Le feu hantait nos jours et les accomplissait,
Son fer blessait le temps à chaque aube plus grise,
Le vent heurtait la mort sur le toit de nos chambres,
Le froid ne cessait pas d’environner nos cœurs.
Ce fut un bel été, fade, brisant et sombre,
Tu aimas la douceur de la pluie en été
Et tu aimas la mort qui dominait l’été
Du pavillon tremblant de ses ailes de cendre.
Cette année-là, tu vins à presque distinguer
Un signe toujours noir devant tes yeux porté
Par les pierres, les vents, les eaux et les feuillages.
Ainsi le soc déjà mordait la terre meuble
Et ton orgueil aima cette lumière neuve,
L’ivresse d’avoir peur sur la terre d’été.
Souvent dans le silence d’un ravin
J’entends (ou je désire entendre, je ne sais)
Un corps tomber parmi des branches.
Longue et lente Est cette chute aveugle; que nul cri
Ne vient jamais interrompre ou finir.
Je pense alors aux processions de la lumière
Dans le pays sans naître ni mourir.
Yves Bonnefoy, Hier régnant désert,
Yves Bonnefoy, l’un des grands noms de la poésie contemporaine, également critique d’art et traducteur, est mort à l’âge de 93 ans, le 1 Juillet 2016.
Merci Claude, Je ne connaissais pas ce poète, je le découvre par toi. Son poème est très dur, très noir, tous ses textes sont-ils aussi désespérés ? J’ai entendu parler de sa mort, et par toi je vais essayer de le connaitre mieux. Merci beaucoup pour ce joli moment (un peu triste, mais beau)
Bises
Nath
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Je vais t’avouer que je ne connaisser pas les écrits de Yves Bonnefoy. Ce que j’ai lu de lui semble être
des écrits tristes. Demain ,sur un autre blog sera publié un autre de ses poémes, je le partagerai sur le blog.
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Bonjour Claude,
Très profond, complexe et nostalgique. Merci pour ce très joli poème. 🙂
Cat
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Merci de ta visite !
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Je suis triste. Il nous laisse ses mots.
Jeudi, un hommage sur mon blog : un extrait de « Ensemble encore »
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Je le lirai avec plaisir 🙂
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