements rustiques,
Vieux bourgs, celliers, châteaux, belles cités gothiques,
C’est plaisir de chanter vos attraits déployés,
Bourgogne, sol joyeux, coteaux ensoleillés.

Je n’évoquerai point les fastes du passé.
Philippe le Hardi, Jean sans Peur, chefs illustres
Par qui tout en ces lieux s’émut durant des lustres,
Dormez farouchement sous le marbre glacé!
Je n’évoquerai point les fastes du passé.

La ronce a mis sa griffe aux parapets caducs.
Armets, piques, les marteaux, estocs et couleuvrines
Achèvent de s’empoussiérer dans des vitrines.
Si Dijon garde encor la gloire de ses ducs,
La ronce a mis sa griffe aux parapets caducs.

Car des héros plus purs ont grandi ton renom,
Province au sang mêlé, franque autant que latine.
Rameau, Buffon, Prud’hon, et Greuze, et Lamartine…,
Qui douterait encor du génie bourguignon ?
Tant de célébrités ont grandi son renom !

Ô Bourgogne, la vie est belle en tes vallons.
Tes filles ont l’œil clair et la promesse chaude…
Tes horizons sont doux, sans mystère et sans fraude,
Et ta race ne connaît point les cœurs félons.
Ô Bourgogne, la vie est belle en tes vallons.

G.Riguet

Éphémérides de Esther Granek

Le temps d’un cri
C’est le temps qui commence

Le temps d’un rire
Et se passe l’enfance

Le temps d’aimer
Ce que dure l’été

Le temps d’après
Déjà time is money

Le temps trop plein
Et plus le temps de rien

Le temps d’automne
Il est là. Long d’une aune

Le temps en gris
Tout de regrets bâti

Le temps d’hiver
Faut le temps de s’y faire

Et trois p’tits tours
C’est le compte à rebours

Esther Granek, De la pensée aux mots, 1997

L’été circulaire de Marion Brunet

Marion Brunet est connue pour ses romans pour la jeunesse. Voici son premier roman pour adultes, c’est un roman noir.

Marion Brunet nous décrit une famille modeste qui vit dans le sud de la France, Céline et Jo, deux sœurs, deux adolescentes. Elles habitent non loin d’ Avignon, mais elles n’y vont jamais. la vie est compliquée.

Un jeune voisin, Saïd les emmène parfois dans sa voiture, retrouver d’autres jeunes. Mais Saïd est un enfant d’ailleurs, il n’est pas le bienvenu dans la famille de Céline et Jo. Puis un jour, Céline doit  accepter son état, et ne se confie pas, même pas à sa sœur. la honte tombe sur la famille.

Marion Brunet exploite les liens sociaux, les relations parents-enfants. Elle fait de ce roman, un roman sombre où la tension monte peu à peu.

Date de parution : le 31 janvier 2018
Auteur : Marion Brunet
Editeur : Albin Michel
Prix : 18 €

Ce livre participe au challenge Polar Thrillers 2018/2019

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Cirque mort de Gilles Sebhan

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Ce roman est court, une disparition d’enfant est survenue. Cet enfant est celui du commissaire . Celui-ci va enquêter, il ne semble pas désarmer face à ce fait qui le touche personnellement..

L’auteur nous entraine dans un hôpital psychiatrique pour enfants, le médecin qui s’en occupe, est plutôt bizarre, dans ses actes et actions face aux internés de ce lieu. Un jeune Ilyas se rapproche du commissaire, et lui parle de son fils. La personnalité d’Ilyas est déroutante, il va « jouer  » avec le commissaire.

L’auteur met l’accent sur la manipulation mentale qui peut s’exercer dans ces lieux.

Je qualifierai ce roman de roman noir.

Ce livre est dans la sélection du prix du Festival Bloody Fleury.

Il participe aussi au Challenge de Sharon :

Livre 2 –

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Danse d’atomes d’or de Olivier Liron

« Le bonheur ne s’ouvre que de l’intérieur. On ne peut que rester à la porte et dire des choses très douces afin de l’amadouer, de le faire changer d’avis. ( Et moi, j’avais attendu si longtemps en silence, j’avais chuchoté et supplié tant d’années à la porte ). Alors j’ai pensé très fort au bonheur et je me suis dit que ce serait bien s’il se passait quelque chose, justement.

