Un matin que j’allais, attendant le poème,
Cueillir le chant des pins sagement immobiles
Je surpris l’oiseau-nuit secouer ses ailes
Comme au réveil un tremblement de paupières.
*
Gorgé de rêves, l’essentiel distillé en rosée,
Il serait bientôt l’heure pour son œil grand ouvert
De se fermer dans la transparence du jour.
Pourtant malicieux, il partit en laissant
*
Orphelins, flottants, quelques duvets
Abandonnés au monde dans un départ
Faussement précipité, déjà sur les jeunes joues
Les fantômes d’étoiles atterrissaient
*
Pour mourir aussitôt, telles des larmes
Qui ne seraient délivrées qu’une fois
Tombées au sol.
*
Ainsi l’aube semait ses graines de mystère
Pour qui voudrait les laisser danser au plus secret de la chair.
*
La neige était
Ce que les mots sont au poète :
Petits navires qui, à chaque impulsion du monde,
Tentent de lui répondre par ce qu’ils en ont éprouvé.
Margot Roisin
Je vous invite à lire d’autres poèmes sur Vers Antares