Si la porte s’ouvrait…. »

Un plaisir de lire Olivier Liron, pour un premier roman, celui-ci est une merveille à déguster lentement. Son écriture est poétique. L’atmosphère est particulière, un peu feutrée, je dirai plus particulièrement magique.

Le sujet est grave, mais l’écriture minimise les faits. Ce livre revisite le mythe d’Orphée et Eurydice avec beaucoup de sensibilité.

Au cours d’une soirée, O rencontre Loren. Ils ont des univers complétement différents, lui est manutentionnaire. Il s’ennuie dans son travail. Elle est artiste, acrobate dans un cirque. Une soirée passée, puis d’autres se suivent.

Puis un jour Loren disparaît, sans laisser de trace. O sombre, se démène pour la retrouver, mais sans résultat. Puis un jour arrive un message, il doit se rendre en Normandie. Une femme doit lui remettre un colis. Je ne dévoilerai pas la suite.

Un roman poignant qui m’a bouleversée, de nombreuses références culturelles agrémentent le récit, et lui apportent plus de profondeur.

« En amour il n’y a pas de silence, même quand on est loin.
Quand on se tait, c’est qu’on a tant de choses à se dire. »

Danse d’atomes d’or – Olivier Liron – Éditeur Alma – 2016 – ISBN 2362791955 

Maman de Hélène Delforge et Quentin Gréban

Un superbe album, un hymne aux mamans.

Maman, un des premiers mots du monde, un nom porté par de nombreuses femmes. Un mot qui exprime l’amour, l’émotion.

Hélène Delforge présente dans cet album des femmes de tous les pays, toutes différentes. Mais quand elles prennent leur enfant dans les bras, elles se ressemblent toutes.

Dés la première page, nous sommes transportés dans la magie de la maternité. trente et une double pages dédiées aux » Maman » de tous les continents, du passé et du présent. Chaque double page est le témoignage d’une maman.

 

 

Le sujet a été traité souvent, mais là je suis sous le charme des illustrations de Quentin Gréban. Ces portraits suscitent bien des émotions.

Un album à avoir , à feuilleter , à partager.

 

J’ai acheté ce livre pour la bibliothèque, mais j’ai tellement été touchée par ce magnifique album, que je viens de le commander pour l’offrir à une jeune maman, qui est ma fille.

Maman – Hélène Delforge- Quentin Gréban – Éditions Mijade – 2018

 

 

 

Les yeux d’Elsa de Louis Aragon

Tes yeux sont si profonds qu’en me penchant pour boire
J’ai vu tous les soleils y venir se mirer
S’y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j’y perds la mémoire

À l’ombre des oiseaux c’est l’océan troublé
Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L’été taille la nue au tablier des anges
Le ciel n’est jamais bleu comme il l’est sur les blés

Les vents chassent en vain les chagrins de l’azur
Tes yeux plus clairs que lui lorsqu’une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d’après la pluie
Le verre n’est jamais si bleu qu’à sa brisure

Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée
Sept glaives ont percé le prisme des couleurs
Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs
L’iris troué de noir plus bleu d’être endeuillé

Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
Par où se reproduit le miracle des Rois
Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois
Le manteau de Marie accroché dans la crèche

Une bouche suffit au mois de Mai des mots
Pour toutes les chansons et pour tous les hélas
Trop peu d’un firmament pour des millions d’astres
Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux

L’enfant accaparé par les belles images
Écarquille les siens moins démesurément
Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
On dirait que l’averse ouvre des fleurs sauvages

Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où
Des insectes défont leurs amours violentes
Je suis pris au filet des étoiles filantes
Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d’août

J’ai retiré ce radium de la pechblende
Et j’ai brûlé mes doigts à ce feu défendu
Ô paradis cent fois retrouvé reperdu
Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes

Il advint qu’un beau soir l’univers se brisa
Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi je voyais briller au-dessus de la mer
Les yeux d’Elsa les yeux d’Elsa les yeux d’Elsa.

Louis Aragon.